Foreigner est le fruit de la rencontre de 3 musiciens. Le premier qui s'impose rapidement comme le leader est le guitariste et multi-instrumentiste britannique Mick Jones, ex-
Spooky Tooth mais également connu pour ses interventions aux côtés de
Peter Frampton,
George Harrison,
Johnny Hallyday et… Sylvie Vartan. Le second est son compatriote guitariste et claviers Ian McDonald (ex
King Crimson). Enfin, le troisième larron est le chanteur américain Lou Gramm (ex Black Sheep). C'est parce que le groupe s'installe aux Etats-Unis que Jones propose le nom de
Foreigner (Etrangers) en référence à sa nationalité qu'il partage avec McDonald et Dennis Elliott (batterie).
Ce premier album éponyme sort donc un an après la création du sextet et montre un groupe dont les influences commencent déjà à se fédérer autour d'un style musical en pleine création: l'Aor. Nous y retrouvons la mélodie du Rock et de la Pop, l'accroche du Hard-Rock, mais aussi dans le cas de
Foreigner, des structures flirtant avec le Progressif. Les principaux arguments de ce premier opus éponyme résident dans le chant d'un Lou Gramm tout bonnement époustouflant de feeling, aussi bien capable de nous hypnotiser sur les titres les plus calmes, que de se faire plus percutant et agressif sur les titres les plus accrocheurs. De son côté, les talents de compositeur et d'arrangeur de Mick Jones laissent déjà envisager de grandes choses pour cette formation.
La tracklist recèle déjà les premiers hits de
Foreigner avec le rock simple et efficace de "
Feels Like the First Time", le pop-rock "
Cold as Ice" porté par un piano et des chœurs qui ne sont pas sans rappeler
Supertramp, et un "
Long, Long Way from Home" surprenant avec son riff de guitare Hard-Rock sur une rythmique flirtant avec le disco, le tout renforcé par quelques cuivres et un solo de saxophone. Pour le reste, le groupe donne encore l'impression de se chercher un peu, alternant des titres plus folk ("Starrider" chanté par Mick Jones) et d'autres plus musclés tels qu'un "Headkocker" aux accents de rock britannique à la T-Rex, ou un "At War With The World" alternant riff de guitare agressif et refrain aérien. Mais alors que "I Need You" n'est pas sans rappeler
Whitesnake avec son Blues-Rock-Soul groovy et son excellent solo de guitare,
Foreigner montre déjà de belles dispositions pour les titres plus calmes avec un "The Damage Is Done" alternant cependant les tempos, et un "Fool For You Anyway" semi-
Acoustique et séduisant.
Si tout n'a pas forcément bien vieilli sur cet album, il ne faut cependant pas oublier que Mick Jones et sa bande en écouleront 4 millions d'exemplaires et que, porté par ses trois hits cités précédemment, le groupe restera une année complète au sein du Top 20 des ventes. S'il est loin d'être l'album le plus abouti de
Foreigner, ce premier album n'en reste pas moins une référence, non seulement pour son rôle historique dans la naissance d'un style musical encore en gestation, mais également pour les hits qu'il contient, et les qualités qu'il laisse déjà découvrir.
P.S: Si la réédition remasterisée est dotée de bonus sans grand intérêt, elle recèle cependant d'un titre inédit ("Take Me To Your Leader") très intéressant malgré sa présentation sous le format de démo.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire