Les Supersuckers, que manque t- il à ce groupe ? Ces mecs ont tout, le nom qui pue le rock'n'roll, le style, la voix et la musique. Pour ceux qui connaissent pas, c’est un combo venu tout droit de l’Arizona (cactus, désert , 60° à l’ombre) emmené par un chanteur répondant au nom super kitsch de « Eddie Spaghetti » ( born to rock'n'roll avec un truc pareil) et qui envoie un punk rock lorgnant sur le garage transpirant la bière et la drogue à tout va. Bref, avant ce « Must’ve Been High » nos lascars avaient déjà sorti 3 albums torrides et avaient prouvé à quiconque en avait douté jusque-là qu’il fallait compter sur eux.
Il y a des pochettes d’albums qui ne trompent pas, quand on voit un album de « Cannibal Corpse » pour la première fois de sa vie, on comprend à la vue du nom et de la pochette que ça ne racontera pas l’histoire du petit poucet…
Idem pour bien de nombreux albums de death et black… C’est un peu ce qui m’est arrivé la première fois que je suis tombé sur cet album, le désert, l’« Hombre » , le joint (ou la clope mais vu les paroles, j’ ai ma petite idée..), le nom (Must’ve Been High, ça ne s’invente pas). Connaissant les antécédents du groupe et leur amour pour la musique Country (chose qu’Eddie Spaghetti confirmera en solo), je me suis dit que sur ce coup, je peux acheter sans crainte.
L’album débute justement avec le titre éponyme et on a cette banane aux lèvres instantanément, celle qui dit « yeaaah, c’est ça que je voulais entendre ». L’harmonica, l’ambiance planante, digne d’un film avec Clint Eastwood époque « Western Spaghetti » (bah dit donc, vais me mettre aux pâtes moi), tout est fait pour mettre son chapeau de cowboy, sa chemise à carreau, son jean et ses bottes et c’est parti pour gambader tranquillement dans le désert, clope au bec (pour rester dans le politiquement correcte). Le morceau suivant reste dans la même veine, avec cependant un petit côté rock'n'roll qui rappelle les précédents méfaits du groupe. Alors oui, ce n’est pas parce que le groupe fait de la country qu’il va oublier d’où il vient et qu’au contraire, il peut très bien se montrer quand même un poil excité. Je ne fais pas faire dans le track by track mais je vais attirer l’attention sur l’énorme « Non-Addictive Marijuana », aux paroles que condamnerai n’importe quel politicien, même celui qui militerais sur la dépénalisation mais qui fout la patate à n’importe quel redneck adorant faire chier son monde. Bref vous l’aurez compris, le groupe ne vous expliquera pas pourquoi il y a la crise dans le monde mais vous montrera sans doute un moyen de l’oublier un tant soit peu.
Certains morceaux comme « Blow You Away » vous feraient danser un line dance tandis que d’autres comme « The Captain » vous poseront à l’ombre, dans un hamac, en train de somnoler. Il y a de tout sur cet album pour ravir n’importe quel amateur de country rock un peu burné.
Alors évidemment cet album fait un peu tâche dans la discographie du groupe et il serait plutôt conseillé de le voir comme un balbutiement au projet solo du chanteur mais si vous êtes fan de ce style, alors vous pouvez l’écouter sans problème. Après tout, peut-être le groupe ressentait-il à l’époque le besoin de se calmer un peu pour repartir de plus belle. Toujours est-il que cet album est excellent dans son style et pourrait très bien faire office de soundtrack au jeu «
Red Dead Redemption » pour son ambiance western déjantée. Aux amateurs de voluptés fumantes et de bourbon.
16/20
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