Le groupe prend son essence en 2012 et les tournures commencent à se préciser en 2015. Ce n'est que deux ans plus tard, en ce début d'année 2017 que les quatre membres de September Again passent des nuits blanches sur les arrangements et l'enregistrement de leur premier album
Insomniac. Même si tout est né au bord du lac d'Annecy, cet opus a vu le jour près de la méditerranée. C'est dans le cœur du studio Artmusic, à Nice, que le mix est élaboré, comme ceux de nombreux jeunes artistes qui agitent leur époque. Loïc, John, P-M et Spoox nous offrent ici un voyage dans les fins fonds d'un univers noir et blanc, où la musique prend un sens réfléchit et brut à la fois.
L'introduction de « Pocket Love » pourrait en choquer certains avec une guitare qui irriterait presque nos oreilles. Mais, très vite, le rythme et la mélodie se mêlent pour former un tout indissociable. Lorsque la voix vient percer le semi-silence, notre attention est forcée d'écouter les mots qui vont monter en intensité. Un titre dont la longueur n'a d'égal que le calme noir des profondeurs de l'océan, et le blanc piquant des méduses à la surface. L'image rejoint déjà le son avec subtilité et brillance. Entre précision du rythme implacable, et tranchant des cordes claires, « Superstitions » berce notre oreille de ses premiers couplets jusqu'à la force des paroles et de la voix qui se déchaînent. C'est à ce moment que l'on cherche le Rock au milieu des histoires qui s'agitent. « In Vitro », nous donnera espoir avec quelques mots forts qui ressemblent, l'espace d'un instant, à un refrain. Mais en vain, car la mélodie qui avance explosera en vous comme une nuée de sentiments. Impossible de passer à côté de cette voix autour de laquelle se place chaque instrument comme une terrible évidence.
Il paraît pourtant impossible d'associer les titres entre eux tellement ils paraissent différent à force d'écoutes. Difficile de rapprocher ce savant mélange d'un groupe que nous pourrions connaître. Peut-être que le titre éponyme navigue sur les eaux de Faith No More. Un endroit où le Rock devient puissant d'une manière si particulière que seule la voix nous aiguille vers un monde connu.
Avec des titres comme « Days go by », mais surtout « Thank you », nous pensons avoir trouvé une chanson simplement Rock et bien rythmée. Mais la profusion d'arrangements nous donne un morceau totalement surprenant. Un joyau au cœur d'un album ou chaque titre est construit instrument après instrument. Un environnement qui paraît liquide, mais où tout est structuré au fur et à mesure. Et lorsque tout s'arrête, la reprise est aussi surprenante que juste.
Au creux de l'album vous trouverez des lignes synthétiques vite rattrapées par une guitare perçante. Cristalline, elle est le fil conducteur au sein de cette déferlante, morceau après morceau, rythmée par une batterie précise et une basse planante.
Mais la six cordes, comme sur la conclusion de « One Second Sight », ou encore « Fake », sait se faire agressive pour toucher les rives d'un Metal Alternatif et moderne à la fois.
Chaque titre apporte son lot de particularités et font de ce voyage un ensemble qui s'apprécie en profondeur. Nous sommes bien loin d'un album de Rock aux mélodies creuses et plates. A vingt milles lieux des refrains redondants, ils sont ici difficiles à discerner dans ce clair-obscur. Bien au contraire, les vagues qui s'agitent autour des guitares tour à tour claires puis saturées, un ensemble basse batterie aux lignes croisées, et une voix limpide, donnent envie de plonger plus profondément dans ces reliefs fait d'ombre et de lumière. Prévenu dès les premières lignes, vous ne sortirez pas indifférent de ces douze titres, fruit de la richesse intérieure de quatre artistes bien inspirés. L'intensité qui monte au sein et au fil de chaque morceau témoigne du cœur que September Again a mis dans sa musique.
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