Lazuli : Réponse Incongrue à l’Inéluctable
Les paroles
1. ABIME
Au creux de l'oreille, elle me susurre
Que son amour s'est fait la malle.
Sans anesthésie, en point de suture,
Ses mots m'ont fait du mal.
Fermée la plaie, un point final
Et cousue de fil blanc,
Notre histoire si banale
A le goût du sang.
Ce grouffre entre nous
Abîme, abîme, abîme tout.
Je saigne du départ de l'être cher.
Je n'aimerais plus jamais je jure.
Je cloue le sourire, recolle les chairs
De la béante blessure.
On dit que le temps cautérise
Les offenses et les fêlures,
Tout n'est qu'immense banquises,
Des crevasses, des gerçures.
Ce gouffre entre nous
Abîme, abîme, abîme tout.
2. ON NOUS MENT COMME ON RESPIRE
La chevelure brune
De l'Erika sur les dunes
S'étend, s'étend.
Le venin de Tchernobyl
En silence, en reptile
Se répand, se répand.
Entrez chez moi CO2
Entrez en moi E102
Entrez, entrez.
Est-ce qu'on aspire à tort
A un monde plus beau ?
Est-ce qu'on est déjà mort,
Du balai, du plumeau ?
On nous ment comme on respire,
A un monde plus propre, j'aspire.
Déversé Pyralène
Dans le Rhône, dans la Seine,
Déversé, déversé.
Le nez dans l'amiante
Comme un pied dans la fiente.
Entrez chez nous Pvc
Entrez en nous Cfc
Entrez, entrez.
Dans la langue de Shakespeare
Pliz faisons la poussière,
Question d'avenir,
Question planétaire.
On nous ment comme on respire,
A un monde plus propre, j'aspire.
3. LA VIE PAR LA FACE NORD
Du fond de nos lits de gamins
Nous l'entendons s'éloigner,
Comme un mineur, comme un marin,
Un guerrier.
Aux matins rugueux, il se mesure.
L'héroïsme est ordinaire,
Dans la froidure
De l'hiver.
Prendre la vie par la face nord
Mais rêver encore aux étendues sereines,
Sans ménager ses efforts,
Sa peine.
Prendre la vie par la face nord
Mais rêver encore aux étendues sereines,
Mais rêver encore
Aux étendues sereines.
Chaque jour est à gravir,
Un Annapurna, un Everest.
Qu'importe la route à parcourir
Vers l'ouest.
Il forge chacun des lendemains,
Plie l'acier de ses doigts glacés,
De ses seules mains
Blessées.
Prendre la vie par la face nord
Mais rêver encore aux étendues sereines,
Mais rêver encore
Aux étendues sereines.
Son histoire est dans nos veines,
Comme lui, un jour nous serons
Un roc, un chêne,
Un lion.
4. AIMANTS
Nos âmes dansent,
S'effleurent, se frôlent,
Se défont des distances,
Se collent.
Nos âmes se touchent
Et se nourrissent,
Au bouche à bouche,
A l'oasis.
Au mépris du temps.
Nos vies se joignent,
A contre époque,
Quand les autres s'éloignent
Et se disloquent.
Se fondent nos deux êtres,
Se mettent en commun,
Jusqu'à disparaître
Et ne faire qu'un.
Au mépris du temps,
Nous sommes aimants,
Nous sommes l'épaule à nos tourments.
Nous sommes toi et moi
En un royaume,
En proie à l'attentat
Dichotome.
Et au cas où
De deux choses l'une,
Ce sera nous
Ou l'infortune.
Au mépris du temps,
Nous sommes aimants,
Nous sommes l'épaule à nos tourments.
5. TOUJOURS UN GARS SUR UN PONT
Il y a toujours un gars sur un pont,
Au dessus de l'autoroute
Qui regarde passer les automobiles.
Il y a toujours un gars sur un pont,
A quoi pense-t-il ?
A quoi pense-t-il l'ascète
De l'autoroute A7 ?
Il nous maudit ou ne dit mot,
Il nous salut ou nous fait beau ?
Sur le chemin dépose-t-il des pièges,
Des traquenards à cortèges,
Des souricières, des guets-apens,
Fait-il le guet, impatient ?
Au mois d'août, passe-t-il son temps
Comme d'autres à l'océan,
Attendent la déferlante
Et la marée montante ?
Se soûle t-il du manège incessant,
De ce flot, de ce souvenir d'enfant,
De cette guirlande sonore,
De ce défilé multicolore ?
A l'asphalte, lance-t-il des mots d'amour
Pour qu'un autre les cueillent en jour ?
Cherche-t-il l'amour fou à lier,
Une intimité à piller ?
Au mois de juillet, se satisfait-il
De ces clients qui défilent,
De ces aller-retour, de ces actes rapides
Sur la chaussée aride ?
Aime-t-il son bitume,
Son goudron, des plumes,
Son impôt, son péage,
Sa prison, sa cage ?
