1. LA JOURNÉE DU CHÈQUE

Quelle belle journée que la journée du chèque
Les bien heureux sont enfin réunis
Au casino pour une partie d'échec
En buvant un petit « Dry Bellini »

D'aucun préfère se splasher la gueule
On se croirait su'a plage à Miami
C'est pas une journée pour brosser tout seul
Si on peut pas s'la péter entre amis

Émile à mis ses beaux pantalons brun sale
Réjeanne a oublié de se friser
Ça sent le vieux pi-pissenlit dans salle
L'esprit s'émousse dans les Alizées

Émile desserre ses petites combines
Qui le boucle jusqu'à la fin du mois
On n'est pu à l'époque de la robine
Réjeanne snif d'autre chose que d'l'alcool à bois

On profite d'l'économie souterraine
On laisse les autres s'occuper des impôts
On est comme un navire en quarantaine
On est au crochet, on suspend notre peau

Pour se qui est d'assurer la relève
Et pour bien garder le navire à flot
On n'a même pas besoin de faire la grève
Suffit juste d'engendrer une coupe de flots

Aussi vrai que notre planète est ronde
Et que l'premier se pointe à la fin du mois
On d'vrait avoir un chèque en v'nant au monde
Disait Émile, le cœur tout en émoi

Réjeanne, la maigre cramponné sur sa sonde
Fournissait aucune protestation
Sachant à quel point les jaloux abondent
Et qui faut s'méfier de la délation

Quelle belle journée que la journée du chèque
Et bien heureux sont enfin réunis
Au casino pour une partie d'échec
En buvant un petit « Dry Bellini »

D'aucun préfère se splasher la gueule
On se croirait su'a plage à Miami
C'est pas une journée pour brosser tout seul
Si on peut pas s'la péter entre amis


2. LE CORRIDO DU NON-FUMEUR

Dans ce suntaise honnète
Au beau milieux de la bamba
Où l'soleil te tape s'a tête
Et où te watch la malaria
Entra pour faire une requête
Un non-fumeur qui passait par là

C'tait un jour où l'temps s'arrête
Au moins trois fois entre chaque pas
Comme quand t'avale une arête
Et pis qu't'as soif comme ça s'peut pas
Écoutez l'histoire ben bête
Qui est arrivé à c'te non-fumeur là

Revêtu d'un vieux chandail
Qui empestait le vieux tabac
Teint gris d'in épouvantail
Le propriétaire s'approchat
L'entrainant sous son portail
Le non-fumeur y tordit un bras

Moi je suis un non-fumeur
J'ai le droit de défendre mes droits
Dans une section non-fumeur
Au vieu tenancier pourquoi
Dites à vos consommateurs
Que leur cancer ne sera pas pour moi

Dites à vos consommateurs
Que si'ils développent des bobos
Et si'ils trouvent que leurs tumeurs
Leur coûte un petit peu trop
Ils devraient apprendre par cœur
Les paroles de c'te p'tit corrido

Envoye fume pis pue pis tousses
Envoye fume pis tousses pis pue
Envoye fume pis pogne ton lousse
Envoye fume pis crache ton jus
Envoye fume pis éclabousse
Quand tu seras mort ben tu fumeras pus

L'tenancier fût stupéfait
Par le message de la chanson
Tout l'saloon devînt muet
Les clients sortirent su'l perron
Pour fumer l'calumet de paix
En trouvant que y-avait donc raison

On sent l'fond de cendrier
Et pis on a tout les doigts jaunes
On a l'poil du nez grillé
Pis les poumons comme des T-Bones
On avait jamais r'marqué
Y falait ben que tu nous le prones

C'est vrai qu'on a l'air épais
C'est vrai qu'on a l'air des chèvres
Avec nos tit batonets
D'nicotine entre les lèvres
En plus ça fait pas d'effet
C'est cher et pis c'pas bon pour la plèvre

