Après 22 ans de vie commune avec la musique,
Robert Francis sort de la routine pour nous livrer un deuxième album étonnement mûr pour un si jeune artiste. Avec
Before Nightfall, l’homme s’impose en effet comme le nouveau chouchou des médias spécialisés, qui le comparent à rien de moins que Springsteen ou
Bob Dylan. Un buzz légitime ?
Dès la première écoute, je ne peux que répondre « oui » à 100% et même plus, un opus de cette qualité ne pouvant pas avoir son petit succès passager et disparaître de la circulation en un claquement de doigt. Non, notre Californien a le potentiel pour laisser sa marque dans l’histoire du rock, et l’avenir nous dira s’il a su l’exploiter.
Before Nightfall va droit au cœur, au moyen d’armes fatales comme «
Junebug », un morceau qui exploserait à la radio tant il accroche par sa rythmique lancinante et son refrain simple et mélodique à souhait. Ajoutez à cela un artiste à la gueule d’ange et le carton est assuré.
Mais nous sommes ici pour parler musique, alors poursuivons sur le single « Nightfall », un titre de pure folk américaine qui révèle Robert sous un autre jour. L’homme est réellement polyvalent, et ce début d’album nous offre une belle palette de morceaux respirant la diversité. « Climb the
Mountain » s’apparente à une ballade où l’artiste se risque à des poussées vocales qui n’ont rien à envier à un Matthew Bellamy. Dans le même genre, « Mescaline » saura également se faire apprécier pour la qualité du texte, un autre domaine où Mr Francis sait se distinguer.
Globalement, tout est bon sans être trop sophistiqué, notamment une basse simple mais qui donne toute sa profondeur aux morceaux, ou encore un clavier présent par petites touches placées où il faut, mais sans effet de surcharge. « Keep On Running » en est une bonne illustration, dans la lignée énergique et catchy de «
Junebug ». En revanche, on remarque que
Robert Francis est meilleur en solo, la voix féminine sur «
One by One » n’apportant aucune vraie valeur ajoutée au titre.
L’album se clôt sur des morceaux tendres mais qui prennent aux tripes, avec pour ma part un coup de cœur pour une « Hallways » qui monte en puissance au fil des minutes pour exploser au son d’un clavier entêtant. Cet album est véritablement un parfait dosage entre douceur et violence contenue, un vernis irréprochable qui ne craque que par moments pour mieux laisser savourer ces instants où les pulsions se font out of control.
Vous l’aurez compris, j’ai succombé à ce
Before Nightfall, et je vous souhaite d’en faire autant tant cet album est riche sans tomber dans l’excès, chose qui se fait plutôt rare aujourd’hui. Je vois même difficilement comment
Robert Francis pourrait surpasser cet opus, mais reste confiante au vu du potentiel de notre homme. Et puis, dans le pire des cas, il me reste 12 excellents titres à faire tourner en boucle dans la platine…
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