Où Veux-Tu Qu'Je R'garde ?

Liste des groupes Rock Noir Désir Où Veux-Tu Qu'Je R'garde ?
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16/20
Nom du groupe Noir Désir
Nom de l'album Où Veux-Tu Qu'Je R'garde ?
Type Album
Date de parution Fevrier 1987
Labels Barclay
Produit par Théo Hakola
Enregistré à ICP Studios
Style MusicalRock
Membres possèdant cet album48

Tracklist

1.
 Où Veux-Tu Qu'Je R'garde ?
 4:41
2.
 Toujours Être Ailleurs
 4:30
3.
 La Rage
 3:13
4.
 Pyromane
 4:20
5.
 Danse Sur le Feu Maria
 3:58
6.
 Lola
 5:09

Durée totale : 25:51

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Noir Désir


Chronique @ lovemedo

14 Mai 2012

Coup de Maître en 6 coups

Il arrive parfois qu'un simple geste, innocent, vous "scotche" pour longtemps. En l'occurence, placer un bras sur la première piste d'un disque, en faisant bien attention à ce qu'il n'y ait pas d'éléphantesque poussière dessus. Après les premiers craquements, les premières notes. Et la première baffe.

"Où Veux-Tu Qu'Je R'garde" qui ouvre ce mini CD vous prend aux tripes tout de suite. Un feulement de guitare-loup sur une rythmique de toms basses et cette voix qui arrive, lentement, à vous saisir ..."Tu veux parler, tu veux pas qu'je l'dise, tout reste encore indéterminé" (...). "Toujours Etre Ailleurs" prend le relai, en rajoutant une couche, on grimpe dans les tours, l'intensité est montée d'un cran, la tension est palpable ... Fred Vidalenc envoie une ligne de basse entêtante et ce n'est pas fini ! "La Rage" se profile et les hurlements se déchainent, nous entraînant encore un peu plus loin dans ce chaos supersonique... et "Sweet Honey Sugar" qui finit par nous exploser.

On se dit que ça va se calmer, et cela semble être le cas : "Pyromane" démarre tout doucement sur une ligne de basse, juste accompagnée d'une cymbale légère ... Mais ça ne dure pas ! Serge Tayssot-Gay fait pleurer sa gratte en boucles et ça feule "ô mon amour tu es seule, si seule qu'on voit tes intimités". Les textes de Bertrand Cantat font mouche. C'est inattendu, déroutant, complexe... Et en français ! Je rappelle que nous sommes alors en 1987, qu'on fait encore le deuil de Téléphone et qu'on se sent un peu orphelins sur la planète rock française !

"Danse Sur le Feu Maria" arrive en 5ème plage, l'atmosphère ne se détend toujours pas, Denis Barthes à la batterie alterne les caresses et les coups de poings dans la gueule : Simplement énorme ! Le bouquet final, c'est "Lola", où l'on se dirige vers un semblant d'apaisement, de redescente, quoique encore bien saccadée. On y va par étapes. "Home again" chante Cantat. Retour à la maison qui est paradoxalement le seul titre en anglais.

Et puis plus rien. On en ressort un peu étonné, abasourdi, et on se félicite de ne pas s'être arrêté sur la pochette, qui est tout simplement aussi moche que le disque est bon !

3 Commentaires

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ZazPanzer - 14 Mai 2012: Merci d'avoir déterré ce disque que j'adore, y compris sa pochette improbable d'ailleurs. Les débuts d'un mythe, déjà si poétique et à part. Authentique... Et les yeux vers l'ouest, toujours être ailleurs.
lovemedo - 16 Mai 2012: De nada ! Mais surtout, soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien ...
RockJensen - 12 Septembre 2016: Idem Lovemodo,
Franchement cet album m'a fasciné et retourné la gueule la première fois que je l'ai entendu...puissance dans les textes, la voix, la musique. Cette poésie écorchée qui touche déjà les tréfonds de l'âme, les trippes!

On ira dans tous les déserts
On ira danser sous les mers
Et on verra pourrir nos yeux tendre
Sous les lumières blanches.
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Chronique @ SvartHjerte0081

30 Septembre 2019

Un début des plus prometteurs !