On a de la volonté
Mais on a juste pas de mémoire
Faut qu'tu nous fasses pratiquer
Faut qu'tu nous donnes un exutoire
On d'mande juste à t'écouter
On t'rouvre grand notre territoire

C't'ainsi qu'not tit non fumeur
Fut élu roi de la bamba
Et qu'le soir après l'labeur
Les traficant font un tabac
On entend tous en cœur
On avait c'te p'tit corrido là

Envoye fume pis pue pis tousses
Envoye fume pis tousses pis pue
Envoye fume pis pogne ton lousse
Envoye fume pis crache ton jus
Envoye fume pis éclabousse
C'est dans le contrôle que tu fumeras pus


3. EL NIÑO

Si tu consommes trop de drogue
Et puis que tu perds ton boulot
Tu vas voir un psychologue
Pour te tirer du ruisseau
Puis qu'arrive soudain la crue des eaux
Dis-toi que c'est la faute à "El Niño"

Tu t'installes à la campagne
Parce que la ville te tourn'le dos
Sur le sommet d'une montagne
Tu reçois du verglas sur l'coco
Si y-a du trouble dans les hôpitaux
C'est encore la faute à "El Niño"

Ta vielle grand-mère est volage
Elle crouse comme un p'tit bateau
Fait du jogging sur la plage
Vire complet'ment sur le capot
Si ta grand-mère est une vieille ado
C'est sûrement la faute à "El Niño"

C'est comme construire une étable
Puis de l'installer au bord de l'eau
Dans une zone inondable
Parce que la nature c'est donc beau
Si y a des victimes du casino
C'est encore la faute à "El Niño"

Si tu vas à l'hôpital
Pis que c'est encore juste gros
Peu importe si le pied te fait mal
Tu franchis le déficit zéro
Si le service funéraire prévaut
C't encore la faute à "El Niño"

Si y-a tellement des vaches folles
Si l'Algérie coule à flots
Si partout il y a un ras-le-bol
S'il y a du sarin dans le métro
Puis que les armes se vendent au prix du gros
C't encore la faute à "El Niño"


4. AMÉNISE CRÉPUSCULAIRE

Avec des oiseaux plein les poches
Et puis un claire de lune dans les yeux
(Lune dans les yeux)
En courbant le dos sur les roches
Le jour s'étira encore un peu
(Encore un peu)
L'dg est cruel, frisquet sous les aisselles
En fuyant vers le ciel, par devant ses semelles
Au ton moëlleux

Avec des oiseaux plein les poches
Et puis un claire de lune dans les yeux
(Lune dans les yeux)
Dans les yeux, dans les yeux,
Dans les yeux, dans les yeux

Pas besoin de chercher plus lois
Ce qui se trouve déjà sur son chemin
Pas besoin de trouver ailleurs
Ce qui se cache dans le creux de ses heures
Sa mémoire se meurt
Il en oublie la peur
Le temps est sous ses pas

Pas besoin de jouer un jeu
Ni d'avoir l'air heureux ou malheureux
Pas besoin de voiler la douceur
Qui t'rendent encore dans le creux de ses heures
Sa mémoire se meurt
Il en oublie la peur
Le temps est sous ses pas

Pas besoin de déguiser la vie
En l'habillant avec des compromis
Pas besoin d'étouffer la douleur
Qui vient rêver dans le creux de ses heures
Sa mémoire se meurt
Il en oublie la peur
Le temps est sous ses pas
Sous ses pas, sous ses pas
Sous ses pas, sous ses pas

Le cœur roulé dans la gazatte
Une poignée de vie en mallette
Les âmes orphelines en lambeaux

Sachant que faire de leur squelette
Erre sur le bord de la tablette
Et deviennent des passereaux

Partir pour l'île où l'on fini
Heureux et fou et dans l'oublie
Loin des lieux où l'soleil abonde
Quand la connerie éclaire le monde
L'esprit est cuit

S'passer la lumière d'main à main
Pour toffer jusqu'au lendemain
En entendant le jour qui beugle
Toutes ses pollutions culturelles
Ces insanitées visuelles
À quoi donc rêvent les aveugles

