Jefferson Airplane, ces États-Uniens dont on ne retient que trois choses :
Grace Slick, ainsi que les deux titres "
Somebody to Love" et "
White Rabbit".
Ce groupe, né en Californie, ne compte même pas la belle chanteuse dans ses rangs pour leur premiers albums : les parties vocales étaient assurées par Marty Balin, la guitare principale par Jorma Kaukonen, Paul Kantner pour le chant et la guitare rythmique, Signe Toly Anderson au chant, Jerry Peloquin à la batterie, Bob Harvey à la basse, et ce fut tout pour leur premier concert, à San Francisco, USA, 1965.
"The Airplane", comme l'appelait les fans, connut les passages de Jack Casady à la basse et de Skip Spence à la batterie deux mois plus tard, puis, ce dernier s'en allant (pour notamment fonder
Moby Grape), ce fut Spencer Dryen qui le remplaça en juin 1966.
En octobre de la même année, celle dont tout le monde allait tomber amoureux,
Grace Slick, rejoignit l'Airplane.
Le premier album du groupe, "
Jefferson Airplane Takes Off", enregistré en 1965 sans
Grace Slick, sorti en 1966, mais cet album fut rapidement éclipsé par son successeur : "
Surrealistic Pillow", ce qui veut dire "oreiller surréaliste", au passage.
Grace Slick y amena deux titres, pris de son groupe précédent -
The Great Society -, les fameux "
White Rabbit" de sa composition et "
Somebody to Love" du guitariste de ce même groupe.
En 1967, l'album sortit donc, et ce fut le "Summer of
Love", Jefferson Aiplane joua au cultissime Monterey Pop Fetsival en compagnie de
Cream,
Jimi Hendrix,
The Who, Big Brother & The Holding Company et autres groupes et personnalités aujourd'hui immortelles... Pourtant, si tout le monde devint aussitôt fétichiste de la belle Grace, elle ne chante réellement - je veux dire par là qu'elle n'est la première voix - que sur ces fameux titres !
L'album a, tout au long des 11 titres qui le compose, ce goût d'acides, de voyages, de nuits à la belle Étoile. Il s'ouvre sur "She Has Funny Cars", une des ces chansons dont le titre n'a absolument rien à voir avec le contenu, menée par le chant de Paul, parfaitement contrebalancé par Grace, et leurs deux voix se marient tout autant bien...
Suit "
Somebody to Love", plus énergique, plus électrique, puis... que dire des autres titres jusqu'à "
White Rabbit" ? C'est tout le problème, voyez-vous. Quoi d'autre, si ce n'est qu'il nous font agréablement voyager, et que "Embryonic
Journey" est une excellent préparation au monstre qui va suivre ?
Car il s'agit d'un monstre : ce titre, sur fond sémantique du roman "Alice au Pays des Merveilles", des champignons hallucinogènes et du sacro-saint LSD, est, en plus d'être l'un des censurables à avoir passé entre les mailles de la loi, en plus d'être une reprise magistrale du Boléro de Ravel, est LA démonstration de la voix sublimissime de la jeune Slick, envoûtante, percutante, tranchante. Le voyage est parfait. Court comme sur une légère prise de drogue - rassurez-vous, je n'y connais rien, je ne fais que supposer.
Le dernier-né "Plastic Fantastic Lover" nous maintient encore un peu sur le fil de la Folie, mais... on a encore le crâne plein du Lapin Blanc.
Atteignant la sixième place des charts états-uniens, l'album leur ouvrit les portes de la célébrité, classé haut aux côtés de "Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club" des Beatles, de "
The Doors" des Doors, et de "The Piper at the Gates of Dawn" de
Pink Floyd. Rien que ça !
Il est aussi considéré comme l'un des CD initiateurs du Summer of
Love, à connaître et acheter sans conditions pour tout amateur de vieux rock psychédélique, en version vinyle avec un peu de chance, et "
White Rabbit" à elle seule vaut la dépense, pour découvrir les autres titres, très bons aussi, mais simplement éclipsés par ce coup de maître de la grande
Grace Slick.
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