Sur un nuage jusqu’à
Close To The Edge, Yes a attisé les foudres des critiques et de certains fans en 1973. En cause, les Tales From Topographic Oceans, jugés indigestes et ennuyeux, qui malgré quelques passages effectivement lourds, proposaient certains des thèmes les plus brillants du groupe. Quoiqu’il en soit, le mot d’ordre est le changement, l’opération rattrapage a démarré par la venue de
Patrick Moraz à la place de
Rick Wakeman, et d’emblée le format de
Relayer annonce une structure plus raisonnable et proche de
Close To The Edge avec un titre d’une vingtaine de minutes et deux autres d’une dizaine. Sans convaincre les critiques, Yes vient sans bruit de réaliser l’un de ses meilleurs albums, puisant dans ses réussites passées, parfois antérieure au Yes Album.
Pourtant, l’introduction molle et ennuyeuse de The Gates Of Delirium n’annonce rien de bon, aucune mélodie n’en ressort et l’arrivée de la voix n’arrange pas grand chose. Mais la patience paie, après ce début poussif, le thème principal rampe progressivement durant plusieurs minutes, durant lesquelles les changements de rythme sont nombreux et laissent une forte impression, puis ce thème explose au grand jour lors du grand passage instrumental, beau et épique, ce passage vient se hisser parmi les meilleures performances du groupe. La conclusion, pourtant assez molle, clôt avec simplicitié et douceur la tornade précédente. Le titre suivant, Sound Chaser, est tout simplement le meilleur de l’album, l’intro joue dans une veine technico-expérimentale rappelant la première partie de The Ancient, les nombreux breaks de batterie, la dissonance et les folles mélodies du clavier, de la guitare et surtout d’une bass extraordinaire font des merveilles, puis soudain tout se calme, versant dans une simplicité pop typique du premier album du groupe, le contraste est saisissant et peu cohérent mais les deux passages sont pertinents et efficaces. Pour finir, To Be Over prend de nouveau ses origines dans les belles ballades pop années 60 que l’on pouvait trouver dans le premier album, mais en nettement plus planant et attendrissant. Si ce titre ne décolle jamais et peut paraitre ennuyeux au premier abord, ses nombreuses et magnifiques mélodies ainsi que son côté reposant se révèlent au fil des écoutes.
Relayer n’a pas subi l’acharnement dont les Tales ont été victime, sans pour autant être acclamé, en fait, il a probablement reçu le pire sort possible, l’indifférence. En conséquence, l’album demeure encore aujourd’hui peu connu, alors qu’il figure parmi les meilleurs du groupe, faisant un net retour à des sonorités plus simples malgré des durées toujours élevées, et remettant Yes sur les bons rails après les inégaux Tales. Atteints par ce manque de reconnaissance, les membres du groupe préfèrent mettre leur carrière commune entre parenthèses et ne reviendront que 3 ans plus tard avec
Going for the One, dans une autre époque.
Encore merci .
Glad.
Un de mes albums preferés de Yes.... Merci pour la chronique !
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