C’est sur la fin de la tournée suivant la sortie de «God’s and Guns" (Le "Rebels and Bandoleros" tour, en compagnie de quelques autres pointures comme
ZZ Top ou
The Doobie Brothers et le passage sur certains festival comme le Hellfest 2012), que
Lynyrd Skynyrd nous annonça la sortie de leur 13ème opus, «Last of a Dyin’ Breed». Quelques changements de line up sont intervenus depuis la sortie précédente en 2009. Si Peter Keys est confirmé à la place de claviériste suite au décès de Bill Powell en 2009, l’année 2012 voit le départ du bassiste Robert Kearns remplacé par Johnny Colt (membre fondateur de
The Black Crowes).
Un mot sur l’artwork, très sobre, avec son oiseau s’échappant de sa cage (pour la version avec bonus) qui est surement un clin d’oeil au titre «Freebird», tout comme le titre de celui ci «Last of a Dyin’ Breed» (Le dernier d’une race en voie d’extinction).
C’est de nouveau Bob Marlette qui est derrière les manettes et aussi à la composition sur quelques titres se rappelant ainsi qu’avant d’être producteur, il était musicien de studios. A noter une tripotée de guest associés à cet opus :
John 5 (Marylin Manson), Jon Lawhon et
Chris Robertson (
Black Stone Cherry), Marlon Young (
Kid Rock), Donnie
Van Zant et quelques autres.
On englobera dans cette chronique, les 4 titres bonus.
Donc.
Après une très belle partie de slide, on est tout de suite dans le bain. La première chose qui nous frappe est le son très actuel par rapport aux anciennes productions du groupe. Bob Marlette a complétement pris ses marques avec
Lynyrd Skynyrd et ça s’entend. Slide donc qui va nous accompagner tout au long de l’album par quelques interventions courtes mais bien senties («
Last of a Dyin' Breed", «Start Livin’ Life Again»).
Et après cette intro on attaque très fort (on parle de
Lynyrd Skynyrd ici, pas de Dragonforce donc à relativiser) avec «Last of a Dyin’ Breed». Le morceau titre est enlevé, les guitares sont tranchantes, la voix de
Van Zant en forme et parfaite. Le son de cet album est tout simplement énorme. Et le ton s’est quelque peu durci sur certains titres. Certains morceaux lorgnent carrément vers un Hard Rock pur et dur comme «Good Teacher», «Life’s Twisted» ou «
Low Down Dirty» et sa rythmique très actuelle et saccadée. Ce sentiment est renforcé par le son global de l’album qui, je le répéte et vraiment très bon et très soigné.
Lynyrd Skynyrd repose sur «Last of a Dyin’ Breed» certaines bases qui avaient quelque peu quittées sa musique depuis un bail. Le mélange de Blues, de Country et de Hard Rock est toujours bien présent. On retrouve ainsi les racines Country sur «Star Livin’ Life Again», «Something To Live For» ou bien par l’intermédiaire du Banjo sur «Mississipi Blood" ou «Stat Linvin’ Life Again». Et celles du Blues (sous testostérone, il est vrai) sont utilisées sur «
Nothing Comes Easy» par exemple.
Les choeurs féminins qui apportent le coté Soul depuis des années sont bien sur toujours présents comme sur «One Day at a Time", «Something to Live For" ou «Do It Up Right» (et sa section de cuivre qui se pose là avec son coté Blues Brothers). Le groupe utilise maintenant les deux choristes dans presque tous les titres mais sans abus, toujours avec justesse et à propos («One Day at a Time»).
Les harmonies à trois guitares et soli doublés sont toujours une des marques de fabrique de
Lynyrd Skynyrd et des titres comme «Ready to Fly" ou «
Nothing Comes Easy» sont là pour nous démontrer que le groupe ne renie pas son passé. La triplette Medlocke, Rossington, Matejka fonctionne à merveille. Le long solo de fin de «Ready to Fly" en restant un excellent exemple.
Et pour sa première apparition sur un album de Lynyrd, Colt pose déjà son empreinte. Ses lignes de basse sont claires et ne se contentent pas de simplement suivre le rythme des guitares. Elles apportent le groove qui manquait sur l’album précédent. C’est d’ailleurs le duo basse/batterie qu’il faut louer pour sa rigueur et l’ossature qu’il contribue à façonner sur les titres tout au long de cet opus.
Powell n’est plus là mais Keys s’en tire pas mal avec quelques réminiscences du vieux
Lynyrd Skynyrd (L’intro de «Ready to Fly, la rythmique de »Do It Up Right»).
Un album de
Lynyrd Skynyrd sans titres au tempo ralenti ou ballades (émouvantes ou guimauvesques à souhaits), c’est comme un jour sans pain, c’est à dire long et chiant. Et par chance (ou par un éclair de génie dans la composition), on se retrouve avec quelques pépites comme, «Sad Song" (avec un coté très sombre mais très électrique), «Ready to Fly» avec son clavier prédominant et «Star Livin’ Life Again» qui clot admirablement l’album (si on omet les bonus). Ce dernier morceau ne comporte pas les soli habituels et si à l’instar de «Freebird», il en avait été affublé, nul doute qu’il aurait rejoint le panthéon des classiques du groupe. «Something to Live For" étant beaucoup plus classique et moins inspirée que les autres.
Le groupe se permet quelques expérimentations comme sur «Homegrown" et «Mississipi Blood" (cette dernière en duo avec Medlocke) avec des effets sur la voix (assez malvenus, ma foi) et un ton différent de ce que le groupe a l’habitude de nous fournir. «Mississipi Blood" est à rapprocher des dernières productions de
ZZ Top, hormis pour la suite de soli qui reste elle bien plus dans le ton Sudiste. Et en parlant de la voix, la tonalité de celle ci a quelque peu changé sur certains titres et on se demande si c’est un effet de production ou une évolution naturelle.
Les propos tenus restent dans la lignée des précédents albums : L’Amérique et ses valeurs sur la famille pour «
Nothing Comes Easy», en hommage à Ronnie
Van Zant sur «Good Teacher» et "Last Of A Dying Breed", le rêve Américain avec "Poor
Man's Dream" ou parlant des femmes sur «Homegrown».
Alors bien sur, ce 13ème opus ne contient aucun chef d’oeuvre intemporel comme «
Sweet Home Alabama", «Simple
Man" ou «Freebird", mais certains des morceaux mériteraient un traitement live comme le titre éponyme, «Mississipi Blood" ou «Good Teacher".
Je vais avouer avoir été plus qu’agréablement surpris par la qualité de l’album. Et j’en ai oublié assez vite les quelques petits défauts qui le parsèment. Et après avoir vérifié qu’en Live
Lynyrd Skynyrd reste une valeur sure, il s’avère qu’en studio, le groupe a retrouvé une nouvelle jeunesse.
Riches en infos
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