Plume Latraverse : Plumonymes
Las palabras
1. FACE OU PILE
Angle mort...
Sœur Anne, ne vois-tu rien venir?
Angle mort...
Sœur Anne, t’as qu’à bien te tenir!
On va s’faufiler à la sauvette
S’fignoler une entrée dans cet...
Que me viennent à l’esprit des “propopulseurs”!
Face ou pile... suivant son envie
Face ou pile... chacun joue sa vie
Face ou pile... mais c’est le sort qui choisit!
Face ou pile... pile de facéties
Face ou pile... l’sort est indécis
Face ou pile... fait face au défi qui s'y... farci!
Tomber pile, sans trop perdre la face
Pas facile de pas faire la grimace...
Quand l’profil nous tournaille sur place
V’là la pile qui se remplit la masse!
Face ou pile... les deux font la paire
Face ou pile... le père ou la mère
Face ou pile... le ciel ou l’enfer... transfert! (misère)
Face ou pile... la paix ou la guerre
Face ou pile... flippé dans les airs
Face ou pile... le hasard-repère s’y perd
Tomber pile... chaque face tente sa chance
Versatile, à chaque pièce qu’on lance
Sur la pile... l’sort s’en met plein la panse
Volatile, c’est la monnaie qui danse!
Face ou pile... gonflent les rivières
Face ou pile... bloquent les artères
Face ou pile... et spinne la terre... mystère!
Face ou pile... ainsi va la vie
Face ou pile... avec ses lubies
Face ou pile... la chanson fini ainsi... soit-il
2. L'AMBIANCE
Je ne suis qu’une ambiance...
À laquelle tu penses
À laquelle tu songes,
Je ne suis qu’un mensonge
Je suis un soir vrillé...
Du mois de février
Lorsque l’hiver s’éponge
Et que le jour s’allonge.
Je ne suis qu’une ambiance,
Prémonition qui danse
Sur un vieux mur de roc,
Vermine d’une époque
Quand l’homme des cavernes
Que cette ambiance berne
Gratte ses vieilles plaies :
”Une guitare, s’il vous plaît?”.
Je ne suis qu’une entaille,
Chaos dans les entrailles
De ce monstre qui jappe
Et bave dans les vapes
Je ne suis qu’une ambiance
Qui hurle en silence
Hors de ce tour de taille
Tranché par la ferraille.
Quand le dehors s’estompe,
Qu’un cœur fatigué pompe
Son vieux reflet risible
Devant l’air invisible
Le temps mort est assis,
Regardant nulle part
Le décor reste ici...
...Et l’ambiance s’en sépare
Laid, laid... l’enfant-lait
Comment l’allait’rais-je?
Laid, laid... l’enfant-lait
Pourquoi j’l’allait’rais?
3. NEZ DE PIED
Sur le chemin des chrysanthèmes
Boîte un cafouilleux requiem
La tourbe, sous le pied glissant
Courbe l’échine, quand elle descend...
Vers quoi s’accrocher dans sa chute
Souffle-t-elle dans son parachute...
Quand l’incertitude nous noie
Dans son onde aux reflets sournois?
Blanche boucane de presbytère
Vieilles soutanes réactionnaires
Je vous apercevrai toujours
Sonner la cloche aux coins du jour
Clouer la morale dans la cour
De profundis...
(Joyeux conclave!)
Chacun son tour!
Le vide est lourd...
En sautant d’un nuage à l’autre...
Grimpant dans le ciel par le chemin des écoliers
En sautant d’un nuage à l’autre...
Nez au pied !
4. D'AOÛT TEMPS D’ÉTÉ
(D’août d’août d’août d’août d’août... Temps d’été)
D’août temps d’été
Sous le soleil ensommeillé
Dans un sommeil
Ensoleillé
Fleurs assoiffées
Pluie de pétales dans la rosée
Tiges qui se tallent
Pour s’arroser
Brouillage des ondes
Soudain plus rien n’est pareil
Mirage de l’onde
Sous le soleil...
Le vent s’est levé
En se levant du bon côté
En s’élevant
Pour chapeauter
Instants cernés
Sous cette candeur illuminée
Des gerbes d’heures
À ruminer
Couleurs éclatantes
Éblouiss’ment sans pareil
La vie est vivante
Sous le soleil...
D’août temps d’été
Sous le soleil ensommeillé
Dans un sommeil
Ensoleillé
5. NOUS CHANTONS
Nous chantons... marquant des temps déraisonnables
Nous chantons... pour arrondir nos horizons
Nous chantons... pour chatouiller le silence
Nous chantons... dans une joyeuse innocence
Nous chantons... et nous nous enchantons (...nous-mêmes)
Nous chantons... malgré la mort inexorable
Nous chantons... pour gazouiller en toutes saisons
Nous chantons... pour chevaucher nos défenses
Nous chantons... comme des cowboys en vacances
Nous chantons... et nous vous enchantons :
Des chansons... qu’on a pas trop d’peine à suivre
Des chansons... qui nous aident un peu à vivre
Des chansons... qui nous font entonner d’autres chansons
Des chansons... qui couraillent sur les routes
Des chansons... qui braillent pour gagner leurs croutes
Des chansons... qu’on chantonne comme à l’unisson
Des paroles qu’on griffonne sur le mur du son
Nous chantons... pour des fantômes immémorables
Nous chantons... pour y perdre un peu la raison
Nous chantons... pour taquiner la romance
Nous chantons... pour tomber, un peu, en transes
Nous chantons... et nous nous enchantons (...nous-mêmes)
Nous chantons... pour des motifs inexpliquables
Nous chantons... comme on dessine une maison
Nous chantons... pour colorier l’existence
Nous chantons... pour y mettre un pas de danse
Nous chantons... et nous vous en chantons :
Des chansons... qui vous allument la mèche
Des chansons... qui sortent un peu de la dèche
Des chansons... où on mord le fruit de la passion
Des chansons... qui poussent des cris de détresse
Des chansons... qui lancent des S.O.S.
