Revenons quelques années en arrière. La sacrosainte télévision dévoilant à la face du monde un phénomène de mode qui allait donner des heures de gloire sans précédent au petit écran.
Sous l’impulsion d’un pitoyable Loft Story laissant éclater une pseudo réalité et ensuite sous le joug d’une Star Academy dénicheuse de talent tous plus niais et incompétent les uns que les autres, allait réussir à percer une autre émission de musique, Nouvelle Star dans laquelle gagna le rockeur Steeve Estatof en 2004.
Les premiers échos faisaient déjà bien rire les quelques vrais amateurs de hard ayant suivi le parcours du jeune ado rebelle mais néanmoins très talentueux dans la maitrise de sa voix éraillée héritée du grunge et du punk.
Les compositions seraient en partie de la main de compositeurs variétoches et c’est avec une certaine mauvaise fois que l’on attendait de pied ferme ce "A l’ Envers" probablement aussi insipide que le reste de cette scène préfabriquée sans avenir.
La pochette en noir et blanc, le visage rebelle, la pose classe, on remarque que le gars n’a pas vraiment changé d’un point de vue visuel, et c’est déjà un bon point…puis on enclenche le disque sur la platine.
"Garde Moi", premier single, se déguste gentiment par son riff simple et punk, et surtout grâce au chant de Steeve, rauque et chaud mais loin de la simple caricature. S’il n’est pas sans rappeler le timbre légendaire de Kurt Cobain, il soufrira cependant d’une production très lisse sentant bon les grands studios variété sans aucune profondeur. Constat affligeant lorsque l’on voit la taille des studios, à se demander ce que branle les ingénieurs de son.
Il ressort une grande homogénité de cet album, que ce soit dans le rock simple et vindicatif d’un "Je M’en Foutre" ou les gentilles ballades très typées comme "Si Je Reviens" ou "Le Temps Le Héros".
En se penchant quelques peu sur les textes, on pourra retenir une certaine agressivité bienvenue et une douce volonté de ne pas rentrer dans des carcans comme le démontre "Le Succès Rend Con" au refrain quelques peu désabusé et au pont réellement rageur, plein de feeling dévoilant de grandes capacités vocales pour ce jeune trentenaire.
Je tiens également à me pencher sur la très belle "Stella", qui, malgré sa nostalgie forçant un peu trop le trait (« Mais Stella, reste avec moi. Je connais tes blessures, bien mieux que toi »), propose un vocaliste à fleur de peau, tirant toutes les possibilités émotionnelles de sa voix nasillarde évoquant également un certain Axl Rose sur certaines intonations.
Le très punk "1977" (année symbolique à la gloire de ce genre disparu et à jamais enterré) fermera la marche par sa rythmique bien grasse et ses paroles d’un second degré désarmant. A l’instar d’un refrain que l’on retient en quelques écoutes, le pont transpire une rage primaire faisant vraiment plaisir à entendre, qui éclaterait de manière bien plus brutale si il n’y avait pas ce son si clinique (et cette boite à rythme que l’on a envie de défoncer tellement elle sonne mal !).
Bon, évidemment, il ne faut espérer voyager plus loin qu’à l’autre bout de sa pièce avec ce disque mais il reste un très bon disque de rock, évitant intelligemment le piège d’une trop grande conformité et, miraculeusement honnête.
Mais voilà, comme tu dis, Steeve a une bonne voix, les compositions tiennent la route sur la longueur, les textes sont acides et sensés (même si, comparé à \"Le Poison Idéal\", tout n\'est pas de lui!) et ça donne un bon résultat.
Je l\'aime bien cet album c\'est tout, je dirais que c\'est rafraichissant entre deux albums techniques et parfois \"prise de tête\"!
Vrai artiste? Seul le temps le dira vraiment!
Merci pour tes commentaires Glad...mais je doute d\'un débat sur un SoR souvent déserté...
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