Après le retour triomphant marqué par l'excellent "
Hoodoo", c'est cette fois Freddy Steady qui quitte à nouveau
Krokus, remplacé par Kosta Zafiriou (
Pink Cream 69, Unisonic…), qui apparait d'ailleurs comme simple invité, alors que la section 'guitaristique' voit le retour de Mandy Meyer (
Gotthard,
Asia…), confirmant l'instabilité du line-up du combo helvète et lui donnant des allures de formation de Southern-Rock. Enregistré aux légendaires Abbey Road Studios, "
Dirty Dynamite" débarque donc 3 ans après son glorieux prédécesseur.
Derrière une pochette qui va déclencher les foudres de certains intégristes de la cause animale, un clébard y fumant tranquillement sa clope, c'est un nouvel argumentaire pour ceux qui accusent
Krokus de n'être qu'un clone d'AC/DC qui vient se développer sur la majorité des 12 titres qui composent ce nouvel opus. En effet, si les Suisses ne peuvent rien au fait que la voix de Marc Storace ressemble comme 2 gouttes de whisky à celle du regretté Bon Scott, et s'il réussissent la plupart du temps à compenser leur manque d'originalité par une énergie et une qualité d'écriture qui font honneur aux frères Young, il faut tout de même reconnaitre qu'ils donnent parfois le bâton pour se faire battre. Ici, ils nous balancent, entre autres, une introduction digne de "Whole Lotta Rosie" ("Let The Good Times Roll"), un break 'copie conforme' de celui de "Jailbreak" ("Better Than Sex"), et un titre sonnant comme une relecture de "Hail Caesar" ("Live Ma Life").
La liste des 'AC/DC like' pourrait s'allonger encore, mais nous nous contenterons de citer un "Hallelujah Rock'n'Roll" au refrain fédérateur, un "Doeg Song" qui a le bon goût de ne pas se cacher en enchainant les clins d'œil aux maitres australiens, ou le bluesy "Bailout Blues". Tout cela fait beaucoup et sera à nouveau rédhibitoire pour tous ceux qui ne considèrent
Krokus que comme un tribute-band mal déguisé. Pourtant, il y en aura encore qui continueront à défendre les Suisses en insistant sur la qualité intrinsèque de la plupart des titres qui réussissent facilement à déclencher différents mouvements jouissifs de la nuque, des pieds, et autres articulations. Et puis il y a ces exceptions qui voient le groupe s'écarter vers un Boogie-Hard-Rock à la
Status Quo ("Go Baby Go", "Yellow Mary", "Hardrocking
Man"), ou le Boogie-Blues-Rock pratiqué par
ZZ Top ("Rattlesnake Rumble"), dégainer un piano bastringue sur le titre éponyme qui ronronne comme un bon Southern-Rock le long des routes poussiéreuses du
Texas ou de l'
Alabama.
Ainsi, même si la seule réelle surprise de "
Dirty Dynamite" vient de la reprise du "Help" des Beatles, présentée ici sous la forme d'une ballade à la fois originale et réussie,
Krokus arrive encore à accrocher son auditoire et à sortir l'album typique qui ne changera rien à la face du Rock, qui ne fera pas aimer le groupe à ceux qui ne l'aiment pas et qui ne traumatisera pas ses 'aficionados', mais qui fera quand même passer un sacré bon moment à tous les amateurs de Hard-Rock simple, efficace, sans chichi et bien carrossé.
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