The Beatles (White Album)

Liste des groupes Pop Rock The Beatles The Beatles (White Album)
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18/20
Nom du groupe The Beatles
Nom de l'album The Beatles (White Album)
Type Album
Date de parution 22 Novembre 1968
Labels Parlophone
Style MusicalPop Rock
Membres possèdant cet album134

Tracklist

DISC 1
1. Back in the U.S.S.R.
2. Dear Prudence
3. Glass Onion
4. Ob-La-Di, Ob-La-Da
5. Wild Honey Pie
6. The Continuing Story of Bungalow Bill
7. While My Guitar Gently Weeps
8. Happiness Is a Warm Gun
9. Martha My Dear
10. I'm So Tired
11. Blackbird
12. Piggies
13. Rocky Raccoon
14. Me By
15. Why Don't We Do It in the Road?
16. I Will
17. Julia
DISC 2
1. Birthday
2. Yer Blues
3. Mother Nature's Son
4. Everybody's Got Something to Hide Except Me and My Monkey
5. Sexy Sadie
6. Helter Skelter
7. Long, Long, Long
8. Revolution 1
9. Honey Pie
10. Savoy Truffle
11. Cry Baby Cry
12. Revolution 9
13. Good Night

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The Beatles


Chronique @ Doncha

22 Décembre 2009
1968.
L'Angleterre, l'Europe, le Monde est rempli de couleurs, de joie de vivre, faites la paix pas la guerre, laissez-vous pousser les cheveux, faites l'amour en pleine forêt! Le mouvement psychédélique, largement influencé par les 2 albums des Beatles en 1967 (Magical Mystery Tour et surtout Sgt. Peppers Lonely Hearts Club Band)bat son plein.

Et justement, les Beatles ont lancé la mode de la pochette d'album haute en couleurs !
Et pourtant... A peine un an plus tard, sort ce double-album, blanc, sans rien(sur le vinyle, "The BEATLES" était écris en blanc, en relief).
Et malgré quelques notes d'humour (Back In The USSR, Martha My Dear, où l'amour de Paul pour son chat, Birthday à mettre les jours d'anniversaire ou encore Savoy Truffle et l'amour du chocolat), la joie est absente de cet album, il est blanc, il est froid.

Que s'est-il passé alors, pour qu'en moins d'un an, le groupe le plus psyché devienne aussi distant ?
Une multitude de raisons peuvent être évoquées, la drogue, Yoko Ono, guerre des égos, sans oublier la visite du groupe Chez le Machinchose Yogi, en Inde.

Est-il possible qu'un groupe en pleine tension puisse enregistrer un bon album?
Allez avouer que vous pensez que non.
C'est là qu'un argument de plus pour dire que les Beatles sont à ce jour le plus grand groupe de rock jamais crée, parce que voilà que c'est album est un chef-d'œuvre, selon moi leur meilleur album.
On dit parfois, que la pop n'est qu'un ramassis de chansons niaises, sans envergures, anecdotiques.
The White Album est sans doute le plus grand génie de la pop condensé en deux disques.

Alors bien sûr, je pourrai vous décrire chanson par chanson l'album, mais deux problèmes se posent.
D'abord, 30 chansons à décrire, c'est long.
En second, chose assez étrange, en décrivant chanson par chanson, on évoque de nombreux chef-d'œuvres, mais aussi, des chansons 'moins biens', voire mauvaises ou encore inécoutables !
Le White est un tout, pas une simple énumération.