Pense-t-il aux beaux jours,
Panse-t-il ses blessures d'amour ?
Sur l'autoroute A9
Toujours rien de neuf.
Il y a toujours un gars sur un pont
Au dessus de l'autoroute
Qui nous regarde, immobile.
Il se demande "à quoi pensent tous ces gens"
Qui filent sur l'autoroute
Dans leurs automobiles."
6. LA BELLE NOIRCEUR
(Prologue)
7. LA BELLE NOIRCEUR
Comme une gangrène
Tu t'imposes en mon être,
Toi, l'indicible haine,
Qui lentemment me pénètre.
A l'orée "du moi",
Il y a la bête, prête,
Celle dont on ne veut pas
Et qu'on n'a pas vu naître.
Voici le réveil du monstre,
La belle noirceur,
Celle que jamais on ne montre
Mais qui devient notre soeur,
Cette chose qui hante,
Ce mal qui fait peur,
Cette langoureuse descente
Dans les obscures profondeurs.
Voici la bête.
Comme une gangrène
Tu t'imposes en mon être,
Toi, l'indicible haine,
Celle que l'on voue au traître.
Dans les eaux claires
Affluent détergents et acides,
Qui rongent les os, les chairs,
De la confiance avide.
Je contiens le poison
Au creux de ma cage thoracique,
Je verouille la prison
De mes mots toxiques.
Je dompte la bête,
Domestique ma haine,
Je la tiendrai terrée, secrète,
Nourrie de liens et de chaînes.
Voici la bête.
A l'horizon funèbre,
Je déclame l'oraison,
Proclame mes profondes ténèbres
Et la perte de ma raison.
8. LA BELLE NOIRCEUR
(Epilogue)
9. L'ESSENTIEL
Plus rien n'appartient
Au temps, aux décomptes,
Je ne suis plus rien
Et c'est tout ce qui compte.
Je suis à l'océan,
A la dérive offert,
Dans la moelle du néant,
Sans peur, sans colère.
Je suis l'ingénu
Qui se marie au ciel,
Je n'existe plus
Et c'est bien l'essentiel.
Je suis l'indomptable
Que seul chevauche le vent,
Je suis l'impalpable,
Je suis l'absent.
Je suis fier et nu,
Comme imperméable,
Réponse incongrue
A l'inéluctable.
Je suis l'ingénu
Qui se marie au ciel,
Je n'existe plus
Et c'est bien l'essentiel.
Réponse incongrue
A l'inéluctable.
Au creux de l'oreille, elle me susurre
Que son amour s'est fait la malle.
Sans anesthésie, en point de suture,
Ses mots m'ont fait du mal.
Fermée la plaie, un point final
Et cousue de fil blanc,
Notre histoire si banale
A le goût du sang.
Ce grouffre entre nous
Abîme, abîme, abîme tout.
Je saigne du départ de l'être cher.
Je n'aimerais plus jamais je jure.
Je cloue le sourire, recolle les chairs
De la béante blessure.
On dit que le temps cautérise
Les offenses et les fêlures,
Tout n'est qu'immense banquises,
Des crevasses, des gerçures.
Ce gouffre entre nous
Abîme, abîme, abîme tout.
2. ON NOUS MENT COMME ON RESPIRE
La chevelure brune
De l'Erika sur les dunes
S'étend, s'étend.
Le venin de Tchernobyl
En silence, en reptile
Se répand, se répand.
Entrez chez moi CO2
Entrez en moi E102
Entrez, entrez.
Est-ce qu'on aspire à tort
A un monde plus beau ?
Est-ce qu'on est déjà mort,
Du balai, du plumeau ?
On nous ment comme on respire,
A un monde plus propre, j'aspire.
Déversé Pyralène
Dans le Rhône, dans la Seine,
Déversé, déversé.
Le nez dans l'amiante
Comme un pied dans la fiente.
Entrez chez nous Pvc
Entrez en nous Cfc
Entrez, entrez.
Dans la langue de Shakespeare
Pliz faisons la poussière,
Question d'avenir,
Question planétaire.
On nous ment comme on respire,
A un monde plus propre, j'aspire.
3. LA VIE PAR LA FACE NORD
Du fond de nos lits de gamins
Nous l'entendons s'éloigner,
Comme un mineur, comme un marin,
Un guerrier.
Aux matins rugueux, il se mesure.
L'héroïsme est ordinaire,
Dans la froidure
De l'hiver.
Prendre la vie par la face nord
Mais rêver encore aux étendues sereines,
Sans ménager ses efforts,
Sa peine.
Prendre la vie par la face nord
Mais rêver encore aux étendues sereines,
Mais rêver encore
Aux étendues sereines.
Chaque jour est à gravir,
Un Annapurna, un Everest.
Qu'importe la route à parcourir
Vers l'ouest.
Il forge chacun des lendemains,
Plie l'acier de ses doigts glacés,
De ses seules mains
Blessées.