Des chansons... qu’on ébruite comme des émotions
Des paroles qu’on graffite sur le mur du son
Des paroles qu’on graffigne sur le mur du son...
* Qu’on abrite, habite, suscite, agite, palpite, débite comme des émotions...
(Qu’on partage comme...)
* Des chansons qu’on chantonne comme à l’unisson
Des chansons qui chansonnent (claironnent) ce que nous dénonçons
Qu’on se splitte comme des émotions
Qui suscitent comme...
6. BULLES DE PRINTEMPS
Ça pousse comme des fleurs sauvages
Ça vient de loin... Du fond des champs
Ça bourgeonne comme de beaux nuages
Bulles de printemps (...bulles de printemps)
C’est un souffle qui monte dans l’âme
Qui bat des ailes, qui pompe le sang
Qui crapahute et qui s’exclame
Calme et puissant :
“ Route de printemps, tu cabosses...
De nids-de-poule en basses-cours
Appelant la fée Carabosse... À ton secours
Elle se pointe avec son carosse
Rouleau d’air léger dans l’air lourd
Caressant, d’une main, sa bosse... Bosse de velour...”
Ça enlumine les visages
Comme des rayons dans un sous-bois
Ça s’imprègne de paysages
Muses aux abois (...muses aux abois)
Fusion d’un poème qui s’enflamme
Dans un sous-sol effervescent
Et d’une éruption qui se pâme
En renaissant:
“Route de printemps, tu cabosses...
De nids-de-poule en basses-cours
Appelant la fée Carabosse... À ton secours
Elle se pointe avec son carosse
Rouleau de printemps dans l’air lourd
Caressant, d’une main, sa bosse... Bosse de velour...”
Ça pousse comme des feux sauvages
Ça vient de loin, du fond des temps
Ça se forme comme de beaux nuages
Bulles de printemps... Bulles de printemps... Bulles de printemps...
Bulles de printemps... Bulles de printemps... Bulles de printemps...
Bulles de printemps... Bulles de printemps... Bulles de printemps...
7. INÉLUCTABLEMENT
Tout inéluctablement
L’amour éludé
S’est redénudé
Inéluctablement...
Inéluctablement
Tout inéluctablement
L’oiseau retrouvé
Le nid s’est couvé
Inéluctablement...
Inéluctablement
Nous, qu’on tient par la main
En oubliant demain
En tenant bon...
En étant bons
Soudés comme des bonbons...
Tout inéluctablement
Jointures étirées
Pointures attirées
Inéluctablement...
Inéluctablement
Tout inéluctablement
Le coeur accroché
À notre rocher
Inéluctablement...
Inéluctablement
Nous, qu’on tient par la main
En oubliant demain
En tenant bon...
En étant bons
Soudés comme des bonbons...
Tout inéluctablement
L’amour éludé
S’est redénudé
Inéluctablement...
Inéluctablement
Inéluctablement
8. PAS GRAND-CHOSE
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallut de peu...
Pour que rien ne s’interpose
Au bout de nos quatre yeux
Et que passe, sans faire de pause
Ce courant entre nous deux...
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallu de peu...
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallu de peu...
Qu’aucune ancre ne se dépose
Dans nos bas fonds lumineux
Pour que le temps se repose
Sous le choc silencieux...
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallu de peu...
On ne pouvait pas ne pas
Se rentrer d’dans...
Ne pas s’emboîter le pas
Faire autrement...
Pouvait-on r’garder ailleurs
Et ne pas garder la pause?
Avec cette flèche en plein cœur
On n’y pouvait pas grand-chose!
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallu de peu...
Que cette bulle n’implose
Avant même d’ouvrir le feu
Que nos vapeurs de symbiose
Ne s’estompent peu à peu...
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallu de peu...
Le peu de bon
Que j’ai en moi...
Que je ne dois...
Qu’à toi
9. LA RATATOUILLE
La ratatouille, aime bien s’dandiner dans les bars
La ratatouille, c’est moins cher pis c’est ouvert plus tard
La ratatouille, ça se règle en se fermant les yeux
La ratatouille, c’est une valse pour les amoureux
La ratatouille, c’est le solde béni des moins que rien
La ratatouille, ramasse la racaille des grands chemins
La ratatouille, c’est le sac-au-cul des beaux quartiers
La ratatouille arrose sa spontanéité
La... la... c’est... la ratatouille
La ratatouille du bon Yeû
Qui jure comme un spot de rouille
Sur l’aile droite d’un beau char neu... bleu
La ratatouille se détend dans de simples domaines
La ratatouille se contente de sa p’tite vie mondaine
La ratatouille défie même les effluves du temps
La ratatouille est la même depuis tant de printemps
La ratatouille sent l’pouvoir, la politique sous cape...