Mais il faut quand même évoquer certaines chansons.
La meilleure composition de George Harrison, et le sommet de cet album : While My Guitar Gently Weeps, un diamant pur, Eric Clapton, premier membre extérieur au groupe à collaborer à l'œuvre des Beatles, fait littéralement pleurer sa guitare sur ce morceau simplement magique.
Julia, peut-être la ballade la plus douce et la plus belle au monde.
La première (et avant-dernière!) compo de Ringo, Don't Pass Me By.
Yer Blues, où la joie de rejouer ensemble, comme au début, sans y rajouter des tonnes d'overdubs.
Helter Skelter, Paul prend de l'avance sur Led Zeppelin est nous hurle son hard-rock, tout droit tiré de ses entrailles.
Long, Long, Long, ballade magistrale de George (montez le son sinon on entend pas grand chose !).
Cry Baby Cry, chanson de John pourtant simple, mais qui résume l'album, gaie et mélancolique à la fois.
Et enfin, le morceau qui en a fait saliver plus d'un : Revolution 9.
Qui n'est pas devenu fou, n'a pas choqué à son écoute, ne s'est pas demandé ce qu'avait ingéré John avant de faire 'ça' ; La plus longue compo des Beatles, 8 minutes de bruits, de collages, de cris, de bandes mises à l'envers, et j'en passe.
Et pourtant, que serait cet album sans cette compo? Toujours une tuerie certes, mais comme je l'ai déjà lu quelque part, Revolution 9 est au White, ce qu'est le sourire à Mona Lisa.

On mentionnera également, que c'est dans cette période là que le groupe a, en plus de sortir un album exceptionnel, sorti son meilleur 45 tours, Hey Jude et Revolution (pas la 9 !), en Face A, la chanson la plus vendue des Beatles, le plus grand succès de Paul, et sa coda légendaire (Nananananananana Hey Jude ♪), en Face B (ou plutôt double face A), un énorme blues-rock de John, qui avouons le, tue tout.

Un album d'exception, il n'en existe pas beaucoup (je considère que j'en ai que 4 sur plus d'une centaine...), alors franchement il faut l'écouter, ensuite le réécouter, comprendre ce qu'ils ont voulu faire, se mettre le contexte en tête, vous obtenez là le possible meilleur album de tous les temps (j'exagère j'exagère, je sais, mais c'est mon avis personnel).

20/20.
Morceau préféré : While My Guitar Gently Weeps.

4 Commentaires

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Blastodon - 23 Décembre 2009: MOI!!!
hotrodfrancky - 31 Janvier 2014: Mon cher Doncha, tu as résumé à merveille mon sentiment vis--à-vis de cet album! Le meilleur des Beatles dans une période où tout partait en suçette individuellement et collectivement, la "chanson" la plus décriée, sans compter la récupération odieuse de Charles Manson, histoire d'en rajouter une couche... Bref, tout pour devenir une légende... Bravo!
lovemedo - 31 Janvier 2014: Imparable. Et tout à fait d'accord sur While my Guitar. Juste Enorme.
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Chronique @ hotrodfrancky

27 Décembre 2016

"Who knows how long I've loved you..." ("I will", The Beatles White Album - 1968)

Ah, le fameux "Double White" des Beatles. L'album le plus simple et le plus compliqué des Fab Four, le plus long, controversé, aimé, détesté, discuté, le moins compris, le début de la fin du machin, voir d'un autre truc... Une chose est sûre; cet album, pardon, ce double album (objet très rare à l'époque), tout le monde en a parlé, tout le monde l'a écouté, tout le monde a une anecdote dessus, bref tout le monde a une opinion dessus, et ça prouve déjà une chose, c'est que tout le monde a (au moins) un exemplaire, voire une partie de ce disque chez lui, voire dans son cerveau, voire sur une Playlist quelconque... Belle réussite, non?

L'album sortit, en Angleterre, le 22 novembre 1968, le lendemain d'une fausse couche de Yoko Ono, tombée enceinte de John Lennon peu de temps après leur rencontre... Ah oui, parce que John n'est plus avec Cynthia depuis quelques temps (on dirait du Paris-Match de l'époque, cette chronique!). Bon, allez, le mieux, c'est de repartir au début de la construction de cet album magique, au temps du Flower Summer...

Bien, on est à Londres, été 1967, révez un peu... Les Beatles VIennent de sortir un album magistral, "Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band", moins d'un an après avoir décidé d'arrêter les concerts, et, à l'écoute du disque, on comprend pourquoi; impossible de reproduire "ça" sur scène, avec les cordes, les cuivres, le mélotron, les bruitages, les bandes passées à l'envers. En gros, les Beatles se sont faits un cadeau, ils ont maintenant le temps entre chaque album, puisqu'il n'ont plus de tournée de promotion à faire. En plus, ils viennent de comprendre un principe; plutôt que de faire des scopitones tout pourris, ils font de véritables petits films publicitaires pour leur singles, ce qui leur évite également d'aller se produire dans certaines émissions où ils n'ont absolument pas envie d'aller. Quelque années plus tard, à la naissance de la chaîne MTV, on appellera ça des vidéos-clips... vous n'avez rien inventé, les gars, les Beatles l'ont fait avant vous, comme toujours.

