Les deux frères Soellner, Marco le guitariste-chanteur et Paolo le batteur, formèrent en 1999 un obscur combo délivrant un death métal noyé dans la masse du genre : « Another day ».
Dieu que ce temps est loin… Et les deux romains optèrent avec leur nouveau groupe
Klimt 1918, dénommé ainsi en référence au peintre italien Gustav Klimt et à l’année de son décès, pour un changement radical de direction de leur musicalité. Bien leur en pris, car si les deux opus précédents indiquaient la tendance, «
Undressed Momento » mais surtout «
Dopoguerra » en 2005, laissaient à penser que le groupe plein de potentialités mais n’ayant pas encore réellement trouvé sa voie était sur le bon cheminement.
Catégorisé Gothique metal sur des pseudos grands webzines faisant références, (si, si je vous le certifie…), le combo empreint de spiritualité néo classicisme, délivre à mon sens un rock/pop émotionnel se trouvant être au centre d’un quadrilatère. Un carré dont les angles auraient pour noms ; la profondeur de U2, la légèreté de Tears for fears, le modernisme de
Coldplay et surtout le spleen de Joy division.
Des compositions rafraichissantes, aériennes, captivantes dès la première audition et délivrant une mélopée de mosaïques à tendances mélancoliques. On nage ainsi dans un post New wave aux mélodies saturées d’émotions, pleines de justesse et de sincérité, calquées sur des structures inclinant vers le Prog. Un maelstrom d’envolées guitaristiques à la The Edge, une voix émo claire et suave empreinte de tristesse, et une basse lourde sur une batterie massive cisèlent des atmosphères empreintes et suintant le mal-être.
Immédiatement et inexorablement on plonge dans cet univers nostalgique, empli d’évanescences tristes forçant à l’introspection spirituelle. Ces titres poussent à la rêverie, à l’errance, et l’on s’imagine au bord de la mer, assis en haut d’une falaise, alors que souffle la brise maritime et que la nuit vient de délover son sombre manteau. Tel un ressac, les 11 titres reviennent sans cesse titiller votre émotivité poétique, tester votre réactivité, votre sensibilité. Sans tomber dans la linéarité et l’excès cependant, car les plages et les tempos (quoique souvent middle) sont variés mais avec toujours en fil conducteur le dessein de vous atteindre. Des ambiances exacerbées, dont certaines, véritables perles « The breathtaking days, Skygazer, The graduate, True love is the oldest fear »feront couler des larmes sur les joues des plus sensibles.
Cet esthétisme sonore jouit en outre d’une excellente production sur mesure qui parachève l’excellence de l’ensemble. Reste à trouver un auditoire, un public, pour cet opus qui n‘a foncièrement pas grand-chose de métal mais qui ravira et séduira tout à chacun se prêtant à ce « Soundtrack for the cassette generation » dont votre chroniqueur fait partie…
18/20 METALPSYCHOKILLER
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