...Le vieux poèle, la sueur, la cour à scrap
Sent la magouille, sent le crack, l’parfum, la marde de pape
La ratatouille c’est le sourire des simples d’esprit
Et la grimace sur le masque de la démocratie
(...De la bureaucratie)
La...la... c’est la ratatouille
La ratatouille du bon Yeû
Qui jure comme un spot de rouille
Su l’aile gauche d’un beau char bleu... neu
10. LE PAS QU'ON FAIT TOUT SEUL
Oui, c’est le plus court...
Et c’est le plus long
Quand la tête est pour...
Qu’les genoux disent non
C’est celui que l’on...
Prend droit dans la gueule
En l’vant son talon
Le pas qu’on fait tout seul
Le pas qu’on fait tout seul
A creusé son trou,
L’éperon du temps
Il rejoint, d’un coup,
Des s’melles de vent...
Qui l’emmènent autour,
S’att’ler à la meule
Pour faire un p’tit tour
Le pas qu’on fait tout seul
Le pas qu’on fait tout seul
C’est trop plein derrière,
C’est vide devant...
Adieu vieilles prières,
Vieilles béquilles d’antan!
Il surplombe l’air
De son ombre veule
D’où il nous libère...
Le pas qu’on fait tout seul
Le pas qu’on fait tout seul
Marcher sur un fil,
Premier pas d’enfant...
Pas d’victoires faciles,
Rien d’plus triomphant!
Embrayage humain
Qui pousse son aïeul
Prendre son pied en main
C’est l’pas qu’on fait tout seul
Le pas qu’on fait tout seul
L’aube du lendemain
Qui r’trousse son linceul
Pour faire un bout d’ch’min
C’est l’pas qu’on fait tout seul
Le pas qu’on fait tout seul
11. UN D'CES BEAUX JOURS
Un d’ces beaux jours,
Je sais que ça va être mon tour
L’tour de tourner
Comme un prisonnier dans sa tour
Un d’ces beaux jours,
J’va’s fixer mon royaume
J’va’s m’clouer dret d’vant la galerie
Pis j’va’s beugler des psaumes...
Gler des psaumes
Un d’ces beaux jours,
Je sais que j’va’s m’faire jouer un tour
Comme en amour,
J’va’s m’faire sanctifier dans l’détour
Un d’ces beaux jours...
A’ec l’auréole en dôme
Ben crucifié su’ ma galerie
À remeugler mes psaumes...
Gler mes psaumes
Un d’ces beaux jours,
Je sais que j’va’s aller faire un tour
Je sais pas où, pas quand,
Pas court... Pas contre...pas pour
Un d’ces beaux jours...
Qu’un bon vieux blues embaume
Pis ça s’ra au tour d’la galerie
De me beugler des psaumes...
Gler des psaumes
Youhou!
12. BORDEAUX BEACH BLUES (DU FILM LA LIBERTÉ EN COLÈRE)
Des fois, je r’pense encore...
À ‘ cellule ED/3-33
C’est comme si, en que’qu’part...
J’t’ais pas r'sorti de d’là
Y a une goutte d’un vieux
“Bordeaux beach blues”
Qui m’colle dans’cave...
Comme une ventouse
Des fois, j’pense à tout ça...
Comme si c’était hier
J’me r’vois encore là-bas...
Avec ti-Pierre Vallières
Y a comme un p’tit
“Bordeaux beach blues”
Qui m’mijote en d’ssous d’la pelouse...
Des fois, j’y r’pense encore,
J’prends vite une autre gorgée
Faut s’le sortir du corps...
Pis avoir la gueule dewors
Pour pouvoir le chanter!
Quand c’trop inside
C’te genre de blues
Ça peut vous faire
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”... Tack
13. TITE BOHÈME
Évanoui dans les parfums de la saison
Un coin d’ciel bleu sculptait le toit de la maison
L’air, dispersé par des nuages, non moins pétants
S’éparpillait, comme l’amitié, au gré du temps...
Petite bohème, toute en fonds d’cour, à l’horizon
Trottoirs vieillis, murs lézardés de vieilles chansons
Dans une ronde de personnages très colorants
Titi-la-bulle tricota pour sortir du rang...
Que voilà Titi-la-bulle! ...
Et puis Margot, la reine du rock!
Qui ébrouent leurs particules
Dans le reflet ridicule
De ma p’tite lampe à breloques
Chers personnages de mes fictions...
Vous avez toute mon affection!
Vous tous : Boules d’ours, l’Égyptienne...
Tétée, Chien-Chien... le grand Deulac!
(Deulac! ... t’es où?)
P’tite Souris, la magicienne...
Et pis Assiette Parisienne
Perdus dans le bric-à-brac
De ma p’tite imagination...
Vous êtes les toutes premières nations
Rita-la-tache, Barberousse...
Bromo, Pilou et pis Spivak!
Spiro pis Ilma-la-lousse
Albert-le-soudeur-qui-tousse...
Hobos sur le bord d’la track
Un jour, ont changé de station
Pour suivre la voie de leur passion
Petite bohème de mon cœur,
Ton souvenir me rappelle
Et ma mémoire t’est fidèle...
Quand tu r’passes avec tes ailes
Tu tombes toujours à l’heure
Écho de tous mes vieux bonheurs...
Petite bohème de mon cœur
La Paloma dans l’temps s’est envolée...
