Green

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17/20
Nom du groupe REM
Nom de l'album Green
Type Album
Date de parution 09 Novembre 1988
Style MusicalRock Alternatif
Membres possèdant cet album16

Tracklist

1. Pop Song 89 03:04
2. Get Up 02:39
3. You Are the Everything 03:41
4. Stand 03:10
5. World Leader Pretend 04:17
6. The Wrong Child 03:36
7. Orange Crush 03:51
8. Turn You Inside-Out 04:16
9. Hairshirt 03:55
10. I Remember California 04:59
11. Untitled 03:10
25th anniversary disc two – Live in Greensboro, November 10, 1989
1. Stand 03:01
2. The One I Love 03:18
3. So. Central Rain (I'm Sorry) [Digital Download Bonus Track] 03:39
4. Turn You Inside Out 04:09
5. Belong 04:09
6. Exhuming McCarthy 03:14
7. Good Advices 03:11
8. Orange Crush 03:41
9. Feeling Gravitys [sic] Pull [digital download bonus track] 06:18
10. Cuyahoga 04:11
11. These Days 03:36
12. World Leader Pretend 04:13
13. I Believe 04:14
14. I Remember California [digital download bonus track] 05:23
15. Get Up 02:34
16. Life and How to Live It 04:23
17. It's the End of the World as We Know It (And I Feel Fine) 04:32
18. Pop Song 89 03:10
19. Fall On Me 02:56
20. You Are the Everything 04:29
21. Begin the Begin 03:38
22. King of Birds [digital download bonus track] 05:09
23. Strange [digital download bonus track] 02:44
24. Low 05:19
25. Finest Worksong 03:43
26. Perfect Circle 04:08
Record Store Day 2013 Exclusive – Live in Greensboro EP
1. So. Central Rain (I'm Sorry) 03:39
2. Feeling Gravitys [sic] Pull 06:18
3. Strange 02:44
4. King of Birds 05:09
5. I Remember California 05:23
Total playing time 41:01

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REM


Chronique @ DHT06

19 Octobre 2017

La meilleure passerelle possible entre deux excellents opus

Nous sommes dans la charnière entre 1988 et 1989 : « Pop Song 89 », outre la référence chronologique évidente, a dans l’articulation entre ses accords primaires de guitare rythmique et la dissonance répétitive de la guitare soliste, en complément des chœurs féminins, un aspect brouillon maîtrisé qui, en fait de pop, évoque autant les Pixies et la déferlante grunge allant bientôt s’abattre sur le monde.

Au fond, et « Get Up » va dans le même sens, REM vient de mettre le doigt sur un élément clé qui tend à caractériser toutes les transitions entre la pop et le rock, à savoir que la pop la plus simple et le rock le plus agressif ont en commun, par-delà l’efficacité vers laquelle ils convergent, un socle primitif, sur lequel reposent à la fois l’évidence de la mélodie et la brutalité du rythme, même si un abîme les sépare à un certain stade de leur développement. Nettement plus doux, plus mélodieux et plus acoustique, « You Are the Everything » marque une de ces pauses paisibles que l’on retrouvera dans la dynamique d’ « Out of Time ».
Très pop et très rock en même temps, « Stand » s’attache à poursuivre la déclinaison d’une proximité accrue avec le grand public, tirant le meilleur parti du son de l’époque dans une prise de distance propice à l’intériorisation. Quitte à préfigurer, « World Leader Pretend » pose nettement les jalons de « Losing My Religion », tant sur le plan de la mélodie qu’au niveau des instruments. « The Wrong Child » et « Hairshirt » se démarquent par l’absence de section rythmique, privilégiant les sons de cordes aiguës. Puis « Orange Crush », plus rock, revient à la batterie ainsi qu’aux paroles simples à retenir, et la lenteur agressive de « Turn You Inside Out », non dénuée d’accent soul, laisse deviner une zone d’affinité avec Soundgarden – tandis que l’alternance entre plages paresseuses et regain de distorsion rythmée que nous offre « I Remember California » penche davantage du côté de Nirvana, sans jamais atteindre la violence des uns ou des autres.

Résumons-nous : ayant lentement évolué du post-punk au rock qui se souvient des années 1960, REM a vite établi la cohérence de son inspiration, servie par la spiritualité discrète du chant de Michael Stipe ; l’effet mosaïque dans les tons ocres de « Lifes Rich Pageant » introduisit donc, au bon moment, le juste emploi de la différence sur un même projet. De la différence au contraste, il n’y avait qu’un pas à franchir, qui permettrait à REM d’évoluer du rythme des chansons au rythme de l’album. Il en ressort que « Green » demeure, avec le recul des années et décennies, comme la meilleure passerelle qu’il était possible d’établir entre deux excellents opus, l’un passé et l’autre à venir, excellents pour des raisons très différentes : « Document » et « Out of Time »(le chef d’œuvre « Automatic for the People » à leur horizon).
Bien sûr, le grand public a pu passer à côté de « Document », et en un sens c’est dommage, car le grand public est capable d’apprécier le rock à l’état brut. Bien sûr, certains auditeurs attachés à la première période de REM n’aiment pas « Out of Time », et en un sens c’est dommage, car son caractère accessible résulte d’un travail de fond que seul un groUpe expérimenté aurait pu produire. Mais, entre les deux, « Green » fournit encore des arguments favorables et à l’un, et à l’autre.

D. H. T.

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