Et oui, l'hiver approche à grands pas, et avec lui, tout son déluge de cafard, spleen, et tout son lot de mauvaises nouvelles. C'est la même chose tous les ans, mais cette année, il est fort probable que ce soit pire. En effet,
Sting, LE
Sting, nous sort un album blanc, blanc comme neige, froid comme l'hiver, ambiance Roi Arthur, et chants traditionnels celtes.
If on a Winter's Night, car tel est le nom de ce forfait, est plein de promesses, ou éveille au moins la curiosité. Mais tout ceci n'est qu'un piège, on s'attend à un album à écouter paisiblement au coin du feu, on se retrouve avec un merveilleux combustible, et au final, on n’y perd pas tant que ça au change.
On aurait pu s'en douter, de toute manière ; il y a quelque temps, notre
Sting avait déjà menacé nos oreilles avec un album de chansons accompagnées au Luth, façon
Renaissance. Autre indice, la pochette de l'album qui nous rappelle un peu « Le Pacte Des Loups », désespoir assuré.
Après avoir pris d'assaut la
Renaissance, donc, le voilà qui s'attaque à un gros morceau : le folklore britannique. Un monde enchanté peuplé de fantômes, de dragons, d'épées magiques, et autres créatures. Il s'en est fallu de peu pour qu'il en sorte un album de metal. Mais
Sting est (ou du moins pense être) un fin musicologue, et compte bien faire le mélange entre son univers Jazzy, et la vieille tradition celte.
« Gabriel's
Message » débute les festivités, et on commence directement par l'enterrement. Quelques notes de guitare classique, un petit cuivre discret et jazzy en guise d'intro. A ce moment-là, on a encore un peu d'espoir. Mais il chante aussi. Apparemment, il est assez simple de chanter du médiéval : il suffit d'avoir une patate chaude dans la bouche, pour chanter grave et mal articuler, ça fait plus chant grégorien, et surtout, rajouter un maximum d'écho pour donner l'illusion d'être dans une église. On comprend bien pourquoi beaucoup voient la musique médiévale comme triste, austère, et à mourir d'ennui, s’ils se fient à de tels clichés. Rassurez-vous,
Sting n'est pas connu pour être l'ambassadeur des moines.
Alors qu'on prie, et qu’on se flagelle pour que le reste de l'album ne soit pas dans le même esprit, une lueur apparaît : « Soul
Cake », la deuxième chanson. Inutile de chercher plus loin, c'est la chanson qui sera choisie pour tube. Pas étonnant, c'est bien la seule qui soit rythmée, et supportable. De là à dire que c'est une belle chanson, n'exagérons rien, ce n'est pas un chef d'œuvre de musique traditionnelle, mais on se contente avec ce qu'on a. On y entend même un clin d'œil à sa carrière, avec un passage contenant la petite ritournelle de la fameuse «
Russians ».
On retombe vite dans le désarroi cependant, puisque les 13 titres restants s'accordent avec le premier. Malgré de bonnes références, comme une reprise du compositeur Henri Purcell, on s'ennuie, on a même mal à la tête, et on veut que ça s'arrête.
En résumé, que vous soyez en bonne forme ou pas, cet album vous donnera des idées noires, des migraines et des cauchemars. Ce qui est choquant n'est pas tant d'imaginer Lancelot du Lac écoutant du Jazz, c'est le nombre incroyable de clichés qu'on retrouve dans l'album.
Sting, pitié, refais du Police ! Très sérieusement, si vous voulez écouter du médiéval, allez plutôt écouter du Guillaume de Machaut, et si vous voulez du traditionnel, allez aux nuits celtiques de Lorient, ça vaudra mieux pour tout le monde.
Mais en effet, le jour où j'ai écrit cette chronique, j'ai dût m'avaler 3 ou 4 dolipranes tellement je l'ai trouvé mauvais.
Mais bon, tu peux toujours aller l'écouter sur deezer, si ça se trouve, ya que moi qui aime pas.
(d'ailleurs merci pour ta confiance :)
PS: Merci pour le conseil des dolipranes, je ne connaissais pas!) =)
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