Après un "
Metal Rendez-Vous" qui avait fait naître beaucoup d’espoirs et un "
Hardware" qu’une probable précipitation avait en partie gâché,
Krokus est attendu au tournant pour ce nouvel album. Pour prendre les choses par le bon bout, nos 5 helvètes s’adjoignent les services du réputé Tony Platt à la production. Celui-ci ayant déjà travaillé sur "Highway To Hell" et "Back In Black" d’AC/DC, il n’est pas surprenant de voir les influences de la Young Co. se développer sur cet album. Mais là où "
One Vice at a Time" fait fort, c’est qu’il réussit le tour de force de conserver une identité propre malgré l’omniprésence d’Angus et sa bande.
Après une intro qui nous renvoie à celle de "
Metal Rendez-Vous", "
Long Stick Goes Boom", premier titre de cet album, nous met directement dans le bain. La voix de Marc Storace y sonne plus que jamais comme celle du regretté Bon Scott et le riff ressemble fortement à celui de "Shoot To Thrill". Pourtant, tout ceci passe comme une lettre à la poste car parfaitement exécuté et bourré d’enthousiasme et d’énergie. Et autant l’avouer tout de suite, ces convergences vont se retrouver sur une majorité de titres, que cela soit "Playin’ The Outlaw" avec son intro hispanisante et où Storace semble en difficulté dans les aigus les plus élevés, l’irrésistible "Down The Drain" avec son riff à la "Go Down", ou "I’m On The Run" et son intro à la "Problem Child". Mais il serait dommage de réduire
Krokus au rang d’un simple clone sans personnalité, même si la présence des frères Young se fait sentir sur la plupart des titres.
Ainsi, le riff de "To The Top" est digne d’un véritable rouleau compresseur et est doublé d’un break et d’un solo dignes de
Foreigner. La reprise du "
American Woman" de
The Guess Who surpasse la version de
Lenny Kravitz alors qu’elle est âgée de 17 ans de plus. L’intro des couplets de "Save Me" semble tout droit sortie de l’époque de Woodstock avant de déboucher sur le titre le plus sombre de l’album, doté d’un refrain tranchant et direct. Enfin, le groupe fait preuve d’énormément d’humour en introduisant son titre "Rock’n’Roll" par une série de loops de batterie qui renvoient forcément à ceux du célèbre morceau de
Led Zeppelin du même titre.
Tout cela étant exécuté avec talent, efficacité, énergie et enthousiasme, cet album nous fait donc passer un excellent moment de hard rock’n’roll qui ne se prend pas la tête. C’est d’ailleurs ce qui fait que "
One Vice at a Time" est aussi attachant et entraînant: il est spontané et ne se prend pas trop au sérieux. Voici donc un album qui, s’il est toujours sujet à polémique concernant l’originalité ou non du groupe, n’en reste pas moins une de leurs meilleures productions. A découvrir absolument !
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