La drogue, quelle chose merveilleuse si essentielle à la bonne vie de nos 4 compères de L.A.... Qu’aurait été leur légende et leur succès sans tous ces excès régalant n’importe quels hardos en quête d’anecdotes sulfureuses à raconter à ses potes tout en se disant quel pied ça devait être de vivre une vie telle qu’ils ont eu dans les 80’s... Cette décennie fut synonyme de déchéance totale, au point que les membres du groupe ne se souviennent quasiment plus de cette époque dorée. Mais, évidement, tout ne pouvait être tout rose. Et après le malheureux accident de voiture de ‘83 qui couta la vie au regretté Razzle, une victime de cette débauche excessive, un autre évènement remit les pendules à l’heure. Et cette fois, l’espère-t-on, pour de bon.
Après le succès de
Theatre of Pain et malgré la baisse d’intensité de l’album, le groupe surfait dans cette vague de succès qui semblait ne plus pouvoir s’arrêter. En ‘87, une autre génération de groupe de Hard Rock éclata au grand jour : les rebelles des Guns N’ Roses, les tarlouzes de Poison (joke), les demoiselles de
Cinderella,... Et surtout l’avènement du Sleaze Rock par les Guns cités plus haut. Bref, le Hard Rock semble avoir de beaux jours devant lui, la déchéance peut donc continuer. Et forcément, ça devait arriver, Nikki Sixx fit l’excès de trop en se tapant une double overdose d’héroïne (‘fait pas les choses à moitiés celui-là). Sauvé in extrémis les deux fois, le bassiste rongé par la drogue se voulait plus proche d’un zombi que d’un être humain. Cette fois de trop fut la raison de leur cure de désintox’ après cet album sous l’obligation de leur manager.
C’est donc dans un climat instable que fut réalisé leur 4ième album intitulé Girls Girls Girls, produit de nouveau par Tom Werman mais enregistré cette fois-ci aux Conway Recording Studios à L.A. le tout distribué encore une fois par Elektra Records. Le disque se retrouvera second au Bilboard 200, l’engouement pour le groupe est donc toujours aussi grand.
Si
Theatre of Pain se caractérisait par un manque d’énergie et un affaiblissement du combo,
Wild Side ouvre l’album de manière magistrale par un riff devenu culte, un refrain entraînant à reprendre en cœur, un solo pas terrible... Sur le coup le Crüe rassure et nous fait savoir qu’il est revenu ! Et ce sera par ce morceau que Tommy Lee nous fera son show connu de tous à l’aide de sa batterie en concert. Alors que l’on sort heureux de l’écoute de ce premier titre, LA chanson de l’album se fait entendre. Le démarrage de la bécane puis ce riff inoubliable, toujours d’une facilité déconcertant mais d’une efficacité redoutable. Et puis ce refrain... Un vrai morceau d’anthologie au clip toujours aussi poilant (kitch et dénudé). Alors oui, on peut être rassuré,
Mötley Crüe a retrouvé son efficacité que ce soit dans le Hard Rock et même dans le Rock N’ Roll par l’entrainant All in the Name of... qui réussirait même à faire bouger un tétraplégique ! Et puis ce cadeau qu’est la reprise du terrible Jailhouse Rock, encore plus speed que l’original. Une seconde jeunesse au tube du King qui s’était éteint 10 ans plus tôt (hommage ?).
Evidemment, l’album souffre de quelques faiblesses telles que le sympathique mais pas exceptionnel Dancing on the Glass ou encore les Five Years Dead et Bad Boy Boogie pas mauvais mais pas non plus transcendants. Mais un album du Crüe n’en serait pas un sans une ballade langoureuse... Ballade ? Oui. Langoureuse ? Pas vraiment. Le superbe You’re All I Need conte mélancoliquement l’histoire d’un meurtre passionnel inspiré d’une ancienne relation de Nikki, bref l’ambiance est tous sauf réjouissante. Le tout mené par le piano et la voix plaintive de Vince (et d’un solo pas mauvais de Mick). On fera évidemment l’impasse sur Nona qui ne sert pas à grand chose.
Alors que dire ? Girls Girls Girls renoue un peu plus avec les débuts énergiques du groupe sans pour autant encore atteindre la quintessence que représente
Shout at the Devil, faute à quelques morceaux encore une fois dispensables. En fin de compte,
Mötley Crüe continue son chemin à travers la gloire et se prépare à délivrer dans deux ans son album le plus inspiré qui marquera le sommet artistique du Crüe.
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