Wave Machines est so 2009 ! De la pop électro indie directement importée de Liverpool, comme il en arrive par cargos entiers de la vieille Angleterre.
Du loufoque, du bêta potache, des trentenaires en manque des années 80. Le happy hédonisme des
Buggles et autres Rick Astley étaient là pour compenser les grandes catastrophes de cette période (sida, crise, l’existence de
Elton John etc). Il fallait s’amuser pour oublier !
Back in the 2000’s, la crise est encore là et la grippe A menace. Mais le King of Pop est mort les gars, move on !
Assez de facéties, ce groupe n’est pas qu’un vulgaire ersatz des
Klaxons, MGMT ou autres groupes adulés par le NME, journal naguère aussi important que feu Rock & Folk avant sa reprise par Philippe Manœuvre – qui devrait vraiment arrêter les pilules euphorisantes (deux couvertures sur les Naast et les Plastiscines).
Au début atterré par cet amas de guimauve et de joie électronique, je délaissais un peu l’album. Et puis, petit à petit, ce petit filou (c’est bon pour les os, paraît-il) s’infiltre dans ma sale caboche de vieux rocker blasé au cuir tanné qui aime la sueur et les vieilles carcasses dévorées au soleil par les vautours, et je me surprends à apprécier vraiment certaines pistes.
Bon, les deux premières chansons sont assez désolantes, des paroles insipides (« You Say The Stupidest Things » : « I want the world to know you carry me back to my home » ; gloussement des 12-15 ans, chamallows power et nattes tressés), et des beats qui me rappellent effroyablement un certain concert de Hot Chip à Rock en Seine en 2008, pouah !
Et puis arrive la troisième piste, « Keep The Lights On ». Et là je fonds, le soleil brille, les oiseaux chantent et je commence à sourire bêtement.
- Saperlipopette, me dis-je, ils m’ont eu. Mais ce n’est pas grave, car c’est bon et bien fait. « Keep The Lights On » et sa basse à la
Queen, son rythme funky électroidé, son refrain parfait ; cette chanson est une merveille pop tout simplement, une pépite comme dirait le p’tit philou (l’autre).
Tout s’enchaine, « Punk Spirit » et son rythme mélancolique, « The Greatest Escape We Ever Made » et sa pop électronica, et puis la fin de l’album qui n’est pas révolutionnaire mais écoutable – ce qui n’est pas le cas de la plupart de ces groupes.
En écoutant cet album on ne peut s’empêcher de penser à Of Montreal et leur chef d’œuvre magistrale Hissing Fauna, Are You The Destroyer? (à écouter absolument si cet album vous plait, le plus grand disque pop électro de ce siècle).
Wave Machines sont leurs descendants, des petits frères qui s’en sortent honorablement, comme le disque solo d’Albert Hammond Jr des Strokes ou Georges Harrison et son All The Things Must Pass.
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