Aux pays des hommes mes amis
Une petite flâmme suffit
Pour que notre esprit vagabonde
Quand la connerie éclaire le monde
L'esprit est cuit


5. MIXED GRILL

Contrebandier de poésie
Qui magnétisez leur folie
Vers des sentiers battus d'avance
Par des lucioles réfléchissantes
Et pas dutout éblouissante
À faire tomber sans connaissance

À vous en mettre plein la vue
Pour qu'il ne reste rien de plus
Qu'une exposition non féconde
Quand la connerie éclaire le monde
Y'a pu rien d'cru

Flanner pour cueillir par la bande
Des petits bouts de joies qui pendent
Des petits bonheurs de passage
Les petits riens qui vous allument
Qui vous ont fait perdre des plumes
Quand le délire n'était pas sage

On pleur, on chante, et puis on rit
Il faut s'en mettre plein la vie
Pour en garder quelques secondes
Quand la connerie éclaire le monde
L'esprit est cuit, cuit, cuit


6. KANKON

Kankon ressent une lassitude
Pour c'qu'il aimait hier encore
Kankon développe des habitudes
Qui viennent lui envelopper le corps
Kankon cherche le clou qui lui manque
Pour crucifier son univers
Kankon s'est fait sauter la banque
Où qu'ses valeurs sont à l'envers

Kankon ne r'tient que les boutes drôles
D'une enfance au regard calquée
Kankon n'sait plus jouer le rôle
Son auto-défense est bloquée
Et son cœur sèche au bord des larmes
Au dessus d'une panse escarpée
Son gros bon sens est en alarme
Kankon ne sait plus s'amuser

Kankon se dit que y-a rien fait
Ou que y'en a pas fait assez
Ou que la vie y-a tout défaite
Et pis que son tour est passé
Kankon s'est couler dans l'béton
Armé pour sa sécurité
Avec une morale en teflon
Sur laquelle rien ne peut coller

Et tout ce qui n'était qu'un jeu
Prend des allures de casino
Ça fait dépenser les p'tits vieux
On peut fermer les hopitaux
Kankon s'installe d'vant la télé
Branché sur l'humour du moment
Kankon rit pus y va s'coucher
Sans oublier d'enlever ses dents

Kankon rit pus parceque c'est plate
Ou qu'les bouffons n'l'amusent plus
Pour que la glotte lui éclate
Qu'ça prend un cancer bien jouflu
Kankon glousse d'un rire senile
Kankon radote contre les ayeux
Ça le change d'la télé débile
On dirait que Kankon va mieux

Kankon possède un porte-feuille
Plié à la place du cœur
Ainsi en bourrant d'œil pour deuil
Kankon accumule la rancœur
Kankon sait qu'les bagarres existent
Pour pouvoir s'en vanter après
Kankon suit toujours la même piste
Et Kankon marche sur du concrêt

Kankon perd pied sans perdre la tête
Et perd son âme sans perdre son calme
Tant qu'il peut faire cracher sa bête
La morale remporte la palme
Kankon a le masque ajusté
Pour n'importe quelle situation
Et peut en toute sécurité
Avoir encore quelques frissons

Kankon coupe les ponts, coupe la bière
Les budjets les services aussis
Pour couper jusqu'au cimetière
Kankon coupe même les sorties
C'est l'impasse de l'esprit boueux
Le vide et la désolation
Que'cé qu'j'ai pu faire au bon-yeux
En vient à se d'mander Kankon

Kankon court après ses racines
Dans son ordinateur mental
Il cherche la source dans la machine
Et mythifie son idéal
Pour faire craquer la solitude
Qui emmure son jardin secret
Kankon cultive son aptitude
À attendre la saison d'après

Kankon découvre les fonds hideux
Et ignoble de son propre cœur
Il retrousse le bout de sa queue
À mesure que s'estompe la peur
Son centre de gravité s'avance
Et marque la fin de la chanson
La chute fait pencher la balance
Salut grand-chef, salut Kankon

