Mélodique, riche et varié: recette pour un excellent album.
Amateurs de guitare instrumentale, cet album est pour vous. Ici on parle de Rock instrumental et même si sa guitare sature un poil, cela reste du Rock. Avec cet album, vous allez découvrir un artiste français pouvant aisément prétendre à une place à côté de grand noms comme Satriani et consorts.
L'exercice consistant à réaliser un album instrumental en laissant transparaître des influences sans tomber dans le plagiat déguisé, varier suffisamment les thèmes pour ne pas lasser et surtout au passage, élargir la palette de ce type de disque n'est pas facile, beaucoup s'y cassent les dents.
Il aura fallu plus de 5 ans pour que cet album voit le jour, cela semble long mais je pense que c'est parce que ces 5 ans ont été nécessaires que ce disque sort de la norme. L'influence de Satriani est indéniable, Thomas en est fan depuis toujours mais ce qui est intéressant, c'est de voir par quoi cela se traduit.
En l’occurrence, la conséquence de cette influence majeure est la mélodie, présente à tous les niveaux You're welcome ou Joy en sont des exemples cools Rock from the moon accélère un peu plus le tempo mais cela ne s'arrête pas là.
Les guitaristes qui écouteront / décortiqueront cet album ne seront pas déçus, sur un plan purement guitaristique la maîtrise absolue du jeu en legato apporte une fluidité donnant parfois l'impression d'être au milieu d'un tourbillon de notes, certains phrasés en tapping viennent aussi élargir la palette sonore, ajoutez des rythmiques variées, secouez le tout et appuyez sur "Play".
Un soin tout particulier a été apporté au traitement du son, et la guitare n'est pas la seule à avoir été soignée, les sons de basse sont superbes, ajoutez-y le fait qu'au moelleux de certains phrasés, un parfum jazzy juste ce qu'il faut, élève la basse au rang de pilier.
La batteur n'est pas en reste même si là, de toute évidence, c'est la capture du son qui aura été privilégiée, le résultat est plus que concluant.
Le résultat de tout cela m'amène à l'évidente conclusion que cet album ne serait pas aussi réussi sans le travail effectué par Jérémy et Sébastien respectivement bassiste et batteur, comme expliqué, les lignes de l'un superbement jazzy par moments et le touché de l'autre forment un écrin au sein duquel Thomas se laisse aller à des arpèges clairs, des lignes mélodiques qu'un phrasé parfois joué en legato illumine. C'est du très beau que nous avons là.
La production du disque est irréprochable écoutez un truc comme One day with Maya et vous comprendrez mieux ce qui est écrit ci-dessus.
La variété des compositions rendent cet album très facile à écouter, des petites subtilités comme le rideau de cuivres sur Maybe et autres arrangements me font réaliser qu'il y a eu beaucoup de réflexion avant d'arriver au résultat final même si, cela n'apparaitra qu'à ceux qui se laisseront embarquer dans l'univers de ce disque.
Je n'ai pas vraiment de critique négative à formuler, c'est assumé parce que de mon point de vue, cet album est une chose rare, un truc d'artisan, construit par strates, peaufiné amoureusement pour être offert. Bien sur en tendant l'oreille, on pourra par moments discerner que certains passages ont un niveau et rendu différent, sans doute lié à l'étalement dans le temps mais, c'est une des différences entre artisanat et production de masse.
Ce type d'album et d'artiste est représentatif du talent de nos musiciens hexagonaux, de ces musiciens qui rêvent en créant leur truc sans idée préconçue, sans déni des autres et qui au final nous proposent de les suivre.
La balle est dans votre camp.
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