Bon Dieu, que se passe-t-il ce matin? Mes genoux se choquent, mes mains tremblent, j'entends mes rouflaquettes pousser et le pot de gomina me fait des clins d'yeux. Et puis surtout cette incoercible envie de danser le mashed-potatoes...
Hey, les gars, have you heard the news ? Les
Stray Cats sont de retour... Comment ça, qui ? Les
Stray Cats, vous connaissez pas ? Les chantres du Rockabilly, les p'tits princes du Rock'n'Roll, les fils cachés des grands de ce monde. Oui, ils reviennent, et en forme, en très grande forme, même. On aurait pu en douter, après tous les errements qu'ils nous avaient infligés depuis des années.
Souvenez-vous : un 1er album éponyme qui est devenu un classique, dans la lignée d'un "
London Calling" ou d'un "Never Mind the Bollocks", un second loin d'être mauvais mais incompris, un troisième pas mal non plus, mais déjà passé de mode, avant un split d'une violence inouïe. En solo, rien de remarquable ni d'un côté, ni de l'autre, Setzer explorant d'abord son côté
Tom Petty, puis jouant
Eddie Cochran dans "La Bamba", avant de sombrer dans un opus dont plus personne ne s'est souvenu le lendemain même de l'achat (je sais, la phrase est tarabiscotée, j'arrivais plus à m'en sortir).
Lee Rocker et Slim Jim, de leurs côtés, se sont acoquinés avec Earl Slick pour 2 disques dont le seul mérite est d'être enregistrés, vu qu'on ne les en pensaient même pas capables. Ils avaient même commis l'irréparable, un album au nom jusqu'alors immaculé de
Stray Cats, album fait pour sortir d'un contrat avec leur label, qui laisse un petit goût de faisandé à ceux qui l'ont acheté (et je suis bien placé pour en parler).
On en était donc là, en train de se demander qui on allait bien pouvoir supporter lorsqu'en fin 1988, une petite news se mit à enfler; les
Stray Cats se seraient revus et seraient même rentrés en studio pour signer l'album de la réconciliation. L'attente fut longue, mais la joie de retrouver nos greffiers surmontait tout. Et le résultat est là, magistral; THE CATS ARE BACK ! Et même bien là, en grande forme, comme je vous l'ai déjà dit. La première bonne nouvelle, c'est qu'ils ont enfin décidé de sortir un album de Rockab', un vrai, entier, sans fioritures. Ils n'en avaient jamais sorti. Il y avait des chansons Rockabilly sur des albums de Rock'n'Roll, pas d'albums de Rockabilly. Là, toutes les chansons sont dans la même veine, "
Gina", c'est "Peggy Sue", "Rockin'All Over the Place", c'est du
Chuck Berry, ils réussissent même l'exploit de nous refaire le coup de "
Stray Cat Strut" avec "Nine Lives". Et puis il y a cet énorme "
Gene & Eddie", ou comment faire une bonne chanson en utilisant les titres de 2 héros... Peut-être pas glorieux, mais l'effet est garanti, et je peux vous garantir qu'en live, ce titre va mettre tout le monde d'accord.
La seconde bonne nouvelle, c'est le retour de ce bougre de
Dave Edmunds aux manettes. Toujours dans les bons coups, ce vieux forban... Les bons albums des Cats ont un point commun; ils ont été produits par
Dave Edmunds. Si vous débutez en
Stray Cats, ne regardez pas la pochette, ça pourrait vous induire en erreur, allez directement voir le dos. S'il y a marqué "produced by
Dave Edmunds", vous pouvez acheter les yeux fermés. A croire qu'il n'y a que lui qui sache capturer cette énergie brute et la recopier sur disque. Mais c'est ainsi; tout les bons albums de nos minets sont griffés D.E. (Wouah, le jeu de mots; griffés, minets... non?). La troisième bonne nouvelle, c'est que les Cats ont l'air d'être redevenus des copains. Ca a l'air de rien, mais il n'y a rien de pire que ces groupes qui continuent de jouer ensemble pour faire marcher la pompe à fric, et, pire, on en connait même qui se remettent ensemble après des séparations sauvages et des insultes carabinées. Nos Cats ont l'air à nouveau de bien s'apprécier, les sourires n'ont pas l'air de façade, et on a l'impression qu'ils s'amusent comme des petits fous à nous balancer leurs hymnes Rockab'. Espérons simplement qu'il ne s'agisse pas d'un feu de paille, venant d'un groupe qui nous a tellement déçu dans un passé proche.
ROCKABILLY RULES O.
K.
HotRodFrancky
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