Depuis son retour aux affaires en 2006 avec le très bon "And The It Got Ugly",
Rhino Bucket semble réussir à s’éloigner petit à petit de sa réputation de 'AC/DC’s like'. Et ce "Who’s Got Mine" continue à enfoncer le clou à un rythme de parution que nous n’espérions plus de la part de Dolivo et sa bande. Pour ce faire, le line-up change à nouveau de batteur, Anthony Biuso (Rude Awakening, The Dikies) prenant la place successivement tenue par Jacky Enx (aka Liam Neeson), Simon Wright et Dusty Watson depuis le retour aux affaires du combo.
Cependant, cette arrivée ne doit pas être considérée comme anecdotique. En effet, ayant suivi une formation jazz puis intégré différents combos de tous styles, à commencer par certains œuvrant dans le punk-rock, Biuso participe fortement à l’évolution du son de
Rhino Bucket. Son style groovy n’a en effet pas grand-chose à voir avec ce que Phil Rudd peut proposer au sein d’AC/DC, allant même jusqu’à flirter avec le rockabilly lors d’un "Her Way" sur lequel il n’est pas sans rappeler Slim Jim Phantom (
Stray Cats). Allié au fait que le jeu et le son de Brian Forsythe ont suffisamment de personnalité pour ne pas être comparés à Angus Young, voilà qui permet au 'rhinocéros américain' de continuer à affirmer son identité.
Bien sûr, les bases Pub-Rock restent les mêmes et un "Hollywood And Wine" vient le confirmer, mais
Rhino Bucket représente de plus en plus l’évolution US du genre, tout en pratiquant ce qui est maintenant plus un Rock-Hard que du Hard-Rock. Il développe ainsi un fort penchant pour les boogie-rock entraînants ("
Message In My Bottle", "Back To Nowhere", "Rare Beauty"…), mais n’hésite pas à muscler son propos pour le rendre plus efficace ("Lifeline") voire cinglant ("Who’s Got Mine"). Quant à la composante 'punkisante', elle se taille également sa part du gâteau avec un enchaînement "Her Way" - "Joke’s On You" qui ne fait pas de quartier.
Doté d’une production assez roots qui n’est pas sans rappeler celle du "Stiff Upper Lip" d’AC/DC (on finit quand-même par y revenir…), "Who’s Got Mine" gagne en authenticité ce qu’il perd un peu en puissance. Voilà qui ne l’empêchera pas de solliciter à nouveau vos vertèbres cervicales et de déclencher les battements de pieds indispensables à un album réussi du genre. Reste à espérer qu’en continuant à nous proposer des opus de cette qualité et à tourner dans nos contrées,
Rhino Bucket finira par se faire sa place au soleil européen aux côtés des
Airbourne et autres
Sideburn. C’est tout ce que nous souhaitons à ce groupe aussi talentueux qu’attachant et authentique.
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