"All the percussive sounds you hear on this album come from Rod & Gabs acoustic guitars" (Notes de pochette). Si l'on doit traduire, il n'y a pas de percus, mais on dirait bien.
Qui sont Rodrigo et Gabriela ? A priori et si l'on se fie aux différentes sources, ils viennent de Mexico et ils se sont rencontrés dans un groupe de métal. Maintenant, ils ont délaissé l'électrique pour passer à la classique et à l'acoustique, et le résultat est détonnant. Gabriela s'occupe de la partie de guitare rythmique et a développé un style très efficace, alliant jeu au doigts et percussion sur la caisse. Elle en fait d'ailleurs une démonstration sur le bonus DVD. Rodrigo quand a lui s'occupe de la guitare solo.
Pour être honnête, la première fois que je les ai vus dans Taratata, je suis resté sur le cul. Dès que je suis tombé sur l'album en magasin, je l'ai tout de suite acheté. La pochette ? Un oeil de crocodile en gros plan avec le duo qui se reflète dedans, face à son public, ça symbolise bien leur musique je trouve. A noter que cet album est le troisième du duo, je ne connais pas les deux précédents.
Cette musique se rapproche plutôt du flamenco voire du jazz manouche sur certaines mélodies, mais on peut sentir clairement des influences rock. Les deux compères sont d'ailleurs fans de Metallica et reprennent "Orion", un instrumental du groupe paru, d'après ce que j'ai vu, sur l'album "Master of Puppets". Cette reprise est assez bluffante (sans doute pas aussi fournie en décibels que la version originale), et on pourrait croire qu'il y a plus de deux instruments par moments. A mon grand regret, je ne peux pas comparer les deux versions, jamais entendu celle de Metallica.
Pour compléter ces influences rock, une autre reprise, cette fois-ci de
Led Zeppelin, avec le morceau culte "Stairway To Heaven", très fidèle à l'original et d'une densité incroyable sur la fin du morceau malgré les deux seules guitares.
Reste sur cet album 7 autres titres tous composés par le groupe. La plupart du temps, c'est joué pied au plancher et sans perte de rythme. "Tamacun" ouvre le bal avec ses mélodies simples mais bien trouvées et sa rythmique implacable. "Diablo Rojo" et "Viking
Man" qui suivent sont dans la même veine.
"Satori" calme un peu le jeu, le morceau est un peu plus doux et confidentiel, même si l'on conserve un rythme rapide. Un peu plus mystérieux et ténébreux, on est submergé dans une nuée d'arpèges.
"Ixtapa" est sans doute le meilleur morceau en ce qui concerne la composition mélodique, pour la première fois nous sommes en présence d'un morceau qui rompt vraiment la pulsation constante que l'on a depuis le début et qui commence à révéler les influences rock évidentes. Le Flamenco est un peu laissé de côté même si on le retrouve dans le jeu de guitare. L'autre originalité de ce morceau est l'entrée en scène d'un violon. Ca me rappelle vaguement le "Friday Night in San Francisco" de Mc Lauglin, Di Meola et De Lucia.
Ensuite viennent les deux reprises, excellentes comme dit plus haut.
"Juan Loco" porte bien son nom. "Loco" signifie fou en espagnol, et l'on a affaire à une mélodie folle et effrénée.
Pour conclure "PPA" n'est pas le meilleur morceau de l'album mais fait office de très bon générique, à noter quand même le solo uniquement percussif de courte durée mais qui illustre bien le style du groupe. Le tout finit en apothéose sur une accélération dantesque.
Ainsi, qu'est-ce que "
Rodrigo y Gabriela" (l'album) ? Ce sont 40 minutes de bonheur sans grande perte de rythme, un style et une technique excellents, une musique sans frontières témoin des péripéties géographiques du duo. A noter un livret bien fourni dans lequel sont expliqués certaines choses à propos des titres (en anglais). En plus si vous pouvez vous procurer la version avec le DVD bonus, la master class expliquant la structure du morceau "Tamacun" est vraiment très intéressante et s'accompagne de plusieurs titres lives et d'interviews.
Pour ma part, j'ai eu la chance de les voir à Evreux il y a deux ans, un moment extraordinaire !
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