Love

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17/20
Nom du groupe The Cult
Nom de l'album Love
Type Album
Date de parution Octobre 1985
Style MusicalHard-Rock
Membres possèdant cet album17

Tracklist

1. Nirvana
2. The Big Neon Glitter
3. Love
4. Brother Wolf, Sister Moon
5. Rain
6. The Phoenix
7. The Hollow Man
8. Revolution
9. She Sells Sanctuary
10. Black Angel

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The Cult


Chronique @ adrien86fr

12 Fevrier 2012

Mystique..

Certains groupes ont vécu plusieurs vies dans l’histoire fascinante qu’est celle de la déesse rock n’ roll. C’est le cas du combo britannique The Cult qui avant d’être le groupe de hard rock des albums à succès « Electric » et « Sonic Temple » fut une entité d’obédience gothique empreinte d’un mysticisme et d’une aura spirituelle que seuls certains groupes british tels que les immuables Sisters of Mercy et Fields of the Nephilim savaient dégager de façon naturelle et spontanée. The Cult se forme en janvier 1984 à Bradford sur les cendres de Southern Death Cult par le charismatique Ian Astbury et le guitariste et ex collègue de Morrissey dans The Nosebleeds Billy Duffy avec l’ambitieuse volonté de marier la grande tradition rock des 70’s à l’esthétisme post-punk alors on ne peut plus en vogue outre-manche à cette époque.

Fruit de cette velléité originale n’étant pas sans présager l’ombre d’un grand album, « Love » sort le 18 octobre 1985 sur le label londonien Beggars Banquet Records. La pochette de l’album ornée de dix symboles ésotériques sur fond noir se veut représentative de la personnalité de ce « Love » qui s’avérera être un voyage psychédélique vers les cimes de la spiritualité humaine et de l’irrationnel en général, le tout dans une ambiance sombre mais paradoxalement illuminée. Car en effet, ce « Love » n’est pas un album comme les autres mais constitue ce genre d’œuvre singulière qui crée de façon inexplicable un véritable univers visuel, sonore et spirituel dans l’esprit de qui s’y aventure, le marquant ainsi à jamais.

« I float through day and nite life most of the time… ». C’est sur ces paroles que commence le morceau « Nirvana » qui lyriquement parlant assoit l’identité psychédélique de l’album et plus largement le concept spirituel d’un The Cult à mille lieux du futur hard rock relativement simpliste d’un « Electric » qui paraitra deux ans plus tard. Ian Astbury et ses disciples offrent à l’auditeur une musique des plus complexes non pas d’un point de vue technique, mais relativement difficile à appréhender de par les multiples émotions qu’elle a le pouvoir et la magie de provoquer dans le fort intérieur d’un auditeur hypnotisé par la rare beauté qui s’en dégage. Alchimie du corps et de l’esprit ; à la fois chargé d’une énergie sexuelle à l’instar de la musique des Doors du poète maudit Jim Morrison et d’un mysticisme propres aux groupes de rock psychédéliques des 60’s tels que les légendaires Byrds, Iron Butterfly et autres Grateful Dead ; « Love » s’avère être aussi animé d’une violence musicale relative traduisant l’indéniable influence des groupes de rock lourd de la décennie 70 tels que Blue Oyster Cult et Led Zeppelin sur la musique du combo de Bradford. Marqués par un esthétisme sonore halluciné et non moins hallucinant, des titres tels que les indescriptibles « Big Neon Glitter », « Brother Wolf, Sister Moon » et autres « She Sells Sanctuary » cristallisent le temps qui passe et transportent l’auditeur dans un monde chargé de vibrations positives qui ne font que grandir son âme et sublimer sa dimension spirituelle.

Ainsi, « Love » pourrait posséder cette fonction thérapeutique qui inexplicablement, procure à celui qui s’y engouffre une sensation de plaisir et d’épanouissement unique. Réalité rationnelle ou simple conviction personnelle et subjective ? Cette œuvre à la fois ténébreuse et scintillante tel un tapis de neige sous un soleil d’hiver aura un impact différent selon la sensibilité de chacun, mais toujours est il que cet opus d’une richesse indéfinissable ne peut laisser insensible, tant le feeling qui en ressort y est empreint d’une intensité sans pareil. Symbole de son identité pluridimensionnelle, « Love » comporte aussi son lot de titres plus terre à terre que le reste dirons nous, qui loin d’affecter le haut niveau qualitatif de l’album ponctue ce dernier d’excursions plus légères et nonchalantes, ramenant ainsi l’auditeur dans sa réalité de tous les jours à l’image des « Rain », « Hollow Man » et autres « Revolution ». Cet album immatériel qui semble laisser tous les superlatifs derrière lui et élever l’âme de l’auditeur le temps de ses dix titres n’occulte cependant pas une dimension musicale intrinsèque intéressante comme l’illustre entre autres la prestation guitaristique remarquablement bien inspirée d’un Billy Duffy semble t-il possédé par l’esprit de Jimi Hendrix sur le transcendant « Phoenix » notamment.

« All this while the storm it rages on, sail on to the eternal reward »; telles sont les ultimes incantations mystiques d’un Ian Astbury on ne peut plus charismatique sur la très belle et mélancolique « Black Angel » qui clôture solennellement ce chef d’œuvre que constitue ce magnifique album « Love ». Effectivement, ce disque aura de grandes chances de bouleverser l’auditeur tel une tempête et permettra à ses auteurs de rentrer dans la Légende du Rock n’ Roll et récompense ultime pour un artiste ; de toucher à jamais des âmes au plus profond d’elles mêmes. Beau, hypnotique, extraordinaire, inclassable… « Love » de The Cult.




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