Avec des ailes un peu effilochées
Vers d’autres sphères paresseuses
D’autres manœuvres douteuses
Le corps rempli de nos p’tites vies d’artistes
Dans un grand vide existentialiste
La colombe s’est envolée
Tite bohème s’en est allée
Dans l’éparpillement ailé
D’une colombe écervelée
Tite bohème s’en est allée...
...Rendre son dû...
Coucourou... coucou!
(Junesse perdue!)
...Au diable
Alice
Alice... toi qui as la peau lisse
Comme la peau d’une saucisse
Aux joues gonflées d’épices
(Miam)
14. ALICE
Alice... Toi qui as la peau lisse
Comme la peau d’une saucisse
Aux joues gonflées d’épices
(Miam-miam!)
Alice... Si tu veux qu’ta vie glisse
Comme su’ l’dos d’une réglisse
Tiens-toé loin d’la police!
Cruel supplice au jardin des délices
Ma belle... Alice
Comme l’air se visse
Entr’les bras d’une hélice
Ta toile, tu tisses
Alice... Toi, dont la cuisse se plisse
Devant tant de caprices
Et de regards complices
(tentatrice! Novice plein’ d’pisse!)
Alice... Méfie-toi des varices
Qui, tout à coup, surgissent...
Tiens-toé loin d’la police!
Gouttière factice, nuages pleins d’orifices
Ma belle... Alice!
Entre le vice et tes ongles d’écrevisse
Ton voile, tu hisses
Alice... Si tu sors d’la coulisse,
Sous ces feux d’artifices
Mets-toi sur ton 36!
(...Saucisse fois six!)
Alice... Toi, qui es sans malice
(Blanche comme une fleur de lys)
Que l’injustice hérisse...
(Comme un épis d’maïs)
En t’foutant la jaunisse
(À coups de maléfices)
Si tu crains les sévices...
(Et autres formes de prémisses)
Qui laissent des cicatrices...
(En plus des frais d’service...)
Tiens-toé loin d’la police!
Alice!
15. PRIÈRE
(Marie)
Marie... Toi, dont la grâce est infinie
Toi, dont le charme nous ravit
Toi, dont j’implore le crédit
Marie... Toi, qui te classes dans l’infini
Toi, dont les armes n’ont pas servi
Toi, dont les pores n’ont pas tout dit
Marie... Mère de tous les péchés du monde
Marie... Écho de la nature profonde
Marie... Toi, qui te lasses dans l’infini
Toi, dont les larmes sont assouvies
Toi, dont l’oreille s’est allourdie
Marie... Toi, dont la grâce est infinie
Toi, dont le charme nous ravit
Donne-moi un autre bacardi!
Marie...
J’t’en prie...
16. COUPÉ DU MONDE
Coupé du monde (déductible)
Coupé du monde
Par un grand couteau d’air
Coupé du monde
D’la fumée secondaire
Coupé du monde comme une mappemonde,
Un steak dans la ronde...
Coupé du monde à la scie ronde,
D’où la moelle abonde
Coupé du monde, coupé des ondes,
Faut ben qu’l’air se tonde!
Coupé du monde
Coupé du monde
Déconnecté d’la sphère
Coupé du monde
De toutes ses p’tites affaires...
Coupé du monde qui nous inonde
De sa crue profonde
Coupé du monde par chaque seconde...
Que le temps nous fronde
Coupé du monde comme la Joconde,
Solitude féconde
Coupé du monde
Isolées dans le monde,
Cloisonnées dans tous leurs habits
Les âmes vagabondent,
Condamnées à l’oubli ...
(Génétiqu’ment programmées...)
Coupé du monde...
Comme une bête qui s’terre...
...Comme une tête qui s’perd
Coupé du monde,
Retranché d’la patère...
Séparé d’la patère
Coupé du monde,
Loin de la sonde, où
Les rêves se fondent
Coupé du monde,
Dans l‘air qui gronde
D’une torpeur immonde
Coupé du monde
D’la coupe du monde,
Les deux se confondent...
Coupé du monde
Dans la prison du corps,
L’œil est un soupirail
Par où faut livrer son zébu
17. L’ÉDREDON D'ERNEST
Cette égide dont il se couvre le corps
Ce bel édredon qui le rend si fort
A brûlé son fun, il s’est fait avoir
Il n’y a plus personne pour venir le voir
Ce beau bouclier, magique à souhait
Rend fou à lier, tout l’monde le sait
Il lui faudra donc des stéroïdes encore
Ce bel édredon qui le rend si fort
Il s’app’lait Ernest, avait des yeux d’acier
On l’fuyait comme la peste, parmi les épiciers
Son regard dur coupait, tranchait sans pour ni contre
Fallait lui foûtre la paix et lui r’monter sa montre
En attendant l’test qui annonce le pire (“Drogué, va!”)
Aux enfants célestes qui scandent : “We are here!”
Tandis que notre Ernest avec ses yeux d’acier
S’enfuyait sous sa veste...
S’enfuyait sans un geste...
Sans demander son reste...
Parmi les épiciers
Anabolis...
Angle mort!
Sœur Anne, ne vois-tu rien venir?
Angle mort...
Sœur Anne, t’as qu’à bien te tenir!
On va s’faufiler à la sauvette
S’fignoler une sortie dans cet...
Annnnnnn...
Angle mort...
