La question de savoir si
Les Bonnes Manières n’était qu’une parenthèse dans la carrière du groupe ou si leur orientation musicale venait de subir un soudain changement durable trouve une réponse claire avec
Grand Soir.
Et c’est vers la deuxième option que nos vétérans de la scène se tournent. Mais cette fois ci, ce ne sont pas d’anciens titres du groupe qui sont remis à la sauce acoustique et swing, mais bien de nouvelles compositions.
Comme toujours,
La Ruda ne perd pas de vue qu’ils sillonneront les routes françaises en long en large et en travers avec leurs compos sous le coude, et nous ont donc pondu un album qui semble pouvoir être efficace d’un bout à l’autre
En Concert. Les versions studios qui nous intéressent ici n’ont pas pour autant été bâclées. Au contraire, on note un net progrès depuis Les Bonnes Manière au niveau son et production. A chaque titre, tel ou tel instrument est plus ou moins mis en avant ce qui permet de créer efficacement une personnalité et une ambiance propre à des morceaux qui suivent pourtant globalement une même ligne directrice. La chanson Le
Grand Soir retrouverait ainsi presque l’ambiance Ska/rock sortie du garage alors que Quand Le Réveil Sonne ferait presque pop.
Globalement, ces nouvelles chansons ont une sacrée pèche malgré la disparition des guitares saturées, ce qui permet aux cuivres de retrouver de l’importance, au chant d’être bien mis en avant sans éclipser les autres membres du groupe qui ont tous plusieurs occasions de se faire remarquer. Il est fort possible que vous vous retrouviez à bouger et à chanter sans vous en rendre compte tout seul chez vous, à l’écoute de Go To The Party, Eddie Voit Rouge ou Si Tu savais.
Faites donc attention à ce que vous chanterez d’ailleurs, car il est impossible de passer sous silence les superbes textes que déclame Pierrot. Comme toujours en français, ils sont d’un niveau remarquables et celui qui trouverait à redire au choix de la langue le ferait en toute mauvaise fois. Presque chaque chanson mériterait d’être citée. Celles qui nous dépeignent de drôle de personnages ou de situations (Go To The Party, Eddie Voit Rouge, Lucile, Depuis Ce Jour), quelque passages plus engagées (Fantomas 2008, Quand Le Réveil Sonne), et d’autres plus intimistes ou émotionnels (Un Beau Matin Plus Tard, Dans La Même rue, La Parade De Gordon Banks). Si je m’écoutais, je décortiquerai plus d’un texte ici tant je les trouve fins et inspirés.
Tout ne peut pas être tout rose non plus et une certaine répétitivité est à noter, au niveau des rythmiques et des mélodies de cuivres principalement, ce qui pourrait lacer ceux qui n’accrochent pas dès le début complètement à la musique en elle-même.
En bref, Vous l’avez compris, le
La Ruda nouveau a changé mais a su rendre sa nouvelle orientation aussi attractive que l’ancienne. Nul doute qu’un nouveau public peut peut-être s’intéressé à eux, quant aux habitués, ils devraient se laisser emporter dans ce nouvel élan.
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