Pendant ce temps-là; à San Francisco, California, USA, les hippies, cheveux longs et idées courtes (bravo Jojo, ça, c'est un titre!), envahissent Ashbury Height, le LSD se répand dans la communauté, tout le monde vit d'amour et de hasch, les sourires béats sont à tous les coins de rues. Charles Manson, récemment libéré de prison, où il a passé une grande partie de sa jeune vie, arrive à Frisco à ce moment-là, et juge le moment "opportun"...

A Londres, les Beatles VIennent de faire la connaissance du Maharishi Mahesh (comme j'ai pas l'intention de répéter son nom en entier à chaque fois, si vous le voulez bien, à partir de maintenant, je vais l'appeler "MM"... et si vous ne le voulez pas, je vous enchose!). MM est Hindou, haut comme trois pommes qui n'auraient pas fini leur croissance, tout le temps en train de se fendre la pêche, il prêche la bonne humeur en toutes circonstances, genre: "Marrez-vous tous, les gars, les filles, touchez vous la b***, surtout la mienne, et surtout les filles!". Bref, les Beatles l'adorent, et lui promettent d'aller le rejoindre dans un séminaire à Bangor, au Pays de Galles. Ils partent en train depuis Londres, avec armes (LSD à tous les étages), bagages (chemises à fleurs et moustaches bien taillées), et amis (Mick Jagger et Marianne Faithfull, jamais à l'abri d'une bonne poilade, sont du voyage). John a juste "oublié" sa femme sur le quai de la gare, à Londres. Ce sera le coup de poignard définitif entre John, Cynthia et Julian...

Deux jours après leur arrivée au centre de méditation de MM à Bangor, Brian Epstein, leur manager historique, celui qui les a fait découvrir d'abord à l'Angleterre, puis à l'Europe, puis aux USA, est découvert mort dans son appartement de Londres. Suicide. Les Beatles sont bouleversés. MM leur dit qu'il ne faut pas s'en faire, qu'il doit être heureux là où il est, et qu'il faut continuer à vivre et à se toucher la b***, enfin, surtout la sienne, et surtout les filles...

Les Beatles décident alors (enfin, surtout Paul!) de se consacrer à l'image et décident de tourner un film de leurs pérégrinations dans l'Albion de 1967. Ca donnera "Magical Mistery Tour" et ce sera le seul (relatif) "four" de leur carrière. Quoique... un four... pour les Fab Four... non, bon, laissez tomber....

John est dans une période plutôt trouble, à ce moment-là. Après avoir "oublié" sa femme sur le quai de la gare, encaissé la mort de Brian Epstein (qui était amoureux de lui depuis toujours, alors que John se foutait de lui de manière abjecte dans les journaux), voilà qu'il rencontre une artiste avant-gardiste japonaise , Yoko Ono, au moment où son propre père, qu'il n'avait plus vu depuis l'age de 5 ans réapparait, non pas pour lui demander de l'argent, mais tout simplement lui signaler sa présence, alors qu'il travaille comme plongeur dans un resto à 5 kilomètres de chez son fils. John part en vrille complète, amène Yoko chez lui, alors que Cynthia est en vacances et enregistre en une nuit un album qui deviendra culte, surtout sa pochette, "Two Virgins".

Paul n'est pas en reste. Le bon Paulo, le gentil Paulo, ce brave Paulo, que voulez-vous, lui, le gendre idéal, ben lui aussi il a la braguette qui le démange. Il fait un jour la connaissance d'une certaine Linda Eastmann (rien à voir avec la famille Kodak, malgré le patronyme et son job de photographe) et la pauvre Jane Asher, que toue la Britanniquerie aimait tant, avec sa bonne bouille d'anglaise rouquine pur jus, et bien faut se rendre à l'évidence, le gars Paulo, il préfère tremper le biscuit dans l'Amérique toute neuve plutôt que dans le Royaume-Uni tout vieux!

