Après un premier opus qui n’avait pourtant rien d’amateur,
Aerosmith propose un nouvel album d’une grande maturité seulement 1 an plus tard. Celui-ci restera d’ailleurs classé dans les charts US pendant de très nombreuses semaines, alors qu’il ne s’agit pourtant pas de l’album le plus facile d’accès du gang de
Boston.
Un premier cri de
Steven Tyler et tout commence pourtant par "Same Old Song And Dance", un titre assez immédiat étoffé par des cuivres et par un solo de saxophone répondant à celui allumé de Joe Perry. Il faudra attendre le très blues rock’n’roll "Pandora’s Box", dernier titre de l’album, pour retrouver une structure aussi évidente. En effet, sans pour autant donner dans du progressif alambiqué, Tyler & Co. prennent un malin plaisir à nous prouver qu’ils sont de sacrés compositeurs en plus d’être d’excellents musiciens. Si le vicieux "Lord Of The Tights" et le planant "Spaced" donnent essentiellement dans le psychédélique musclé, leurs structures restent malgré tout abordables.
Par contre, "Woman Of The World" vient se frotter à des influences dignes de
Led Zeppelin après un intro assez folk. Le solo que se partagent Tyler, à l’harmonica, et Perry, vaut d’ailleurs le détour. Quant à "Seasons Of Wither", après une intro en faux
Live, il nous emporte au son du vent pour plus de 5 minutes en apesanteur, piloté par la performance vocale de
Steven Tyler, toute en maîtrise et en émotion.
Enfin, "S.O.S (Too Bad)" et son groove précurseur du style fusion, viennent compléter la liste des 8 titres, en compagnie de la reprise des Yardbirds, "
Train Kept A Rollin’" qu’
Aerosmith arrive à transcender, en particulier grâce à une montée en puissance dévastatrice. La performance de la section rythmique tenue par Tom Hamilton et Joey Kramer n’y est d’ailleurs pas étrangère. En effet, ces derniers assurent des fondations qui permettent la mise en valeur des prouesses de Tyler et Perry. Il serait également injuste de passer sous silence le rôle de
Brad Whitford qui apporte à la fois un tranchant inimitable aux guitares et un poids conséquent à la rythmique. Tout cela pour en arriver aux futurs 'Toxic Twins' qui prennent leur envol avec cet album.
Steven Tyler nous offre une performance impressionnante, sa voix ayant gagné en chaleur et en puissance. D’autre part, sa maîtrise est déjà époustouflante, les cris et trémolos étant toujours utilisés à bon escient pour étoffer une émotion présente en permanence. Quant à Joe Perry, il nous délivre une
Collection de chorus haut de gamme, aussi puissants qu’élégants.
Aerosmith s’installe donc au rang de groupe incontournable, à la fois innovateur et accessible, et ceci seulement après 2 albums. Une légende est en train de naître !
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