Vivre pour c'qui n'a pas de prix
N'a pas de poids ni de couleurs
Vivre pour c'qui est sans valeurs
À 300,000


7. CŒUR EN GRÈVE

Vivre à San-Patricio…

Tout arrive à point
Pour celui qui a su attendre
Que se pointe au-loin
Le train qui le fera descendre
Sur un quai sans crier gare
Vers un nouveau départ

Repartir à neuf debout
En route vers l'âge tendre
Ressortir de l'œuf au bout
Renaître de ses cendres
Quitter la track du cafard
Avant qu'il ne soit trop tard

La vie est brève
Il faut bien savoir l'étirer
Pour pouvoir l'étirer sans trêve
Quelles longueries faut endurer
Loin du convoi qui fonce ou crève
Un ¨hobo¨ sur la voie ferrée
S'en va tout seul le cœur en grève
Parce que son train a déraillé

Vivre à San-Patricio…

La vie est brève
Il faut bien savoir l'étirer
Pour pouvoir l'étirer sans trêve
Quelles longueries faut endurer
Loin du convoi qui fonce ou crève
Un ¨hobo¨ sur la voie ferrée
S'en va tout seul le cœur en grève
Parce que son train a déraillé


8. LE SPRING DE PÉPÈRE PERRON

Dans le quartier(crotte de poule)
Il-y-a une foule de bien belles choses à faire
On peut aller faire les bitch
S'acheter un beau lift
Casser des belles vides pis s'rouler à terre

Aller dans l'champ pogner des taons
Jouer dans les maisons en construction
S'ennuieront pas d'gommer l'bouton
Tirons ben à fons le spring de pépère perron

Si tu es triste comme la houle
Et que des larmes coulent
Dans le fond de ta chaudière
Pogne-toé par l'anse mon coucou
On va faire des coups
J't'amène faire des coups
Dans ruelle d'en arrière

Aller dans l'champ pogner des taons
Jouer dans les maisons en construction
S'ennuieront pas d'gommer l'bouton
Tirons ben à fons le spring de pépère perron


9. DIBIDI (IL Y A D'LA POUSSIÈRE)

Il y a d’la poussière
La chambre en est pleine
Les rayons solaires
Y voient une aubaine
Pour v’nir enluminer
Cette galaxie improvisée.

On voit des étoiles
Dans l’air qui écume
Une espèce de voile
Plus clair que la brume
Se lève dans le matin
Pour nous présenter ses lutins.

On entend chanter
Les jaunes, les verts dans cette scène auréolée
Sous un ciel bleu rieur
Coiffé de femmes, de bagues, de joie et de couleurs.

Il y a d’la poussière
Qui s’dore la bédaine
Sudation dans l’air
L’soleil prend la peine
De venir irisé
Un arc-en-ciel synchronisé.

Les poussières d’eau
Poussières de terre
Pétille en faisceaux
Source luminaire
Et voilà mes amis
Le miracle du dibidi ...
Dibidibi dibidibi dibidibi dibidibi
Dibidibi dibidibi dibidibi dibidibi ...


10. LA FEMME DE MON ÉPICIER

La femme de mon épicier, a ga donc, me semble très baisable!
La femme de mon épicier, a ga donc, me semble très baisable!
Je la prendrais par les molets lui ferait faire un tourniquet, ah! A ga donc!
Que ca s’rait une idée dodue a ga donc! De mettre mon épicier cocu
Que ca s’rait une idée dodue a ga donc! De mettre mon épicier cocunégonde
veux-tu du fromage? Ah! A ga donc!