Après trois semaines d'enregistrement à Bruxelles, ce mini-album de 6 titres sort en février 1987 sous format vinyle et cassette. Les ventes s'écoulent jusqu'à 5 000 exemplaires et Barclay décide donc de les re-signer pour trois nouveaux albums. La version CD sera elle produite plus tard en 89. Mais alors que nous offre cet album ?

Première chose à constater, l'artwork...
Une photographie en noir et blanc sur la tapisserie... de ma grand-mère ? Pourtant le duo de designers Huart-Cholley s'est occupé de Gainsbourg père et fille, de Louis Bertignac et Jean-Louis Aubert mais là à part la photo qui peut être dans le ton de l'univers de Noir Dez, cet amas de couleur n'a pas grand chose à faire là. Notons que pour la version CD, ce fond colorée est quelque peu différent et plus terne.

Par contre musicalement parlant c'est incontestablement du Noir Désir, on y retrouve déjà tout les ingrédients de ce qui ont rendu ce groupe mythique : un duo de guitare magique, quelques bonnes lignes de basse et une batterie bien dosée, la voix unique de Cantat et sans oublier l'emblématique son de l'harmonica offrant son effet folk américain.

La tracklist commence par la chanson éponyme de l'album: une intro inquiétante, s'ensuit les premières paroles de Cantat, poétiques et mystérieuses, ce sera là aussi une caractéristique de Noir Dez. Ce premier titre donne le ton à ce mini-album et même au groupe en général. À la fin l'harmonica se fait entendre pour clôturer cette première chanson qui en aura sûrement scotcher plus d'un à l'époque.

Puis vient Toujours Être Ailleurs: ouverture à la basse, la tension monte doucement jusqu'à ce que tout s'envoie accompagné des textes parlant de mal être, un sujet qui deviendra par la suite récurant chez notre parolier.

Troisième titre : La Rage. Durant leurs premières années, les membres passaient pas mal de temps durant leurs heures de répèt' à parler de la société et de ses problèmes politiques, devenant pour eux un sujet important à exprimer, c'est le cas dans cette chanson qui porte bien son nom avec sa cadence énervée du chant sur les couplets. Et cette manière d'utiliser des expressions anglophones, ici « sweet honey sugar » sera lui aussi un de leurs péchés mignons de leurs influences anglo-saxonnes.

La moitié du set est fait et on est déjà sur le cul mais il nous faut continuer, la suite avec Pyromane ! Longue intro d'une minute calme aux cymbales et à la basse avant d'envoyer la sauce avec une mélodie faisant penser à la folie qui pourrait rugir dans l'esprit d'un pyromane. Puis une autre coupure en milieu de chanson se fait avec les doux mots de Cantat avant de reprendre de plus belle.

Sur une note plus provocante envers l'église Danse Sur Le Feu Maria: les rimes de Cantat évoquant « Notre Père qui êtes aux cieux » s'entrecoupent de moment de folie instrumentale et l'outro longue et sensuelle laisserait croire que c'est la fin mais il reste un dernier titre.

Lola: une chanson entièrement en anglais plus apaisante que le reste du disque avec des sonorités plutôt pop californien voir même soul sur la deuxième partie de la chanson. Une expérience différente de ce que peut proposer habituellement Noir Dez mais qui n'est pas désagréable, cela nous montre déjà que malgré les codes que le groupe a mis en place sur les cinq premiers titres, ils ne se gêneront pas pour tester de nouvelles choses. La chanson se finit sur des guitares affolées nous remerciant de notre écoute.

Ainsi se clôture les 25min d'un voyage qui en paraît plus long. Des chansons loin d'être avares de textes, des compos majestueusement écrites pour un résultat énergique et poétique.
Si j'avais un seul reproche à faire à ce mini-album, ce serait au niveau du rendu final du son, est-ce un mauvais mixage de l'instru ou le groupe qui n'avait pas encore fignoler leur identité ? Mon ressenti est qu'on n'est qu'à un seul pas de ce qu'on connaît actuellement du groupe, la preuve en est l'explosion de leur succès dès leur prochain album. Mais pour être aussi proche du but au premier coup d'essai, cela est déjà une preuve de leur potentiel.

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