Memento Mori

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13/20
Nom du groupe Buck-Tick
Nom de l'album Memento Mori
Type Album
Date de parution 18 Fevrier 2009
Labels BMG Records
Style MusicalRock
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1. Makka Na Yoru (Bloody)
2. Les Enfants Terribles
3. Galaxy
4. Umbrella
5. Katte Ni Shiyagare
6. Coyote
7. Message
8. Momento Mori
9. Jonathan Jet-Coaster
10. Suzumebachi
11. Lullaby- ?
12. Motel 13
13. Serenade (Itoshi No Umbrella-Sweety)
14. Tenshi Wa Dare Da
15. Heaven

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Buck-Tick


Chronique @ InconvenientIdeal

08 Septembre 2009

BUCK-TICK, c'est tout un concept, un groupe, une exploration à chaque fois différente d'un monde, d'un univers bien précis. La formation de Fujioka s'est toujours illustré dans la conception d'albums insondables et complexes, aux rythmes et aux aspirations variées. Après un "Tenshi No Revolver" magistral ponctué de chansons concrètement rock, BUCK-TICK revient en 2009 avec leur nouvelle galette, ce "Memento Mori" à la pochette psychédélique qui nous entraîne dans des univers cette fois-ci plus éclectique, signe, peut-être, d'une nouvelle maturité musicale.

Pour la petite histoire, notons le, "Memento Mori" est une expression latine qui signifie "Souviens toi que tu mourras". Une bien drôle initiative pour le titre d'un album, mais pas que. Ce terme est également utilisé en art, pour rassembler toutes les œuvres ayant un caractère morbide, où rappelant la mort, la fébrilité de l'existence humaine. Dès lors, on peut imaginer très vite les thèmes abordés par Sakurai et les siens. On connaît, non sans mal, la prédisposition du chanteur à écrire des textes volontairement sombres et décadents, et cet opus ne fera pas exception.

Mais revenons en à l'album, car c'est lui qui est au centre de toutes les préoccupations. "Memento Mori" s'ouvre sur deux pistes plutôt rock, qui affichent clairement une énergie particulière. "Les Enfants Terribles", titre en référence au film de Jean Cocteau du même nom, est l'occasion à Imai de pousser la chansonnette. Le groupe continue d'exploiter les sentiers qu'il connait bien avec des couplets enlevés et brutaux, et des refrains plus calmes et mélancoliques. Une fois de plus, on assiste à plusieurs mélanges détonants, comme "Umbrella" avec sa guitare "ska" et "Coyote", une piste plébiscitée par de nombreux fans, et qui propose pèle-mêle country, électronique et instrumental doux et mélancolique.

Pas de réelles surprises dans cet album, il faut bien l'admettre. Les pistes s'enchainent dans une certaine uniformité qui pourrait déplaire aux fans du groupe, bien que la plupart des chansons soient entraînantes et agréables. "Message", la ballade de l'album, dirons-nous, permet de constater la douceur de la voix de Sakurai, et sa capacité à changer d'ambiance en quelques vocalises. Cette piste douce, réelle coupure dans l'album, n'atteint pas l'émotion poignante de "Long Distance Call" mais parvient quand même à émouvoir avec son instrumental simple et son refrain qui, avouons le, prêterait presque à verser des larmes tant il est nostalgique et sincère.
Mais il ne faut pas oublier la piste principale de l'album, "Memento Mori", qui mélange sans hésitation diverses inspirations du groupe. Rythme de batterie plutôt tribal, chœurs, voix électronique, le groupe revient presque à l'époque "Cosmos", et se permet même des ponts musicaux étonnants, où l'on scande "Dance, Dance, Remember to Die " comme un rappel au titre qui n'est pas là pour rien. Cette piste, réellement originale, fait partie de celle qui permettent de bien cerner l'album. On y retrouve certes moins d'intensité que d'autres chansons "symboles" comme "Love Letter" ou "My Fuckin' Valentine", mais ce "Memento Mori" est tout de même une bonne initiative.

Il est évident qu'à l'écoute de piste comme "Makka no Yoru" ou "Johathan Jet-Coaster", on pourrait admettre que l'époque "gothique" de BUCK-TICK est révolu. L'album se veut clairement rock, avec des méloDies utilisant volontiers la guitare et la batterie comme maîtres de cérémonie. On pourrait déplorer la discrétion relative de la basse, présente sans pour autant proposer des lignes transcendantes. Sakurai et Imai, le duo terrible, n'en a cure des obligations et voyagent avec une facilité déconcertante à travers un univers musical tarabiscoté et douteux, une sorte de boîte à musique cassée qui joue sa comptine à l'envers. On pourrait presque croire que ces deux là essayent de nous montrer qu'ils peuvent toujours faire du rock, et qu'ils n'ont pas atteint la notoriété pour rien, à l'image de ce "Suzumebachi" où Sakurai additionne les références et les paroles en anglais, un refrain entêtant et un jeu de guitare plutôt bon.

Au final, il est difficile de donner un avis concret sur cet album, tant il se montre schizophrène et complexe. A la première écoute, les pistes s'enchainent sans laisser de véritables signes, mais dès que l'on se penche sur les compositions en elles-mêmes, on découvre une toute nouvelle signification, des sonorités originales, et une volonté, peut-être, de revenir à ce que le groupe appelé à ses débuts du "punk positif".
"Memento Mori" est, à la réflexion, un album typiquement BUCK-TICK, qui déçoit peut-être, surprend toujours, et plait souvent. Un album à la fois entier et incomplet, déroutant sans choquer. Certes, Sakurai et les siens n'ont plus vingt ans, ce qui explique les pistes plus banales qui ne plombent pour autant aucune ambiance. Alors album de la maturité ? Peut-être, peut-être pas. Car une chose est sure, les enfants terribles quoi que légèrement assagis n'ont pas fini de nous proposer des albums bien calibrés, de qualités, qui ne tombent jamais dans les soupes imbuvables japonaises que servent les groupes dont la carrière s'essouffle. Un exploit à féliciter pour une formation qui possède derrière elle presque 25 ans de musique.






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