Liste des groupes Grunge Pearl Jam Ten

Que vois-je à nouveau ? Pour Pearl Jam pratiquement aucune chronique !!! Une nouvelle fois je me dois d’intervenir et ne pas laisser cette situation perdurer plus longtemps. Alors, on ne va pas refaire l’histoire du groupe, cela a déjà été fait à maintes reprises mais il faut savoir qu’en déboulant plein pot au début des années 90, Pearl Jam est tout sauf un groupe de débutant et compte en ses rangs des musiciens aguerris, notamment Jeff Ament et Stone Gossard, qui ont fait leurs armes dans des formations aujourd’hui considérées comme culte (Green river, Mother Love Bone) pour tout amateur de "grungerie".

Avec "Ten", nom donné en hommage au numéro fétiche d’un joueur de basket, Pearl Jam frappe d'entrée un très grand coup en cette année 1991, et se pose comme le challenger le plus sérieux et le plus à même de contester l’hégémonie naissante de Nirvana. Ce qui a irrité un Kurt Cobain n’hésitant pas à s’en prendre ouvertement au quintet, critiquant leur démarche en les traitant de "vendu" et d’autres sympathiques noms d’oiseaux. Notre homme avait-il raison ? Et bien pour ma part, je réponds par la négative, notamment à l’écoute de cet album. Même si Pearl Jam est affilié au mouvement grunge et en reprend certains codes, il y a toutefois un monde, musicalement parlant, avec la 'tête de prou nirvanesque' et son punk noisy aux forts relents métal.

Sur" Ten", Pearl Jam nous propose du pur Rock qui peut paraître assez classique mais racé, et qui n’en demeure pas moins classieux et élaboré. Qui sait se faire puissant et aérien, mais également empreint de lyrisme et de mélancolie. Les qualificatifs ne manquent pas, mais sans jouer la carte de la surenchère en matière de brutalité et d’agressivité, le rock de Pearl Jam en impose. Les guitares, en harmonie, sont incisives. La basse sait se faire enTendre et la batterie cogne comme il faut sans en faire des tonnes, le tout enveloppé par la voix puissante et chaude d’un Eddie Vedder qui délivre une sacré performance vocale.

Autour d’une thématique traitant des problèmes de société telle que la pauvreté, mais également des difficultés de l’enfance et de la filiation, ainsi que de la solitude, "Ten" est subtilement agencé pour s’emparer de l’auditeur et ne plus le lâcher. La première partie est pratiquement parfaite avec des titres forts, aux refrains imparables, presque des hymnes ("Even Flow" et "Once"), des soli en veux-tu en voilà, évitant tout étalage technique mais plein de feeling, remplis de fougue et superbement mélodiques (l’extraordinaire "Alive") ou tantôt agressifs, limite malsains ("Why Go"). Pearl Jam, ne voulant pas proposer un bloc sonore, évite que le moteur s’emballe et surchauffe, avec notamment "Black", "Jeremy" et "Oceans", plus posés, emprunts d’une sombre gravité et non dénués de poésie. Le groupe relance ensuite idéalement la machine avec "Garden", compo envoûtante et poignante au possible, "Deep" et "Porch", morceaux assez rentres dedans, plus hargneux, pour conclure enfin avec "Released", la petite douceur toute légère mais qui n’en reste pas moins empli d’une certaine inTensité. L’inTensité, c’est d’ailleurs le maître mot de cet album, le fil conducteur entre chacune de ces compositions terriblement ensorcelantes.

"Ten" est donc une pleine réussite, captivant de bout en bout et complètement maîtrisé. Ce qui laisse augurer de belles promesses pour la suite. Pearl Jam s’impose d’entrée comme l’un de grands groupes du début des 90’s et avec lequel il faut plus que compter. On ne criera pas au chef d’œuvre mais "Ten" est sans conteste un grand album, incontournable pour tout amateur de rock.