Sœur Anne, ne vois-tu rien venir?
Angle mort...
Sœur Anne, t’as qu’à bien te tenir!
On va s’faufiler à la sauvette
S’fignoler une entrée dans cet...
Que me viennent à l’esprit des “propopulseurs”!
Face ou pile... suivant son envie
Face ou pile... chacun joue sa vie
Face ou pile... mais c’est le sort qui choisit!
Face ou pile... pile de facéties
Face ou pile... l’sort est indécis
Face ou pile... fait face au défi qui s'y... farci!
Tomber pile, sans trop perdre la face
Pas facile de pas faire la grimace...
Quand l’profil nous tournaille sur place
V’là la pile qui se remplit la masse!
Face ou pile... les deux font la paire
Face ou pile... le père ou la mère
Face ou pile... le ciel ou l’enfer... transfert! (misère)
Face ou pile... la paix ou la guerre
Face ou pile... flippé dans les airs
Face ou pile... le hasard-repère s’y perd
Tomber pile... chaque face tente sa chance
Versatile, à chaque pièce qu’on lance
Sur la pile... l’sort s’en met plein la panse
Volatile, c’est la monnaie qui danse!
Face ou pile... gonflent les rivières
Face ou pile... bloquent les artères
Face ou pile... et spinne la terre... mystère!
Face ou pile... ainsi va la vie
Face ou pile... avec ses lubies
Face ou pile... la chanson fini ainsi... soit-il
2. L'AMBIANCE
Je ne suis qu’une ambiance...
À laquelle tu penses
À laquelle tu songes,
Je ne suis qu’un mensonge
Je suis un soir vrillé...
Du mois de février
Lorsque l’hiver s’éponge
Et que le jour s’allonge.
Je ne suis qu’une ambiance,
Prémonition qui danse
Sur un vieux mur de roc,
Vermine d’une époque
Quand l’homme des cavernes
Que cette ambiance berne
Gratte ses vieilles plaies :
”Une guitare, s’il vous plaît?”.
Je ne suis qu’une entaille,
Chaos dans les entrailles
De ce monstre qui jappe
Et bave dans les vapes
Je ne suis qu’une ambiance
Qui hurle en silence
Hors de ce tour de taille
Tranché par la ferraille.
Quand le dehors s’estompe,
Qu’un cœur fatigué pompe
Son vieux reflet risible
Devant l’air invisible
Le temps mort est assis,
Regardant nulle part
Le décor reste ici...
...Et l’ambiance s’en sépare
Laid, laid... l’enfant-lait
Comment l’allait’rais-je?
Laid, laid... l’enfant-lait
Pourquoi j’l’allait’rais?
3. NEZ DE PIED
Sur le chemin des chrysanthèmes
Boîte un cafouilleux requiem
La tourbe, sous le pied glissant
Courbe l’échine, quand elle descend...
Vers quoi s’accrocher dans sa chute
Souffle-t-elle dans son parachute...
Quand l’incertitude nous noie
Dans son onde aux reflets sournois?
Blanche boucane de presbytère
Vieilles soutanes réactionnaires
Je vous apercevrai toujours
Sonner la cloche aux coins du jour
Clouer la morale dans la cour
De profundis...
(Joyeux conclave!)
Chacun son tour!
Le vide est lourd...
En sautant d’un nuage à l’autre...
Grimpant dans le ciel par le chemin des écoliers
En sautant d’un nuage à l’autre...
Nez au pied !
4. D'AOÛT TEMPS D’ÉTÉ
(D’août d’août d’août d’août d’août... Temps d’été)
D’août temps d’été
Sous le soleil ensommeillé
Dans un sommeil
Ensoleillé
Fleurs assoiffées
Pluie de pétales dans la rosée
Tiges qui se tallent
Pour s’arroser
Brouillage des ondes
Soudain plus rien n’est pareil
Mirage de l’onde
Sous le soleil...
Le vent s’est levé
En se levant du bon côté
En s’élevant
Pour chapeauter
Instants cernés
Sous cette candeur illuminée
Des gerbes d’heures
À ruminer
Couleurs éclatantes
Éblouiss’ment sans pareil
La vie est vivante
Sous le soleil...
D’août temps d’été
Sous le soleil ensommeillé
Dans un sommeil
Ensoleillé
5. NOUS CHANTONS
Nous chantons... marquant des temps déraisonnables
Nous chantons... pour arrondir nos horizons
Nous chantons... pour chatouiller le silence
Nous chantons... dans une joyeuse innocence
Nous chantons... et nous nous enchantons (...nous-mêmes)
Nous chantons... malgré la mort inexorable
Nous chantons... pour gazouiller en toutes saisons
Nous chantons... pour chevaucher nos défenses
Nous chantons... comme des cowboys en vacances
Nous chantons... et nous vous enchantons :
Des chansons... qu’on a pas trop d’peine à suivre
Des chansons... qui nous aident un peu à vivre
Des chansons... qui nous font entonner d’autres chansons
Des chansons... qui couraillent sur les routes
Des chansons... qui braillent pour gagner leurs croutes
Des chansons... qu’on chantonne comme à l’unisson
Des paroles qu’on griffonne sur le mur du son
Nous chantons... pour des fantômes immémorables
Nous chantons... pour y perdre un peu la raison
Nous chantons... pour taquiner la romance
Nous chantons... pour tomber, un peu, en transes
Nous chantons... et nous nous enchantons (...nous-mêmes)
Nous chantons... pour des motifs inexpliquables
Nous chantons... comme on dessine une maison
Nous chantons... pour colorier l’existence
Nous chantons... pour y mettre un pas de danse
Nous chantons... et nous vous en chantons :
Des chansons... qui vous allument la mèche
Des chansons... qui sortent un peu de la dèche
Des chansons... où on mord le fruit de la passion
Des chansons... qui poussent des cris de détresse
Des chansons... qui lancent des S.O.S.
