Suite au retentissement et au commencement sulfureux de leur premier album "
Under the Blade", "Twisted Sister s'est quelque peu assagi et sort immédiatement après en 1983, un deuxième album plus consensuel, mais surtout plus politiquement correct. Il faut dire que le groupe est directement dans le collimateur de la PMRC, groupe de pression très puissant aux États-unis, qui cherche quelques exemples afin de mener leur djihad contre le heavy metal, ainsi qu' aux autres courants musicaux qui ne se plieraient pas aux règles de moralisation néo-évangélistes. "Twisted Sister" se plie mais ne rampe pas. Leur oeuvre, comme je le disait avant, est plus consensuel, mais ne trahi en rien l'énergie et la conviction de leur heavy metal. Leur credo c'est "You
Can't Stop Rock 'n' Roll".
Il faut une irruption renversante sur "The Kids Are Back". La structure est classique, un hard rock fait pour les ondes, elle peut se baser sur des paroles accrocheuses, des guitares solides parfaitement ordonnées sur leurs riffs. Le style hard se retrouvera par la suite plus nettement sur "We're Gonna Make it".
On sent dès lors au début de cet album, un chant prenant de plus en plus d'espace, de volume, un Dee Snider devenu le métronome de la formation. Celà se conforte à l'écoute des titres "Like a Knife in the Back" et "Ride to Live, Live to Ride". Les guitares donnent souvent la réplique au chant très concerné de Dee Snider, qui va part l'impulsion de sa voix transformer des refrains mémorables en idylles du heavy metal des années 80. Sur ce point on pourra concerner le superbe titre "I am (I'm Me)", qui redonne du fouet à notre humeur morose. Dee Snider en tête de pont de cet armada transmet tout sa joie de vivre. Cette une chanson aux airs décontractés, qui pourrait être bienvenu pour animer des shows.
On notera un édifice similaire proposé sur deux chansons, à savoir "The Power and the Glory" et "I've Had Enough". Sur ces deux titres nous avons cette même entame qui consiste à un rythme lent à la batterie et à la basse. Le chant en prend le contour et gagne en intonation avec l'émergence des guitares. Sur "I've Had Enough" le rythme reste le même. En revanche sur "The Power and the Glory" un emballement se produit après le premier tiers de la piste, avec une intensification du chant et l'accélération de la cadence.
"Twisted Sister" s'est étonnement expérimenté à la ballade, vieux stéréotype des groupes de hard de ces années là. Celà permet néanmoins de calmer les ardeurs et de faire une pause réparatrice un peu avant la fin de l'album. "You're not Alone (Suzette's Song)" n'est pas vraiment une ballade comme les autres. Il n'est pas question pour Dee Snider de prendre une voix mielleuse. Son chant devient certes plus sensible sur une certaine période, il redevient très vite normal et prend de la puissance. Les notes électriques des guitares donnent une impression de magie, rappelant un peu le style des "
Queen".
On retrouve un peu de souffre et de l'esprit subversif du premier album sur "I'll Take you A live" et "You
Can't Stop Rock 'n' Roll" percutants, sur des riffs acérés de heavy metal. C'est l'esprit des bad boys bercés entre le bien et le mal.
La version remasterisée comprend en plus 3 titres bonus: "One
Man Woman" sur un composition intéressante comprenant du heavy/doom sur les couplets et du rock 'n' roll sur le refrain; "Four Barrel Heart of Love", dans un hard épuré et nonchalant; "Feel the Power", plus répétitif dans son rythme et moins réussi dans son refrain.
Même si le feu ravageur a perdu en volume, et que le groupe a été presque obligé de faire comme les autres, celà reste du très bon "Twisted Sister". La PMRC ne les aura pas poussé à la faute, la bande à Dee Snider a les reins solides et plus d'un tour dans son répertoire. Ils seraient presque aussi increvables que ces joyeux animateurs du PMRC.
16/20
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