Quelques mois après leur premier album, les
Buffalo Springfield retrouvent le chemin des studios pour enregistrer leur deuxième album. Sans faire un carton, leur album éponyme avait rencontré un certain succès auprès des fans de folk rock et se démarquait par l’absence d’influences psychédéliques. Cette caractéristique, plutôt rare à l’époque dans ce style, se retrouve dans le deuxième album, où il n’est pas question de longs soli hypnotiques ou d’ambiances acides, mais juste d’une bonne dose de folk à l’ancienne.
Globalement, cet album diffère très peu de son prédécesseur, mais un homme en retrait jusque là émerge un peu plus ici,
Neil Young. Il chante dans 3 titres et pas n’importe lesquels, puisque 2 d’entre-eux figurent parmi les plus connus de l’album. Le premier, Mr. Soul, est un rhythm ‘n’ blues on ne peut plus traditionnel, assez proche de Satisfaction des Stones, et le deuxième, Broken Arrow, se rapproche plus de ce qu’a fait Young en solo, une folk grave enrichie d’orchestration, dans la même veine que Expecting To Fly, le troisième titre où il chante. Comme dans le premier album, l’influence pop est très présente, avec Bluebird, Hung Upside Down ou Rock ‘n’ Roll Woman, la country n’est par contre réduite qu’à A Child’s Claim To Fame, dont l’entrain comble largement le manque. Everydays est peut-être la seule vraie surprise de l’album, plus jazzy et planant, ce titre est le seul à ne pas pouvoir être comparé avec un du premier album.
A défaut de vraiment progresser,
Buffalo Springfield continue de s’installer dans le panorama folk rock américain de l’époque, en proposant quelques titres qui sont depuis devenue des classiques des années 60. Malgré un succès très honorable, les temps qui suivront verront le groupe se diviser progressivement en raison du trop grand nombre de personnalité, encore peu reconnue mais déjà très forte. Un ultime album sortira tout de même l‘année suivante, compilant des enregistrements éparses, mais dès la fin 1967 on peut considérer l’aventure
Buffalo Springfield comme terminée, une aventure qui aura permis à quelques futurs grands noms de la folk de se faire connaitre.
"Buffalo Springfield Again" est en effet le digne successeur du premier album du groupe. Je trouve qu'il présente néanmoins plus de caractère et de personnalité que son prédécesseur avec des arrangements plus subtils comme sur "Everydays" ou plus construits comme les cuivres sur "Good Time Boys" dont le break est vraiment accrocheur avec un solo de saxo franchement bien balancé. La patte de Neil Young plus présente sur ce deuxième opus (Mr Soul,...). L'album se cloture sur un curieux "Boken Arrow", aux changements rythmiques surprenants. La voix de Neil Young survole cette belle et étrange composition de plus de six minutes qui rebondit à plusieurs reprises avant de se dissoudre sur des battements de coeur...
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