Après le succès de ses deux premiers albums,
Molly Hatchet doit faire face au départ de son emblématique vocaliste, Danny Joe Brown, parti former son propre groupe. C'est donc le novice Jimmy Farrar qui prend place derrière le micro du sextet floridien devenu un des leaders de la scène Southern-Rock. Comme ses prédécesseurs, "
Beatin' the Odds" bénéficie de la production de Tom Werman et d'une pochette signée Franck Fazetta, et déboule, tel son cavalier emblématique, pour enfoncer les rangs de ceux qui oseraient encore s'opposer à ses furieuses chevauchées.
Pour cela,
Molly Hatchet mise sur l'efficacité, laissant de côté les développements à bases de cavalcades guitaristiques tout en renforçant l'approche Hard-Rock de ses compositions. En seulement 32 minutes pour 9 titres, seuls deux morceaux dépassent les 4 minutes. D'un grain moins épais que celle de son prédécesseur, la voix de Farrar n'est que légèrement moins grave, et la triplette Rolland / Hlubek / Holland tisse toujours un véritable mur de guitares. Le son reste aussi chaud que le soleil de Floride et ça tricote toujours sévère, que cela soit sur les riffs ou sur les soli, mais les envolées d'un "Gator Country", d'un "
Dreams I'll Never See" ou d'un "Boogie No More" sont aux abonnées absentes. Seuls "
The Rambler", mid-tempo sur lequel la voix de Farrar se fait plus claire, et "Dead And Gone", boogie efficace renforcé par quelques chœurs féminins, offrent à l'ambiance un peu de temps pour s'installer.
L'ensemble défile tel une bande de Hell's Angels lancée sur les routes du Sud, ne laissant pas une minute pour reprendre son souffle à l'auditeur, si ce n'est sur "
The Rambler". Aucun titre ne présente la moindre faiblesse, "
Beatin' the Odds" s'imposant d'entrée comme un futur incontournable du groupe avec son refrain direct et accrocheur. Au milieu de cette déferlante fleurant bon la transpiration, les gaz d'échappements et les effluves de whisky frelaté, nous citerons le catchy "Double Talker" avec ses légères nappes d'orgues, un "Sailor" tempétueux au riff inspiré par le "It's A Long Way To The Top" d'AC/DC, l'entrainant "Few And Far Between", la cover survitaminée du "Penthouse Pauper" de Creedance Clearwater Revival, et un "Poison Pen" vindicatif qui vient conclure l'ensemble sans appel possible.
Battant le fer tant qu'il est chaud, mais devant gérer son changement de chanteur,
Molly Hatchet semble affirmer son identité au milieu du paysage Southern-Rock, tout en développant son approche Hard-Rock. Sans prise de risque excessive, "
Beatin' the Odds" reste d'une redoutable efficacité et démontre la fougue d'un groupe qui gonfle le torse, fier de ses valeurs, et prêt à en découdre.
J'ai eu un peu de mal au départ avec ces 2 albums, Beatin' the Odds et Take No Prisonners. Pour moi, Molly Hatchet c'était Danny Joe Brown et personne d'autre. Et avec le temps, et plusieurs écoutes, je me suis mis à vraiment apprécier la voix de Farrar. Aujourd'hui, ces 2 albums font partis de mes favoris du groupe. Avec une préférence tout de même pour Take No Prisonners.
Merci Loloceltic, de faire revivre ces chefs-d'oeuvres d'il y'a 30 ans.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire