AaRON est le projet de deux artistes talentueux : le multi-instrumentiste Olivier Coursier et Simon Buret... également multi-instrumentiste, arrangeur et comédien. Depuis 2005, le nom de ce dernier apparaît au générique de films tels que « Dans tes Rêves » de Denis Thybaud, « Les Chevaliers du Ciel » de Gérard Pirès, « Le Héros de la Famille » de Thierry Klifa. Une année plus tard, Philippe Lioret lui propose le rôle du « Copain de Loïc » dans « Je vais bien, ne t'en fais pas », long métrage qui remportera deux César (Meilleur Second Rôle Masculin pour Kad Merad et Meilleur Jeune Espoir Féminin pour Mélanie Laurent). Le réalisateur acceptera, par la même occasion, que deux titres (« U-Turn (Lili) » et « Mister
K. ») figurent sur son œuvre cinématographique... c'est le début d'
AaRON, en tant que formation musicale, dans le Septième Art !
En 2007, il incarne Maurice dans le film musical « J'aurais voulu être un danseur » de Alain Berliner. La même année, sort «
Artificial Animals Riding on Neverland »... leur premier CD. Alors que la critique – très positive – qualifie la musicalité du tandem de « Pop Mélancolique », Simon Buret – lui – préfère que l'on utilise le terme « Pop Nocturne » ! Au programme de cet opus mélodique et atmosphérique : un splendide voyage à destination de Neverland. Tantôt brut (« Endless Song », « Blow », « War Flag », une sorte d'hymne à la « Bloody Sunday »), tantôt apaisant et d'une grande douceur (« Angel
Dust », «
Lost Highway »), parfois émouvant et tragique (« Strange Fruit », une reprise de Eleanora « Billie Holiday » Fagan qui avait, en 1939, voulu immortaliser un texte dénonçant le racisme et le lynchage d'Afro-américains sur le sol de l'Oncle Sam), l'album est un réel délice auditif.
On épinglera aussi «
Le Tunnel d'Or », seule plage chantée en français et le morceau minimaliste « Last Night Thoughts » interprété au piano. Magnifique et envoûtant, «
Artificial Animals Riding on Neverland » mérite, indubitablement, que l'on s'y attarde très attentivement !
Quant à savoir si
AaRON, le groupe, aura une longue et belle carrière artistique, c'est une autre histoire ! On a, en effet, la désagréable sensation que les efforts soutenus afin de « placer »
AaRON sous les projecteurs, de le sur-médiatiser et de lui imposer – pour sa tournée – des salles de grande capacité, n'est pas la meilleure des stratégies. Un jeune groupe n'ayant qu'une seule production à son actif et qui, après avoir joué à l'Ancienne Belgique (17 mars 2008), va devoir affronter – un mois plus tard – un « Public plus embourgeoisé et, dès lors, moins Rock » dans l'immense
Forest National. Est-ce, vraiment, raisonnable ? Bien sûr, l'esprit des business men ne s'attarde pas à « faire grandir l'essence artistique », il s'amuse, surtout, lorsque les « euros tombent comme la « drache » lors de la Fête Nationale » !
La musique d'
AaRON ne s'apprécie-t-elle pas davantage dans un environnement feutré et dans lequel une « relation » peut naître entre les musiciens et ses fans ? Espérons qu'après le succès de ce premier album, le duo enfantera d'autres compositions de ce gabarit. Il serait regrettable d'harponner une sirène qui ne rêve qu'à noyer les auditeurs dans un océan d'enchantement acoustique...
(Diozzy)
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