11. RADIO-CRISTAL

On est plogué su'l poteau
La pince su'l fil de fer
On écoute la radio plugué
S'a prise de terre
Avec mon chum massé
Dans la cour du collège
Tout les deux ben tassé
Pour couvrir le manège
On a pas le droit d'faire ça
À cause du réglement
Mais dans not'pensionnat
La discipline fout l'camp

On s'écoute surtout les chansons en français
Il les comprend tout tout
Pis r'monter son collet
Pis quand c'est l'quart-d'heure des hits Américains
I'M passe les écouteurs parce qu'i comprend pus rien
Rien, rien de rien, rien de rien

Pendant qu'mon chum s'étend
Sur ses chansons d'amour
Moé j'check les suppléants
Qui espionnent dans la cour
On a pas l'droit d'fumer
Ni d'avoir la radio
Là c'est l'tour à Massé
S'endormir su'l poteau
Pis d'faire semblant de rien
Pendant qu'j'écoute James Brown
Et pis ses rythms de chiens
Il pisse su'l fil du ground

Pis à chaque fois qu'ça passe
Su l'hit-parade français
On l'pogne alan guérard
Ce que j'comprends jamais
Massé est ben heureux
Pis moé j'attends mon tour
Quand il se r'ferme les yeux
Moé je surveille toujours la cour

On est plogué su'l poteau
La pince su'l fil de fer
On écoute la radio branché
S'a prise de terre
Avec mon chum massé
Dans la cour du collège
Tout les deux ben tassé
Pour couvrir le manège
On a pas le droit d'faire ça
À cause du réglement
Mais dans not'pensionnat
La discipline fout l'camp


12. AGRESSION CULTURELLE

Ça faisait déjà un bon boutte
Que j'avais pas gagné une croutte
Que j'avais pas eu faim pour vrai
Pis qu' l'hiver était pas trop frais

À force de frapper des récifs
Je suis devenu agressif
Forcer la porte d'un dépanneur
Qui se défendait avec ardeur

J'ai pus d'job , j'peux pus payer
J'peux même pus payer mon loyer
J'peux même pus payer mon fumage
J'me tiens dans les ventes de garages
Mais y a personne qui veut m'acheter
De quelle pont dois-je aller me jeter?

Dépanneur appelle la police
Ou ben j'te vole toutes tes réglisses
La police est v'nue faire son tour
L'dépanneur criait au secours!
J'ai dis fouter moé donc en dedant
Que j'vous cause pus d'émerdements

Je veux manger mes trois repas par jour
La liberté c'est ben trop lourd
Ça me prend un secteur occupé
Où ya pas trop poste de coupé

Là vous m'entendrez pus gueuler
Pis j'pourrai r'garder la télé
Pas d'amendes dans ces endroits là
Pis des grèves y'en a presque pas

Pris en charge par la société
Et retirer dans la piété
À l'abris du monde extérieur
Du déficit pis des chômeurs

Les droits de l'homme sont arrivés
Prendre la défense de l'accusé
L'dépanneur passat à la table
Cé juste si y'était pas coupable

J'ai dit vous vous tromper de gars
Silence! cria mon avocat
Quand s'agit de pourfendre le crime
Peu importe le droit des victimes

Pour être payer faut j'te défendre
Le contexte social le demande
On fait avec les compressions
On est en temps de recession
C'est un luxe que d'aller en tôle
En vacance dans une aussi belle piaule

Avec les coupures budgetaires
C'est comme tu gelais ton salaire

Le dépanneur terrorisé
Avouant qui était scandalisé
Devant la violence impuni
Des sentencés avec sursis

De voir qu'à chaque criminel
Un libéré conditionel
Qui au lieu de son temps à faire
S'tape des travaux communautaires

Pour assurer ta subsistance
Si tu n'te paye pas d'assurance
Faut pas qu'tu fasses une dépression
Même si t'as subis des lésions

Faut surtout pas qu'tu défendes toi même
Ça peut juste d'apporter des problêmes
Dépanneur le droit des detenus
Mais cé pas fait pour les tous nus

Ça faisait déjà un bon boutte
Que j'avais pas gagné une croutte
Que j'avais pas eu faim pour vrai
Pis qu' l'hiver était pas trop frais

cinq petits pois pois pois pois pois pois pois
Ma me revanger su un plat d'manger!


