Existe-t-il un individu sain d’esprit en Europe qui n’ait jamais entendu un seul morceau de
Queen ? Une seule mélodie ? Une seule fois la voix unique, magistrale et infiniment inégalable de Freddy Mercury ?
Après neuf albums sortie en très peu de temps (à peine dix ans !) et alors que le phénomène heavy métal allait exploser à la face du monde,
Queen propose, budget marketing oblige, son premier best of sobrement et logiquement intitulé "
Greatest Hits".
J’ai donc pitoyablement choisi la voix de la facilité en me contentant de décrire ce best plutôt qu’un réel album…mais là où chaque opus possède ses chansons phares mais souffrent souvent d’un grand manque d’homogénéité (surtout pour les premiers !), ce disque est un condensé en dix-sept titres de ce que
Brian May (principal compositeur des britanniques il faut le préciser, les mérites revenant bien trop souvent à la seule personne de Freddy Mercury) avait jusqu’alors fait de mieux avec son groupe, un concentré de magie et de génie au sens aussi pur qu’il est possible de l’être.
A cette époque marquée également par
Pink Floyd et Black Sabbath,
Queen y a laissée une empreinte indélébile dans la musique au sens large, allant bien plus loin que les simples clivages musicaux du rock.
Débutant sur le phénoménal et culte "
Bohemian Rhapsody", ce morceau restera sans doute parmi l’une des plus grandes réussites musicales de tous les temps, embrasant autant le rock, la pop, le psychédélique que l’opéra.
La performance incroyable de Freddy Mercury sur ce titre y est pour beaucoup, alternant vocaux intimistes et mélancoliques (cette splendide intro au piano sur un coulis de chœurs féériques) à des délires classiques inchantables et improbables pour cette époque encore frileuse musicalement. Les changements de rythmes inspirés par l’opéra apporte un sentiment d’emprise total de la musique sur l’auditeur, autant spectateur que prisonnier d’une spirale musicale le dépassant totalement de son génie, et que dire des solos sortie tout droit du rock le plus mélodique possible, comme descendu des cieux créés pour ces britanniques rebelles et frappés par la hardiesse de la jeunesse. Tout un esprit progressiste ressort de cette chanson légendaire.
Légendaire en effet, mais qui débute le disque. Comment lui donner une suite sans pour autant complètement rabaisser la qualité ?
Et bien en mettant mon titre préféré de
Queen toutes époques confondus, "
Another One Bites the Dust" ! Centré autour d’une ligne de basse aussi simple qu’aliénante et psychédélique, le morceau dévoile un Freddy plus hargneux, plus rock, plus épuré et bien plus direct, jouant de sa voix comme d’un don divin. Le refrain répétitif est une merveille harmonique, tandis que les arpèges de Brain sont d’une rigidité confondante, et que les quelques claviers apportent une dose de pression, semblant nous avertir d’une explosion imminente. Un grand morceau, aussi simple que magique, dévoilant une simplicité d’expression proche de la perfection.
Ensuite, de nombreux titres s’enchaineront, avec plus ou moins de qualité, tout n’étant pas totalement sur un pied d’égalité. Du très mélodieux et suave "Killer
Queen" (et son refrain inoubliable) à "
Bicycle Race" et son légendaire solo de sonnette de vélo (une idée montrant bien tout le côté barré de l’esprit de Freddy, débridant les compositions originelles de May en y apportant une grande dose d’exubérance et de folie !) en passant par le très beau "
Save Me" ou encore le décalé "
Somebody to Love" aux lignes de chant décalés vis-à-vis de la musique, sans oublier les mythiques et connus de tous "
We Will Rock You" et "We Are the Champions".
Cependant, "
We Will Rock You" restera pour moi une grande énigme, ne méritant absolument pas son statut car ne dégageant rien et accusant un conformisme et un simplisme ennuyant. Quand à Freddy, il y chante relativement mal, étant aussi poussif que peu inspiré (et ces applaudissements insupportables à la longue) et si l’arrivée de la guitare aurait pu sauver le titre, son arrêt autant brutal qu’incompréhensible nous laisse en pleine perplexité.
Tout le contraire d’un "We Are the Champions" grandiose au refrain emportant l’auditeur dans son sillage.
Un premier volume de "
Greatest Hits" indispensable, débordant de morceaux incontournables et indispensables pour tout amateur de musique au sens large du terme…et surtout noble !
Cela dit je plussoie HRPASSION, en live c\'est phénoménal! Il n\'y a qu\'à regarder pare exemple l\'hallucinante prestation au live aid 1985.
Cette compilation a bercé une partie de mon adolescence ainsi que la suivante d\'ailleurs, merci de me faire rajeunir mentalement (...)
C\'est un peu pareil me concernant d\'ailleurs, car j\'ai entendu longtemps ces titres quand j\'étais très jeune, puis vers 14-15 ans et ma période débile où je n\'étais que du \"true\" sinon \"c\'était pas bien\" (je caricature un peu mais c\'était le fond de ma pensée\"), j\'ai complètement abandonné Queen.
Puis récemment, j\'ai eu envie de réécouter. Queen étant sans conteste un des plus grands groupes de tous les temps, malgré, comme tout le monde, des hauts et des bas (la période 80-85 en studio je trouve...)
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