Balmorhea. Voilà un groupe occupant une place toute particulière dans ma discographie. Tout d'abord parce que c'est un groupe que j'adule mais pour lequel il m'aura fallu d'intenses minutes de réflexion pour poser mes mots sur leur musique - ce qui est bien le contraire des autres groupes ayant mon estime. D'autre part, parce qu'alors que je suis quelqu'un appréciant tout particulièrement de cataloguer les groupes en styles et donc les étiquettes, la musique de
Balmorhea échappe totalement à ce concept.
Dire que
Balmorhea appartient au courant Pop-Folk ou Post-Rock avec quelques touches de musique classique est fade. Essayer de les cataloguer ou les affilier à tel ou tel style est vain tellement les ambiances développées par chaque morceau sont différentes.
Balmorhea déploie une musique qui transporte celui qui l'écoute. Voilà la phrase qui, je pense, définit au mieux ce qu'est le projet
Balmorhea.
Parlons donc maintenant de ce
All Is Wild, All Is Silent, troisième opus de ce combo texan. Si le premier album - éponyme - augurait de bonnes choses bien que trop centré sur le piano, le second,
Rivers Arms, rectifiait le tir en diversifiant sa musique mais se trouvait être quelque peu « indigeste » de par sa longueur malgré des compos de qualités. Arrive donc ce troisième album en trois ans. Certainement conscients des défauts du précédent disque,
Balmorhea revoit donc ici les ambitions à la baisse : on revient à 9 titres et une quarantaine de minutes contre 14 et 1h pour
Rivers Arms. Des choix qui portent leur fruits. Cet album est celui de la maturité, celui sur lequel
Balmorhea est étonnant de cohérence d'un bout à l'autre du disque et y déploie de la façon la plus magistrale leur musique au goût d'évasion.
D'un point de vue musical, si la guitare et le piano dominent (légèrement) les débats et occupent le plus souvent les mélodies principales, violoncelle, violon, banjo, piano, guitare sèche et électrique se marient à merveille pour des titres aux ambiances, instrumentations et schémas musicaux tous différents. Du vif « Settler » à « Harm and Boon » et son schéma musical peu conventionnel en passant par les crescendos que sont « Night in the Draw » et « Truth », aucun morceau ne se ressemble et pourtant la cohérence y est remarquable. Les 40 minutes de cet album passent à toute vitesse, un véritable exemple de fluidité.
All Is Wild, All Is Silent est donc un tout. Ecouter deux ou trois pistes a peu, voire pas d'intérêt comparé à l'écoute de l'album dans son intégralité. En apparence simple en ce qui concerne sa construction ainsi que celle des morceaux qui le compose, il dévoile à chaque écoute un peu plus de sa complexité habilement dissimulée et n'en devient donc que plus appréciable.
Balmorhea est un guide touristique. Ces 6 musiciens n'ont certes pas une grande technique musicale mais ils possèdent un grand atout : ils savent exactement où ils vont. Alors laissez-leurs les rênes, appuyez sur « Play » et ne faites rien d'autre qu'écouter. Faites-leurs entièrement confiance, le voyage risque d'être savoureux...
EDIT : Je suis en avance sur le temps. Je vois chronique postée "aujourd'hui à 18:33" et il est 18:31 sur mon ordinateur x)
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