13. LA CHAISE BERCANTE

Bebé laisse-moé être ta chaise berçante
Bebé laisse-moé être ton Dan Bigras
Laisse-moé être ta mousse inocente
Laisse-moé être ta bédaine de rock

Chaque nuit je cris
Mais mon cri reste pris
Et toi tu pleurs
Tu pleurs dans ton lit ma liberté chéri
Mon cris du cœur
HOOO bebé laisse-moé être ton cri du cœur
HOOO bebé laisse-moé être ton cri du cœur


14. HÔTEL CRISTOBAL

Une chanson mexicaine
Qui sent un peu la motta
Qu'on roule comme une torrtilla
Et qu'on sauce dans la salsa
Un air qui vous amène
Dans la ville de Colina

Des ivrognes aux pieds sales
Dans le hall d'l'Hôtel Cristobal
À onze heures du soir cé l'bal
Ça chante ça boué du mesqual
Ça sonne comme un fond d'canal
Pis moué, j'enlève mes sandales

L'autobus passe dans chambre
L'écho tousse, les murs pètent
Les moustiques, j'ai pas d'net
Je sors ma carte de membre
Ma belle carte des points Z
Qui expire en décembre


15. DEPUIS QU'ELLE MARCHE À PIED

Depuis qu'elle marche à pied
Depuis qu'elle jette ses mots sur du papier
Et depuis que son nom s'est déployé
À se faire envoyer,yé, yé, yé.....

Elle n'a pas réussi encore
À penser plus loin que son corps
Pour prouver son humanité
Et en faire l'unanimité

Sans le besoin d'se marcher d'sus
Et en toute libéralité sans que la morale soit déçu
Et sans trop d'arguments massues
La glorifier en tout domaines

Aussi-ben dire qu'l'humanité n'est pas humaine

Sa nature est tachée
Elle est comme une pauvre bête attachée
Pattes liées à un boulet de canon
Pour justifier son nom, nom, nom.... ...

Elle avance les baguettes en l'air
Comme une liberté en colère
Au nom de toute l'humanité

Elle quitte la clandestinité
Et va cogner sa bête de pioche
Pour essayer d'casser des roches

Dans des carrières capitonnées
Avec cette esprit irrascible
Qui infiltre les générations
Qui produit des légumes sensibles
Qui poussent dans les révolutions
C'est là qu'de là gloire la rançon

Les exploits passent
Les écrits restent
Et il ne reste que des chansons
pour témoigner du manifeste
Avec sa gang d'énergumènes
En toute les cas moé j'te l'dis man

Aussi-ben dire qu'l'humanité n'est pas humaine


16. QU'ELLES SONT BELLES

Belle, belle, belle, belle, belle
Qu'elles sont belles
Les jolies demoiselles
Quand revient l"été
Qui les fait s'envoler

Loin des nénuphares
Au dessus de la mare
Des grands boulevards
Dans leur simple appareil
Balancant au soleil
Comme des boucles d'oreilles

Qu'elles sont belles
Ces jolies fleurs nouvelles
Quand le vent d'été
Les fait se soulever

Jupons de pétales
Frétillant dans les talles
Où elles s'étalent
Toutes grisées de chaleurs
Endimanchées dans leurs odeurs

Qu'elles sont belles
Légère comme des plumes
D'hirondelles
Ou jolies libellules
Douce ombrelle
Des soirs de canicule
Balancait
Lorsque leur croupe ondule
Comme des point-virgule

Qu'elles sont belles
Les jolies demoiselles
Qu'elles sont belles, belles, belles,
Belle, belle, belle, belle, belle
Belle, belle, belle, belle, belle
Belle, belle, belle, belle, belle
Belle, belle, belle, belle, belle
Belle, belle, belle, belle, belle


17. AUTERFOIS

Autrefois à place de ces beaux cruising-bars
Y'avait des vieilles chambres crasse et des vieux hangars
Grouillant de petits commerces.
C'tait l'spot revé où la racaille de fond d'cours
Allait jouer à la poupée d'amour
Que tour-à-tour chaqu'un berce.

