Peu connu, le groupe a eu le privilège d'ouvrir les concerts de quelques pointes de l'électro/industriel tels que Orgy, Deadstar Assembly, Celldweller ou même Powerman 5000. Appréciés par les fans pour leurs concerts décrits comme "énergiques" et "hyper-sexuels" (!), les trois membres du groupe offrent un son très électronique aux frontières de la techno, notamment dans leur premier véritable album
Project : Assimilation datant de 2009. Parfois mal rythmé, longuet et trop synthétique, ce premier essai ne risquait pas de déchaîner les foules. Il faudra attendre 3 ans de plus pour que
SINthesize pointe le bout de son nez. Quoi de neuf depuis le premier opus ? Pas mal de choses à vrai dire, et rien que des bonnes.
On soulignera d'abord la voix de VX-5 (également assigné aux claviers), qui s'est affirmée et propose bien plus de nuances. Tour à tour doucereuse, lyrique, rageuse, sensuelle, elle est surtout beaucoup moins "bidouillée" et plus naturelle que dans
Project : Assimilation, même si, metal industriel oblige, elle prend souvent des sonorités robotiques pour coller à la musique. Il faut également noter que l'intégralité de l'album est en chant clair, les amateurs de growls et de hurlements risquent de déchanter et peuvent passer leur chemin.
Les titres sont au nombre de dix, et bien que plus courts, ils sont bien mieux écrits et plus accrocheurs que ce que le groupe nous a offert par le passé. Pour n'en citer qu'un, "Our Life" ouvre l'album avec un écho électronique très vite recouvert par un riff de guitare des plus efficaces. Les couplets laissent la place à VX-5, dans un registre aguicheur, qui nous prépare à un refrain qui en fera taper plus d'un du pied, secondé par une guitare et des claviers qui ne prennent jamais l'ascendant sur le chant comme pas mal de groupes industriels tendent à le faire, mais qui le portent, le subliment, entrecoupés de chœurs robotiques du plus bel effet.
On est bien loin des introductions à rallonge qui rendaient l'immersion dans
Project : Assimilation laborieuse.
Moins percutant, "Skin" offre néanmoins un refrain où VX-5 alterne murmures et envolées en chant clair dans un style totalement inédit pour le groupe. Là encore, les guitares restent présentes tout au long du titre. Et bon sang, ça fait du bien d'entendre enfin de l'industriel où la gratte n'est pas noyée par les claviers, même quand ils restent omniprésents.
Le reste de l'album est également fort réussi, avec des titres tels que "The Darkest Place", "Time To Live" ou même "Beauty Never Dies", où VX-5 nous fait une nouvelle fois rêver au micro dans ce qui restera certainement le titre le plus organique de l'album. Citons enfin "Violent Affection", dans lequel le chanteur s'engage dans un duel vocal avec une certaine Mea, dont la voix voluptueuse s'accorde parfaitement au ton désespéré de la chanson.
On pourra regretter l'absence totale de cris, qui aurait peut-être pu donner plus d'énergie et de punch à certains titres, mais les guitares donnent néanmoins à l'ensemble une agressivité et une lourdeur propres au metal. Les allergiques à l'industriel risquent également de grimacer face à l'enrobage électronique de l'album. Enfin, la courte durée de
SINthesize nous laisse au final un peu sur notre faim. Reste que l'album est bien plus direct et envoûtant que son prédécesseur. Robotique, organique, varié, une petite surprise fort réussie qui ravira les amateurs d'indus et ceux que le chant clair ne rebute pas.
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