Prendre la vie par la face nord
Mais rêver encore aux étendues sereines,
Mais rêver encore
Aux étendues sereines.
Son histoire est dans nos veines,
Comme lui, un jour nous serons
Un roc, un chêne,
Un lion.
4. AIMANTS
Nos âmes dansent,
S'effleurent, se frôlent,
Se défont des distances,
Se collent.
Nos âmes se touchent
Et se nourrissent,
Au bouche à bouche,
A l'oasis.
Au mépris du temps.
Nos vies se joignent,
A contre époque,
Quand les autres s'éloignent
Et se disloquent.
Se fondent nos deux êtres,
Se mettent en commun,
Jusqu'à disparaître
Et ne faire qu'un.
Au mépris du temps,
Nous sommes aimants,
Nous sommes l'épaule à nos tourments.
Nous sommes toi et moi
En un royaume,
En proie à l'attentat
Dichotome.
Et au cas où
De deux choses l'une,
Ce sera nous
Ou l'infortune.
Au mépris du temps,
Nous sommes aimants,
Nous sommes l'épaule à nos tourments.
5. TOUJOURS UN GARS SUR UN PONT
Il y a toujours un gars sur un pont,
Au dessus de l'autoroute
Qui regarde passer les automobiles.
Il y a toujours un gars sur un pont,
A quoi pense-t-il ?
A quoi pense-t-il l'ascète
De l'autoroute A7 ?
Il nous maudit ou ne dit mot,
Il nous salut ou nous fait beau ?
Sur le chemin dépose-t-il des pièges,
Des traquenards à cortèges,
Des souricières, des guets-apens,
Fait-il le guet, impatient ?
Au mois d'août, passe-t-il son temps
Comme d'autres à l'océan,
Attendent la déferlante
Et la marée montante ?
Se soûle t-il du manège incessant,
De ce flot, de ce souvenir d'enfant,
De cette guirlande sonore,
De ce défilé multicolore ?
A l'asphalte, lance-t-il des mots d'amour
Pour qu'un autre les cueillent en jour ?
Cherche-t-il l'amour fou à lier,
Une intimité à piller ?
Au mois de juillet, se satisfait-il
De ces clients qui défilent,
De ces aller-retour, de ces actes rapides
Sur la chaussée aride ?
Aime-t-il son bitume,
Son goudron, des plumes,
Son impôt, son péage,
Sa prison, sa cage ?
Pense-t-il aux beaux jours,
Panse-t-il ses blessures d'amour ?
Sur l'autoroute A9
Toujours rien de neuf.
Il y a toujours un gars sur un pont
Au dessus de l'autoroute
Qui nous regarde, immobile.
Il se demande "à quoi pensent tous ces gens"
Qui filent sur l'autoroute
Dans leurs automobiles."
6. LA BELLE NOIRCEUR
(Prologue)
7. LA BELLE NOIRCEUR
Comme une gangrène
Tu t'imposes en mon être,
Toi, l'indicible haine,
Qui lentemment me pénètre.
A l'orée "du moi",
Il y a la bête, prête,
Celle dont on ne veut pas
Et qu'on n'a pas vu naître.
Voici le réveil du monstre,
La belle noirceur,
Celle que jamais on ne montre
Mais qui devient notre soeur,
Cette chose qui hante,
Ce mal qui fait peur,
Cette langoureuse descente
Dans les obscures profondeurs.
Voici la bête.
Comme une gangrène
Tu t'imposes en mon être,
Toi, l'indicible haine,
Celle que l'on voue au traître.
Dans les eaux claires
Affluent détergents et acides,
Qui rongent les os, les chairs,
De la confiance avide.
Je contiens le poison
Au creux de ma cage thoracique,
Je verouille la prison
De mes mots toxiques.
Je dompte la bête,
Domestique ma haine,
Je la tiendrai terrée, secrète,
Nourrie de liens et de chaînes.
Voici la bête.
A l'horizon funèbre,
Je déclame l'oraison,
Proclame mes profondes ténèbres
Et la perte de ma raison.
8. LA BELLE NOIRCEUR
(Epilogue)
9. L'ESSENTIEL
Plus rien n'appartient
Au temps, aux décomptes,
Je ne suis plus rien
Et c'est tout ce qui compte.
Je suis à l'océan,
A la dérive offert,
Dans la moelle du néant,
Sans peur, sans colère.
Je suis l'ingénu
Qui se marie au ciel,
Je n'existe plus
Et c'est bien l'essentiel.
Je suis l'indomptable
Que seul chevauche le vent,
Je suis l'impalpable,
Je suis l'absent.
Je suis fier et nu,
Comme imperméable,
Réponse incongrue
A l'inéluctable.
Je suis l'ingénu
Qui se marie au ciel,
Je n'existe plus
Et c'est bien l'essentiel.
Réponse incongrue
A l'inéluctable.
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