Originaires d'Oxford, les boyz de
Glass animals sont, littéralement sortis de nulle part en 2015 avec leur précédent album
Zaba, celui-ci devenant rien de moins que la plus grosse audience de l'année sur Spotify avec plus de 7 millions de personnes ayant écouté leur album.
Les titres Gooey, Black Mambo et Toes sont dans la foulée devenus des hits sur la plateforme musique de la célèbre marque à la pomme croquée.
Près de 150 dates jouées dans l'année, retour au studio et sort ce
How to be a Human Being en 2016. Dit comme cela, on pourrait penser que l'idée était de surfer sur la vague sans trop se soucier de différencier la recette offerte sur
Zaba.
Cela n'est pas le cas, vous avez aimé
Zaba ? Vous serez surpris par ce How to a human being, plus aboutit sur bien des plans, plus mûr aussi alors qu'à peine deux ans le sépare de son prédécesseur mais, je manque à tous mes devoirs, pardonnez moi, Ladiez & Gentz bienvenue à bord, avant de mettre le casque devant vous sur vos oreilles, pensez bien fort à tous ce que vous haïssez en ce moment car, à la fin de cette écoute, vous l'aurez oublié.
Cordes, tambourins, instruments exotiques, un son de synthé voulu aigrelet et Life itself débarque. Naviguant au milieu de ce mélange de sons amenés par strates, la voix de David Bailey nous raconte ce qui semble être une comptine sur un rythme doux et Pop mais, ne vous fiez pas à cette douceur apparente, si la musique est envoutante, le texte est saignant, une marque de fabrique de ce groupe.
Une autre marque de fabrique est cet invraisemblable talent qu'il a pour nous emmener dans des ambiances différentes d'un titre à l'autre le passage du titre précédent à celui qui le suit à savoir Youth en est un bon exemple qui plus est, loin d'être isolé.
La façon d'aborder la construction d'un titre chez
Glass animals est indéniablement axée sur la mise en place de la musique par strates, une superposition d'instruments pas toujours habituels, on est loin du trio guitare/basse/batterie, il faut ajouter ici différentes percussions, une flute ainsi que des sons synthétiques tous plus originaux et travaillés les uns que les autres, Season 2 épisode 3 illustre très bien mes propos, laissez vous porter par la voix du chanteur, elle navigue au milieu de ces sons avec l'assurance de celui qui sait, que jamais il ne se perdra.
Vous l'aurez compris les ambiances, les textures sont importantes pour ces gars, certaines influences émargent parfois,
Pink Floyd sur l'intro de Porc Soda ou
Laurie Anderson planant sur Mama's Gun, c'est subtil au point d'en être beau, c'est intelligent aussi car encore faut il les percevoir ces influences là ou d'autres groupes affichent ouvertement les leurs, d'influences.
Le plus surprenant dans cet album c'est que bien que ces titres ne soient pas écrits au regard de l'acidité voire, de la dureté de certains textes et je pense en écrivant cela à mon préféré le Cane Shuga, pour la radio, ils pourraient largement y passer si l'on ne tient compte que de leur mélodie et que de surcroit, leurs textes, on ne les comprends pas.
Je suis frappé par ce mélange de dureté et de douceur, de complexité et pourtant de facilité d'écoute de ce disque, il est un paradoxe de bout en bout.
How to be a Human Being est un album surclassant de la tête et des épaules son prédécesseur, bien écrit, produit sans aucune faute de goût, plus complexe tout en restant accessible, ne demandant aucun effort particulier à l'auditeur mais capable de réveiller en lui la curiosité, celle de vouloir entendre ou comprendre entre autres éléments, ces strates de sons.
Ajoutez à cela les mélodies ensorcelantes de ces titres alors même que ce qu'ils racontent n'a rien de féérique mais, c'est sans importance tant cette voix, cette façon qu'a de chanter David nous entraine au sein d'un maelstrom comme
The Other side of Paradise ou Agnes.
Cet album, est beau si j'osais, je dirais qu'il s'agit d'un Pop / Rock Indie ciselé, pensé, abouti mais je craindrais de vous faire fuir si vous assimilez tous ces termes à un autre galvaudé bien trop de fois: intelligent. A chaque fois que j'ai lu ou entendu dire d'un groupe ou d'un album qu'il s'agissait de Rock ou de Pop intelligente et que j'ai écouté, je m'en suis mordu les doigts alors, je ne les classerais pas dans cette catégorie.
Avec deux albums à son actif et un EP/ démo
Glass animals est parvenu quelque chose de différent, aux confins du Rock Indie, de la Pop pas moins indépendante, une musique parfois éthérée bien que ne perdant jamais sa consistance, quelque chose de rare, ils sont su se créer une réelle signature musicale.
Vivement la suite.
PS: Celle là est pour toi Alice.
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