Des chansons... qu’on ébruite comme des émotions
Des paroles qu’on graffite sur le mur du son
Des paroles qu’on graffigne sur le mur du son...
* Qu’on abrite, habite, suscite, agite, palpite, débite comme des émotions...
(Qu’on partage comme...)
* Des chansons qu’on chantonne comme à l’unisson
Des chansons qui chansonnent (claironnent) ce que nous dénonçons
Qu’on se splitte comme des émotions
Qui suscitent comme...
6. BULLES DE PRINTEMPS
Ça pousse comme des fleurs sauvages
Ça vient de loin... Du fond des champs
Ça bourgeonne comme de beaux nuages
Bulles de printemps (...bulles de printemps)
C’est un souffle qui monte dans l’âme
Qui bat des ailes, qui pompe le sang
Qui crapahute et qui s’exclame
Calme et puissant :
“ Route de printemps, tu cabosses...
De nids-de-poule en basses-cours
Appelant la fée Carabosse... À ton secours
Elle se pointe avec son carosse
Rouleau d’air léger dans l’air lourd
Caressant, d’une main, sa bosse... Bosse de velour...”
Ça enlumine les visages
Comme des rayons dans un sous-bois
Ça s’imprègne de paysages
Muses aux abois (...muses aux abois)
Fusion d’un poème qui s’enflamme
Dans un sous-sol effervescent
Et d’une éruption qui se pâme
En renaissant:
“Route de printemps, tu cabosses...
De nids-de-poule en basses-cours
Appelant la fée Carabosse... À ton secours
Elle se pointe avec son carosse
Rouleau de printemps dans l’air lourd
Caressant, d’une main, sa bosse... Bosse de velour...”
Ça pousse comme des feux sauvages
Ça vient de loin, du fond des temps
Ça se forme comme de beaux nuages
Bulles de printemps... Bulles de printemps... Bulles de printemps...
Bulles de printemps... Bulles de printemps... Bulles de printemps...
Bulles de printemps... Bulles de printemps... Bulles de printemps...
7. INÉLUCTABLEMENT
Tout inéluctablement
L’amour éludé
S’est redénudé
Inéluctablement...
Inéluctablement
Tout inéluctablement
L’oiseau retrouvé
Le nid s’est couvé
Inéluctablement...
Inéluctablement
Nous, qu’on tient par la main
En oubliant demain
En tenant bon...
En étant bons
Soudés comme des bonbons...
Tout inéluctablement
Jointures étirées
Pointures attirées
Inéluctablement...
Inéluctablement
Tout inéluctablement
Le coeur accroché
À notre rocher
Inéluctablement...
Inéluctablement
Nous, qu’on tient par la main
En oubliant demain
En tenant bon...
En étant bons
Soudés comme des bonbons...
Tout inéluctablement
L’amour éludé
S’est redénudé
Inéluctablement...
Inéluctablement
Inéluctablement
8. PAS GRAND-CHOSE
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallut de peu...
Pour que rien ne s’interpose
Au bout de nos quatre yeux
Et que passe, sans faire de pause
Ce courant entre nous deux...
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallu de peu...
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallu de peu...
Qu’aucune ancre ne se dépose
Dans nos bas fonds lumineux
Pour que le temps se repose
Sous le choc silencieux...
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallu de peu...
On ne pouvait pas ne pas
Se rentrer d’dans...
Ne pas s’emboîter le pas
Faire autrement...
Pouvait-on r’garder ailleurs
Et ne pas garder la pause?
Avec cette flèche en plein cœur
On n’y pouvait pas grand-chose!
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallu de peu...
Que cette bulle n’implose
Avant même d’ouvrir le feu
Que nos vapeurs de symbiose
Ne s’estompent peu à peu...
Ça n’aurait pas pris grand-chose
Il s’en s’rait fallu de peu...
Le peu de bon
Que j’ai en moi...
Que je ne dois...
Qu’à toi
9. LA RATATOUILLE
La ratatouille, aime bien s’dandiner dans les bars
La ratatouille, c’est moins cher pis c’est ouvert plus tard
La ratatouille, ça se règle en se fermant les yeux
La ratatouille, c’est une valse pour les amoureux
La ratatouille, c’est le solde béni des moins que rien
La ratatouille, ramasse la racaille des grands chemins
La ratatouille, c’est le sac-au-cul des beaux quartiers
La ratatouille arrose sa spontanéité
La... la... c’est... la ratatouille
La ratatouille du bon Yeû
Qui jure comme un spot de rouille
Sur l’aile droite d’un beau char neu... bleu
La ratatouille se détend dans de simples domaines
La ratatouille se contente de sa p’tite vie mondaine
La ratatouille défie même les effluves du temps
La ratatouille est la même depuis tant de printemps
La ratatouille sent l’pouvoir, la politique sous cape...
