Liste des groupes Rock Fusion Shaka Ponk The Geeks and the Jerkin' Socks

Voici ma toute première chronique. Je demande donc une certaine indulgence. En effet, je me risque à cet exercice périlleux pour vous présenter un album d'un groupe français en devenir qui mérite qu'on parle de lui. Certains albums peuvent tout changer dans la carrière d'un groupe. Il semblerait que ce The Geeks and the Jerkin' Socks soit un de ceux-là. Nommé logiquement en 2010 par les victoires de la musique dans la catégorie «révélation scène de l'année» pour ses prestations scéniques à couper le souffle, Shaka Ponk se doit de confirmer pour franchir un nouveau palier. Bad Porn Movie Track a sorti le groupe de l'ombre avec un album complètement décalé et secouant le cocotier de tous ces groupes post punk français stéréotypés. Un album bourré d'énergie, d'humour décalé comme seul Shaka Ponk et sa bande délurée semble en mesure de faire. Un album qui demande confirmation en mettant déjà la barre haute. Alors, que nous réserve ce TGATJS ? Let's Bang, premier single paru en guise d’amuse-gueule ne présageait pourtant rien de bon. Le titre est répétitif et n'a rien de vraiment original. Plutôt typé radio, voir clip MTV, il ne parviendra pas à séduire le fan que je suis. Au contraire l'inquiétude pourrait gagner n'importe quel adepte de la première heure : Shaka Ponk aurait-il cédé aux charmes de la musique bas de gamme que l'on écoute un peu partout ? Autant le dire tout de suite : Non !

En effet, ce single ne reflète absolument pas la suite de l'album. D'ailleurs il semble commencer seulement à la piste 2 où quelques mots sont prononcés en guise d'introduction de I'm Picky. Et là, magie, on retrouve l'univers survitaminé du groupe. Ce n'est véritablement qu'avec Brunette Localicious qu'on découvre la voix (sur CD) de Samaha Sam. Elle est certes très atypique et ne plaira probablement pas à tous mais la brunette (justement) semble s'intégrer parfaitement au style du groupe. Elle rajoute une pièce de plus au patchwork musical des français et sera extrêmement présente sur tout le reste de la galette. Autre nouveauté par rapport à BPMT, l'album alterne de façon quasi-parfaite entre titre «énervé» et titre plus calme. A l'image de My Name Is Stain, véritable ballade pour un groupe comme celui-ci. Surtout à la suite d'un Sex Ball où vous vous surprendrez vous même à sauter dans tout les sens chantant les paroles d'un refrain entêtant. La suite s'enchaine toujours avec le même plaisir. On peut mettre en avant plus particulièrement Shiza Radio, Dancing Dead et Reset After All comme titres d’excellentes factures. Ce dernier, déjà exécuté en live avant la sortie de l'album est taillé pour les concerts, l'une des plus grande spécialité de Shaka Ponk tout de même.

L'album est déjà une petite merveille et il arrive souvent que les derniers titres d'un album soient parfois plutôt quelconques. Que nenni ici : Frah et sa bande nous réserve le meilleur pour la fin, tel un délicieux fondant au chocolat. Old School Rocka, modèle de mélange culturel en tout genre : le rap de Beat Assailant, l'anglo-espagnol de Frah et le solo de guitare de CC s'unissent à la perfection pour former un morceau des plus intéressants.
L'album se termine sur une chanson attendue par les fans dans la mesure où elle fait la part belle à Bertrand Cantat, soutien de poids du groupe. Et, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on est bien loin de l'univers de Noir Désir. Le chant de Cantat précède un refrain atomique où les «Palabra me amor !» se coinceront entre vos deux oreilles pendant plusieurs heures. Peut être le meilleur morceau de l'album, quoique ce titre honorifique reste assez difficile à attribuer.

Alors, vraiment, définitivement, ce cru 2011 confirme l'incroyable potentiel de ce groupe qui fera parler de lui de plus en plus dans les années à venir. Par sa qualité musicale et sa diversité, TGATJS s'envole bien au-dessus de BPMT et laisse planer de gros espoirs... en espérant que des erreurs comme Let's Bang ne se reproduiront pas trop. On pourrait peut être regretter la durée assez courte du plaisir : tout juste 53 minutes mais mieux veut un condensé de pépites en tout genre qu'une ribambelle de nullités. Un petit mot sur l'artwork, légèrement décevant par rapport à BPMT : juste un poster dépliant où figure un tout nouveau Goz près pour une nouvelle tournée. La jaquette est cependant très séduisante et représente élégamment Samaha et Frah, cyborgs venus sur Terre pour nous faire découvrir la musique d'un autre monde.

KL