Midtown fut l'un de mes groupes préférés. Leur premier album, "
Save the World, Lose the Girl" est l'un de ces albums cultes que je réécoute avec les années avec toujours autant de plaisir. Après un deuxième album dans la même veine sort leur troisième réalisation, "
Forget What you Know".
Je ne cache pas que j'ai été très déçu par le première écoute. La musique de Midtown est du punk-rock tirant sur l'émo. Ecouter du Midtown, ça donne une pêche d'enfer, ça donne envie de sauter partout, mais on ressent éaglement la musique au plus profond de soi-même tant l'émotion y tient une place importante. Et la seule envie que l'on a une fois l'écoute d'un album passée, c'est de la réécouter. Malheureusement, "
Forget What you Know" est très différent. Si ce n'est la première chanson ("To Your Saviour") et la dernière ("So Long As We Keep Your Body Numb We're Safe"), on a bien du mal à reconnaître le groupe du New Jersey. Où est passé l'énergie, la fougue ? Les morceaux paraissent poussifs et fades. Terrible désillusion, mais...
... il ne faut pas juger trop vite ! Il faut plusieurs écoutes pour discerner la subtilité et la nuance de cet album. Certes, l'énergie a disparu mais pour gagner en émotion empreinte de nostalgie et de mélancolie. C'est un virage important pour Midtown qui passe d'une musique joyeuse à dépressive. Et finalement, après écoute de l'album, on en ressort différent, terriblement mélancolique. En cela, c'est une véritable réussite.
Midtown a changé mais on finit quand bien même à les reconnaître. Les tueries sont relativement nombreuses : les rapides "To Your Saviour" et "So Long As We Keep Your Body Numb We're Safe", les si mélancoliques "Waiting for the News", "Is It me ? Is it True ?", le lourd "Empty Like the Ocean" ou encore "Nothing is Ever What it Seems". On regrettera cependant que le groupe s'essoufle sur la fin malgré un magistral "Manhattan". Ce petit passage à vide empêche l'album d'atteindre l'excellence.
L'album est varié. Tous les morceaux sont empreints d'émotions, mais on varie du punk-rock à la pop mélancolique. Au niveau du chant, il a évolué. Moins rentre-dedans, il est soigné et Gabe se permet des montées dans les aigus inédites. Les changements ont donc été ciblés et participent à la variété des morceaux.
Je tiens également à signaler les efforts au niveau guitaristique. Rien n'est foncièrement original, mais certains passages sont vraiment réussis. Les solos notamment, sans être nombreux, ne sont pas rares et sont à chaque fois des moments forts des morceaux. Il y a également un effort de variété dans les riffs, même si le chant est globalement toujours aussi mis en avant chez Midtown.
Au final, je qualifierais cet album de déroutant, mélancolique et terriblement touchant. Particulièrement dépressif par moment, il représent l'épilogue d'un groupe qui était innocence et naïveté. On y ressent que tristesse, nostalgie et désillusion. On a toujours du mal à accepter qu'un groupe qu'on apprécie beaucoup évolue de façon aussi brutale. Mais certaines évolutions les rendent plus cultes encore.
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