...Le vieux poèle, la sueur, la cour à scrap
Sent la magouille, sent le crack, l’parfum, la marde de pape
La ratatouille c’est le sourire des simples d’esprit
Et la grimace sur le masque de la démocratie
(...De la bureaucratie)
La...la... c’est la ratatouille
La ratatouille du bon Yeû
Qui jure comme un spot de rouille
Su l’aile gauche d’un beau char bleu... neu
10. LE PAS QU'ON FAIT TOUT SEUL
Oui, c’est le plus court...
Et c’est le plus long
Quand la tête est pour...
Qu’les genoux disent non
C’est celui que l’on...
Prend droit dans la gueule
En l’vant son talon
Le pas qu’on fait tout seul
Le pas qu’on fait tout seul
A creusé son trou,
L’éperon du temps
Il rejoint, d’un coup,
Des s’melles de vent...
Qui l’emmènent autour,
S’att’ler à la meule
Pour faire un p’tit tour
Le pas qu’on fait tout seul
Le pas qu’on fait tout seul
C’est trop plein derrière,
C’est vide devant...
Adieu vieilles prières,
Vieilles béquilles d’antan!
Il surplombe l’air
De son ombre veule
D’où il nous libère...
Le pas qu’on fait tout seul
Le pas qu’on fait tout seul
Marcher sur un fil,
Premier pas d’enfant...
Pas d’victoires faciles,
Rien d’plus triomphant!
Embrayage humain
Qui pousse son aïeul
Prendre son pied en main
C’est l’pas qu’on fait tout seul
Le pas qu’on fait tout seul
L’aube du lendemain
Qui r’trousse son linceul
Pour faire un bout d’ch’min
C’est l’pas qu’on fait tout seul
Le pas qu’on fait tout seul
11. UN D'CES BEAUX JOURS
Un d’ces beaux jours,
Je sais que ça va être mon tour
L’tour de tourner
Comme un prisonnier dans sa tour
Un d’ces beaux jours,
J’va’s fixer mon royaume
J’va’s m’clouer dret d’vant la galerie
Pis j’va’s beugler des psaumes...
Gler des psaumes
Un d’ces beaux jours,
Je sais que j’va’s m’faire jouer un tour
Comme en amour,
J’va’s m’faire sanctifier dans l’détour
Un d’ces beaux jours...
A’ec l’auréole en dôme
Ben crucifié su’ ma galerie
À remeugler mes psaumes...
Gler mes psaumes
Un d’ces beaux jours,
Je sais que j’va’s aller faire un tour
Je sais pas où, pas quand,
Pas court... Pas contre...pas pour
Un d’ces beaux jours...
Qu’un bon vieux blues embaume
Pis ça s’ra au tour d’la galerie
De me beugler des psaumes...
Gler des psaumes
Youhou!
12. BORDEAUX BEACH BLUES (DU FILM LA LIBERTÉ EN COLÈRE)
Des fois, je r’pense encore...
À ‘ cellule ED/3-33
C’est comme si, en que’qu’part...
J’t’ais pas r'sorti de d’là
Y a une goutte d’un vieux
“Bordeaux beach blues”
Qui m’colle dans’cave...
Comme une ventouse
Des fois, j’pense à tout ça...
Comme si c’était hier
J’me r’vois encore là-bas...
Avec ti-Pierre Vallières
Y a comme un p’tit
“Bordeaux beach blues”
Qui m’mijote en d’ssous d’la pelouse...
Des fois, j’y r’pense encore,
J’prends vite une autre gorgée
Faut s’le sortir du corps...
Pis avoir la gueule dewors
Pour pouvoir le chanter!
Quand c’trop inside
C’te genre de blues
Ça peut vous faire
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”...
Sauter une “fuse”... Tack
13. TITE BOHÈME
Évanoui dans les parfums de la saison
Un coin d’ciel bleu sculptait le toit de la maison
L’air, dispersé par des nuages, non moins pétants
S’éparpillait, comme l’amitié, au gré du temps...
Petite bohème, toute en fonds d’cour, à l’horizon
Trottoirs vieillis, murs lézardés de vieilles chansons
Dans une ronde de personnages très colorants
Titi-la-bulle tricota pour sortir du rang...
Que voilà Titi-la-bulle! ...
Et puis Margot, la reine du rock!
Qui ébrouent leurs particules
Dans le reflet ridicule
De ma p’tite lampe à breloques
Chers personnages de mes fictions...
Vous avez toute mon affection!
Vous tous : Boules d’ours, l’Égyptienne...
Tétée, Chien-Chien... le grand Deulac!
(Deulac! ... t’es où?)
P’tite Souris, la magicienne...
Et pis Assiette Parisienne
Perdus dans le bric-à-brac
De ma p’tite imagination...
Vous êtes les toutes premières nations
Rita-la-tache, Barberousse...
Bromo, Pilou et pis Spivak!
Spiro pis Ilma-la-lousse
Albert-le-soudeur-qui-tousse...
Hobos sur le bord d’la track
Un jour, ont changé de station
Pour suivre la voie de leur passion
Petite bohème de mon cœur,
Ton souvenir me rappelle
Et ma mémoire t’est fidèle...
Quand tu r’passes avec tes ailes
Tu tombes toujours à l’heure
Écho de tous mes vieux bonheurs...
Petite bohème de mon cœur
La Paloma dans l’temps s’est envolée...
