Il est intéressant de comparer la trajectoire de 2 groupes comme
Journey et
Foreigner, légendes vivantes de l'Aor. Tous les deux s'imposent comme les références incontournables d'un genre qu'elles contribuent à créer à la fin des années 70 et tout au long des années 80, avant que des problèmes de chanteur ne pointent le bout du nez à l'aube des années 90. Alors que
Journey va continuer l'aventure avec différents chanteurs (Augeri, Soto…),
Foreigner va disparaître de la circulation après le pourtant excellent "Mr Moonlight" qui voyait le retour de Lou Gramm. Malheureusement, de gros problèmes de santé ne permettaient pas à ce dernier de donner suite à l'aventure. Hasard ou inspiration commune, les deux combos nous reviennent en cette année 2009 avec un nouveau chanteur, clone vocal parfait de leur frontman d'origine, et ceci pour un nouvel album studio inespéré. Et les deux légendes vont même jusqu'à suivre la même démarche en proposant un deuxième disque composé de leurs plus grands tubes interprétés par le nouveau line-up.
Dans le cas de
Foreigner, qui nous intéresse présentement, le nouveau chanteur n'est pas un inconnu. En effet, Kelly Hansen a déjà fait parler de lui au sein de Hurricane, avant que Mick Jones, seul survivant du line-up d'origine et tête pensante du groupe, ne vienne le débaucher pour relancer l'aventure
Foreigner. Jeff Pilson (ex Dokken) est l'autre figure connue composant le désormais sextet, configuration du groupe à ses débuts.
Mais venons-en au contenu musical de ce "
Can't Slow Down" en annonçant tout de suite qu'il s'agit d'une véritable réussite. En effet, Jones & Co. ont réussi le parfait assemblage de tous les éléments qui ont fait le succès de
Foreigner, ainsi qu'une production et un son dignes de ce qui ce fait de mieux à l'heure actuelle. En même temps, avec Marti Frederiksen aux manettes, les 'étrangers' avaient pris une assurance tous risques pour leur grand retour. L'équipe apparaît parfaitement soudée et nous délivre un sans faute, débutant par un titre éponyme hyper efficace avec son riff Hard-Rock direct et son refrain accrocheur, et finissant en douceur sur la reprise du "Fool For You Anyway", titre cool-rock déjà présent sur leur premier album éponyme en 1977. Entre ces deux titres, nous retrouvons tout ce que
Foreigner fait de mieux, que cela soit dans le domaine de la ballade délicieusement mielleuse ("I
Can't Give Up"), de l'Aor dynamique ("Give Me A Sign"), de la ballade mid-tempo célébrant le retour du saxophone ("When It Comes To
Love") ou encore du rock FM typé 70's avec "Too Late" sur lequel Jason Bonham vient poser sa frappe, ou "Lonely", légèrement syncopé et doté d'une section de cuivres. Tout cela est doté de refrains inoubliables qui s'accrochent dans votre cerveau dès les premières écoutes, alors que les sommets sont atteints dans ce domaine sur les deux mid-tempi "In Pieces" et "I'll Be Home Tonight" qui briseront les cœurs les plus durs.
Vous l'aurez compris, "
Can't Slow Down" dispose de sérieux arguments, ne souffrant d'aucun temps mort, et bénéficiant de la vague de sympathie provoquée par le retour d'un groupe légendaire. Nous signalerons brièvement le second cd composé de reprises des tubes du combo rejoués par la nouvelle formation. La qualité est au rendez-vous, et la production redonne une nouvelle jeunesse à ces titres incontournables, mais l'interprétation reste scotchée aux versions d'origine, ce qui n'apporte rien de neuf. Signalons enfin la présence d'un DVD offrant quelques instants live et sur la route, dans le cadre d'une version collector. Difficile de faire bref lorsque l'on parle d'un album attendu depuis 14 ans et qui réalise nos rêves les plus inespérés. Plus que jamais,
Foreigner rime avec bonheur et ce retour fait partie de ces instants rares et précieux que seule la musique peut offrir !
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