Les hors-la-lois avaient droit de cités
Les filles de joie le droit d'les exciter
Comme les moineaux battent de l'aile
J'fixait hagard l'éternel va et vien
J'jouait d'la guitare pour d'la bière ou pour rien
Et j'chantait pour les coquerelles.

Où aujourd'hui y'a des condominiums
Y'avait des anti-chambres de sanatorium
Où on toussaient en famille TCHOU! TCHOU!
Des lignes de chance dans nos pattes de lapin
Faisait qu'la vie nous chaussait nos patins
Quand la lune pleine d'amour brille.

Où aujourd'hui y'a des condominiums
Y'avait des anti-chambres de sanatorium
Où on toussaient en famille TCHOU! TCHOU!
Des lignes de chance dans nos pattes de lapins
Faisait qu'la vie nous passait un sapin
Quand la lune pleine d'amour brille.

Dans c'te grisaille et c'te dépravation
Pleine de trouvailles et pleine d'inspiration
Une muse glottait sans rien dire.
Sans crier gare quand elle a disparue
Dans ma guitare moi j'ai changé de rue
En emportant son sourire.

Pis pour tout dire quand je r'passe dans l'cartier
J'trouve nos souv'nirs un peu asseptisés
Les dialogues un peu blême.
Les décors changent et les costumes aussi
La mode s'arrange et puis fait sa sortie
Y'a qu'le sénario qui est l'même...qui est l'même.

Auterfois, auterfois, auterfois t'en souviens-tu Landru ?
Écoute-ça auterfois écoute écoute...


18. CHEZ DIEU

Pitou, pitou, pitou, Wah
Minou, minou, minou, Wah
Pitou, pitou, pitou, Wah
Minou, minou, minou, Wah

Bonsoir mesdames, mesd' moiselles et mes cieux
Mangez d'la marde et bienvenue CHEZ DIEU
Sorter vot' grass, on va s'faire un party organisé
(Par la Sainte-Trinité)

Tout le monde en ligne sur la place Jacques-Cartier
Se pogne les fesses en attendant d'rentrer
Sortez vot piasses, on va s'faire un
Plaisirs d'vous collecter

Si vous chercher une place intelligente
Pour vous camper une coup' de grosses 50
V'nez pas icitte, c'est aussi pire qu'ailleur
C't' un vrai junk à détournement d'mineurs

Et si vous êtes de ces hosties d'cas rares
Que toués autres clubs ont câlissés dewors
V'nez donc nous voir pis on pourra toujours
Vous câlisser dewors à notre tour

Si vous chercher une place intelligente
Pour vous taper une coup' de grosses 50
V'nez pas icitte, c'est aussi pire qu'ailleur
C't' un vrai junk à détournement d'mineurs

Pis si vous êtes de ces hosties d'cas rares
Que toués autres clubs ont câlissés dewors
V'nez donc nous voir pis on pourra toujours
Vous câlisser dewors à notre tour

N'oubliez pas : le chic cabaret CHEZ DIEU
446, place Jacques-Cartier
In old Montréal
Spectacle continuel
Danseuses brainless
Drogues en tout genre
Filles faciles
Alcool et autres féculents
Bagarres variées
Descentes
Toilettes coutoises

Et ce soir mes dames et messieurs
Au chic caret Chez Dieu
Nous avons l'ultime jouissance
De vous présenter nul autre que
Dieu Lui-Même


19. CONJUGAISON

1,2,3,4
R,garde si chus beau,
R'garde si chus fin
R'garde moé comme faut,
R'garde mon bulletin
R'garde si chus fort,
Pis r'garde à maison
R'garde moé encore,
Pis r'garde mes caleçons