Avec des ailes un peu effilochées
Vers d’autres sphères paresseuses
D’autres manœuvres douteuses
Le corps rempli de nos p’tites vies d’artistes
Dans un grand vide existentialiste
La colombe s’est envolée
Tite bohème s’en est allée
Dans l’éparpillement ailé
D’une colombe écervelée
Tite bohème s’en est allée...
...Rendre son dû...
Coucourou... coucou!
(Junesse perdue!)
...Au diable
Alice
Alice... toi qui as la peau lisse
Comme la peau d’une saucisse
Aux joues gonflées d’épices
(Miam)
14. ALICE
Alice... Toi qui as la peau lisse
Comme la peau d’une saucisse
Aux joues gonflées d’épices
(Miam-miam!)
Alice... Si tu veux qu’ta vie glisse
Comme su’ l’dos d’une réglisse
Tiens-toé loin d’la police!
Cruel supplice au jardin des délices
Ma belle... Alice
Comme l’air se visse
Entr’les bras d’une hélice
Ta toile, tu tisses
Alice... Toi, dont la cuisse se plisse
Devant tant de caprices
Et de regards complices
(tentatrice! Novice plein’ d’pisse!)
Alice... Méfie-toi des varices
Qui, tout à coup, surgissent...
Tiens-toé loin d’la police!
Gouttière factice, nuages pleins d’orifices
Ma belle... Alice!
Entre le vice et tes ongles d’écrevisse
Ton voile, tu hisses
Alice... Si tu sors d’la coulisse,
Sous ces feux d’artifices
Mets-toi sur ton 36!
(...Saucisse fois six!)
Alice... Toi, qui es sans malice
(Blanche comme une fleur de lys)
Que l’injustice hérisse...
(Comme un épis d’maïs)
En t’foutant la jaunisse
(À coups de maléfices)
Si tu crains les sévices...
(Et autres formes de prémisses)
Qui laissent des cicatrices...
(En plus des frais d’service...)
Tiens-toé loin d’la police!
Alice!
15. PRIÈRE
(Marie)
Marie... Toi, dont la grâce est infinie
Toi, dont le charme nous ravit
Toi, dont j’implore le crédit
Marie... Toi, qui te classes dans l’infini
Toi, dont les armes n’ont pas servi
Toi, dont les pores n’ont pas tout dit
Marie... Mère de tous les péchés du monde
Marie... Écho de la nature profonde
Marie... Toi, qui te lasses dans l’infini
Toi, dont les larmes sont assouvies
Toi, dont l’oreille s’est allourdie
Marie... Toi, dont la grâce est infinie
Toi, dont le charme nous ravit
Donne-moi un autre bacardi!
Marie...
J’t’en prie...
16. COUPÉ DU MONDE
Coupé du monde (déductible)
Coupé du monde
Par un grand couteau d’air
Coupé du monde
D’la fumée secondaire
Coupé du monde comme une mappemonde,
Un steak dans la ronde...
Coupé du monde à la scie ronde,
D’où la moelle abonde
Coupé du monde, coupé des ondes,
Faut ben qu’l’air se tonde!
Coupé du monde
Coupé du monde
Déconnecté d’la sphère
Coupé du monde
De toutes ses p’tites affaires...
Coupé du monde qui nous inonde
De sa crue profonde
Coupé du monde par chaque seconde...
Que le temps nous fronde
Coupé du monde comme la Joconde,
Solitude féconde
Coupé du monde
Isolées dans le monde,
Cloisonnées dans tous leurs habits
Les âmes vagabondent,
Condamnées à l’oubli ...
(Génétiqu’ment programmées...)
Coupé du monde...
Comme une bête qui s’terre...
...Comme une tête qui s’perd
Coupé du monde,
Retranché d’la patère...
Séparé d’la patère
Coupé du monde,
Loin de la sonde, où
Les rêves se fondent
Coupé du monde,
Dans l‘air qui gronde
D’une torpeur immonde
Coupé du monde
D’la coupe du monde,
Les deux se confondent...
Coupé du monde
Dans la prison du corps,
L’œil est un soupirail
Par où faut livrer son zébu
17. L’ÉDREDON D'ERNEST
Cette égide dont il se couvre le corps
Ce bel édredon qui le rend si fort
A brûlé son fun, il s’est fait avoir
Il n’y a plus personne pour venir le voir
Ce beau bouclier, magique à souhait
Rend fou à lier, tout l’monde le sait
Il lui faudra donc des stéroïdes encore
Ce bel édredon qui le rend si fort
Il s’app’lait Ernest, avait des yeux d’acier
On l’fuyait comme la peste, parmi les épiciers
Son regard dur coupait, tranchait sans pour ni contre
Fallait lui foûtre la paix et lui r’monter sa montre
En attendant l’test qui annonce le pire (“Drogué, va!”)
Aux enfants célestes qui scandent : “We are here!”
Tandis que notre Ernest avec ses yeux d’acier
S’enfuyait sous sa veste...
S’enfuyait sans un geste...
Sans demander son reste...
Parmi les épiciers
Anabolis...
Angle mort!
Sœur Anne, ne vois-tu rien venir?
Angle mort...
Sœur Anne, t’as qu’à bien te tenir!
On va s’faufiler à la sauvette
S’fignoler une sortie dans cet...
Annnnnnn...
Palabras añadidas por zonyx91169 - Modificar estas palabras