En 1970, c’est le choc,
Grateful Dead décide après le tortueux
Aoxomoxoa de tourner brutalement la page psychédélique et de retrouver ses racines blues, country et folk, un choix courant à l’époque chez les cadors du psyché comme
Jefferson Airplane (devenu
Hot Tuna). Le Dead sort donc Workingman’s Dead cette année là, et sa pochette laisse deviner le contenu, une célébration du patrimoine musical américain volontairement retro, juste pour le plaisir.
Le groupe débute en la matière mais parvient d’emblée à susciter l’intérêt avec des titres country énergiques et efficaces comme Uncle John’s Band, Dire Wolf et surtout Cumberland Blues, une ambiance de western admirablement reproduite. D’autres titres plus calmes viennent rendre l’album plus paisible comme High Time ou le blues folk séduisant Black Peter. Avec Easy Wind et New Speedway Boogie, le style est plus blues rock, un peu à la Roadhouse Blues, avec un rythme groovy et très entrainant. Casey Jones conclut l’album sur une note plus pop rock à l’anglaise, une des autres racines du groupe.
Avec Workingman’s Dead,
Grateful Dead sort de son ère psychédélique de très belle manière en réussissant un album tranquille et serein, contenant quelques belles perles. Si on peut trouver l’ensemble trop linéaire, et surtout peu original, il n’empêche que le talent du groupe dans le domaine « vieille Amérique » est incontestable et lui permet de quitter les années 60 sans difficulté. L’album suivant,
American Beauty sorti la même année, confirmera cette orientation musicale, et construira ainsi avec ce Workingman’s Dead une nouvelle liste de classiques pour les concerts, une nouvelle époque qui s’écrit et qui n’entamera pas la réputation d’écumeurs des routes de la bande à
Jerry Garcia.
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