Sur mesure expres pour moé
Aves des brillants su'l coté

R'garde mon beau char,
Pis r'garde ma peignure
R'garde pas d'l'autre bord,
Pis r'garde moé l'allure
R'garde mes p'tit truck,
Pis r'garde mes gros sous
R'garde mes culottes ,
Pis r'garde l'esti d'fou

Qui s'promène s'a rue la bas
Avec la tête comme un d'sous d'bras

R'garde chus capable
D'aller à toilette moé si
R'garde comme ma barbe
À vas ben avec mes lunettes
J'connais du monde treize fois plus que toé
R'garde pas ma blonde pis r'garde moé les pieds
Qui pourraient ben t'passer su'l corps,
Si j'me lève pas d'su'l'bon bord


20. SI UN JOUR JE REVIENS SUR TERRE

Si un jour, je reviens sur terre,
Ce s'ra en fraise des champs
Accrochée à la boutonnière
D'un bébé éléphant

Je m'écraserais sous son aile
En une confiture vermeille

Si un jour, une douce abeille
Venait me pénétrer,
Je coulerais jusqu'à ses veines
Afin de m'envoler

Là où seulement le soleil
Pourrait me mettre en bouteille

Si un jour, je reviens sur terre,
C'est pour y respirer
Un peu d'amour du bout des lèvres
Dans une coupe de rosée

J'humerai jusqu'à l'iveresse
Là où nul œil ne surveille

La la la la...
Si un jour, je reviens sur terre,
C'est pour te retrouver


21. COMMUNE LOUVE

Tu vas, tu vas, entre tes deux oreilles
Tu vas, tu vas, Dans les cotes du soleil
Tu vas, tu vas, Dans la nuit qui s'éveille
Tu vas, tu vas, À une ombre pareille
Tu vas, tu vas, Comme une louve
Qui trouve, qui trouve mais qui ne cherche pas
Une louve qui groove qui groove en allongeant le pas

Tu vas, tu vas, Têtu et souveraine
Tu vas, tu vas, Vêtu comme une reine
Tu vas, tu vas, Où ton instinct te mène
Tu vas, tu vas, Tu vas, sans perdre haleine
Tu vas, tu vas, Comme une louve
Qui trouve, qui trouve mais qui ne cherche pas
Une louve qui groove qui groove en allongeant le pas

Tu vas, tu vas, Comme le dard d'une abeille
Tu vas, tu vas, Dans ton rêve qui sommeille
Tu vas, tu vas, Dans ta langue vermeille
Tu vas, tu vas, En hurlant aux corneilles
Tu vas, tu vas,


22. IN MEMORIAM (R.I.P. MÉMÉ HOMMAGE POSTUME)

Ma pauvre grand-mêre est morte
Ma pauvre grand-mêre est morte
Ma pauvre, ma pauvre, ma pauvre
Ma pauvre grand-mêre est morte

Ma vieille grand-mêre, qui aimait pas l'eau
Travaillait comme scaphandrier sur les bateaux
Le samedi soir après l'boulot
Aime s'faire pêter la bouilloire quand l'sac est chaud

Ma pauvre grand-mêre est morte
Ma pauvre grand-mêre est morte
Ma pauvre, ma pauvre, ma pauvre
Ma pauvre grand-mêre est morte

La vieille m'flattait dans l'dos
M'faisait réciter mes prières avant l'dodo
Quand j'avais l'âme noir pis qu'ça s'voyait trop
M'lavait à la main avec d'la vieille poire pour que j'soit beau

Ma pauvre grand-mêre est morte
Ma pauvre grand-mêre est morte
Ma pauvre, ma pauvre, ma pauvre
Ma pauvre grand-mêre est morte

Ma vieillem...... qui en avait d'dans
On prends toujours nos porte-feuilles au jour de l'an

D.C.D.

Ma pauvre grand-mêre est morte
Et enterrée

Ma pauvre grand-mêre est morte
Je l'sais pas trop de quoi est morte
mais c'est pas important