Même si le nom de Bill Cutler ne vous dit rien (comme c'était mon cas ...), il faut savoir que cet homme là n'est pas tombé de la dernière pluie puisqu'il navigue sur l'océan du rock depuis le début des années 70. Aujourd'hui, il assume les rôles de chanteur, guitariste, compositeur, producteur et manager (rien que ça) et sort «
Crossing the line », un album solo, et nous fait revivre pendant un bref instant l'ambiance de cette « grande époque ».
La pochette et le look de Bill Cutler donne un avant goût de la galette et annonce fièrement que le résultat risque d'être un tantinet rétro. Pourtant en regardant de plus prés, un petit sticker noir indique les invités et là, de suite, ça rassure un peu : Jerry Garcia (
Grateful Dead), Bob Weir (
Grateful Dead), Austin Delone (
Elvis Costello), Scotty Quik (Sammy Hagar) et Michael Falzarano (
Hot Tuna) pour n'en citer que quelques uns ... Certes, les références ne sont plus trop d'actualité, mais ça reste quand même du beau monde.
Avant tout, il faut connaître la petite histoire : la première moitié de «
Crossing the line » a vraiment été enregistrée durant les années 70 (aux Wally Heider's Studios, à San Francisco). Mais ces chansons n'ont jamais été finalisées et sont restées en l'état jusqu'en 2000 où Bill a ressorti les bandes poussiéreuses, rappelé certains musiciens déjà présent initialement et peaufiné tout ça pour finalement éditer l'album cette année ! Il aura donc fallut une bonne trentaine d'années pour finaliser cet opus ... A cette allure, la discographie complète ne prendra pas trop de place dans la cdthéque ;o)
Comme prévu, «
Crossing the line » est un véritable retour en arrière de 30-40 ans et sonne très seventies, de par sa production et ses compositions. Aucun doute sur les racines musicales de Bill Cutler ...
Eric Clapton,
Santana, Mark Knopfler et
Chris Rea ou John Cougar Mellencamp dans les artistes plus récents, font très certainement partie de ses influences.
Musicalement, l'album couvre la quasi-totalité des styles en vogue à l’époque : on retrouve des titres rock (« Engine 99 », «
Crossing the line », ...), de la country (« Rockingham Mill »), du blues (« Sugar for sugar »), et les indispensables ballades (« Ridin'high », la superbe « Delta nightingale » accompagnée de son changement de rythme bien amené).
Côté instrumental, c'est la corne d'abondance : guitare électrique et acoustique, basse, batterie, piano, orgue, harmonica, chœur féminin ... autant d'instruments différents que d'ambiances interprétées.
Cet album pourrait être la BO d'un vieux road movie américain, où la musique de Bill Cutler serait la seule compagnie du conducteur fatigué par ces longues highways désertiques. Fermez les yeux, vous y êtes !
«
Crossing the line » est loin d'être un album indispensable, mais il reste néanmoins sympathique de par sa sonorité très axée seventies, plutôt décalée pour l'époque. Les fans de Clapton, de Chris Réa ou encore de
Jackson Browne devraient y jeter une oreille car il se pourrait qu’ils y trouvent leur compte !
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