Quittons le carnet rose (mais c'était utile pour situer le contexte), et retrouvons nous donc au début 1968. Les Beatles s'envolent pour l'Inde, après le semi-échec de "Magical Mistery Tour", pour rejoindre MM sur les bords du Gange, à Rishikesh. Il y a du beau monde là-bas; les Beatles, leurs compagnes (dont Cynthia et Jane), un Beach Boy, Mia Farrow... En fait de centre de méditation transcendantale (excusez-moi pour l'orthographe, je crois bien que c'est la première fois de ma vie, et sûrement la dernière, que j'écris ce mot-là), ça ressemble surtout à un camp de vacances pour fortunés et désoeuvrés, pour ne pas dire à un lupanar pour MM et ses ouailles. Ringo mettra les voiles avec Maureen, sa femme, au bout de quinze jours, lassé de bouffer des oeufs! Paul partira fin mars, George et John mi-avril, tous peu convaincus par les prêches du MM, surtout depuis que Dennis Wilson leur a dit qu'il a vu le nabot Hindou tripoté Mia Farrow. Mais bon, c'était surtout la sienne, et surtout les filles, ils étaient prévenus, après tout...

George invite les autres dans son cottage à la fin mai pour enregistrer les ébauches des chansons qu'ils ont composé en Inde. Mamma mia, il y a 35 chansons, minimum! Il va falloir élaguer. Ils rentrent immédiatement en studio pour commencer à enregistrer ce qui deviendra "Revolution 1" ainsi que "Don't Pass Me By", première composition de Ringo à figurer sur un album des Beatles. C'est à ce moment-là qu'interviendra un fait majeur dans l'histoire des Beatles. Cynthia et son fils, Julian, rentrent de vacances et apprennent la forfaiture de John, qui, de toutes façons, va réclamer le divorce. Se sentant alors libre de tout, John invite, à Abbey Road, Yoko pour commencer à élaborer "Revolution 9", le morceau de toutes les haines et de toutes les rancoeurs.Il est à noter, donc, que ce n'est pas Yoko qui est rentrée dans le studio, mais John qui lui a dit de venir et de travailler sur un morceau. Le loup dans la bergerie, mais la porte était ouverte, donc...

Pendant ce temps-là, Charles Manson s'est accoquiné avec des voyous défoncés de San Francisco, quelques zonardes à la cuisse légère et au vin mauvais et à migrer vers Spahn Ranch, un ancien décor de western miteux près de Los Angelès, là où, peut-être, son "talent" de musicien pourrait être perçu, ce qui rendrait sa "Famille" heureuse... et jusqu'à un certain point inoffensive, quoique...

Pendant que John poursuit son délire sur "Revolution 9", Paul va dans un autre studio, enregistre et mixe tout seul "Blackbird". A ce demander à quoi servent les autres. Surtout que John s'enferme plusieurs jours avec Yoko, seuls, pour "travailler" sur "Revolution 9", le faisant passer de 3 à 10 puis 1 minute, avant de réintroduire d'autres bandes... Bref, il aura fallu plus d'un mois à John pour accoucher d'un seul morceau de cet album, qui s'appelle "Revolution 9". Je ne porterai aucun jugement sur ce morceau, n'ayant aucun avis , ni aucune attirance pour ce que l'on appelle de la musique avant-gardiste. Il y a un autre groupe que j'adore, "Noir Désir", ils ont un genre de "truc" pareil, "L'Europe", avec Brigitte Fontaine, je ne peux pas non plus le juger, je ne suis jamais aller au bout.

Après son délire "Revolution 9", John réintègre le groupe, pour enregistrer une de ses compos, "Everybody's Got Something To Hide, Except for Me And My Monkey". Dans cette période, John a écrit deux chansons à l'origine pour Fats Domino; "Me and My Monkey" et " Lady Madonna". Fats a choisi "Me and My Monkey". Dommage.

La suivante à être enregistrée est "Good Night". Ecrite par John, il se refuse à la chanter, la trouvant trop "gnan-gnan" pour son image de Rocker et la fait chanter par Ringo. Puis c'est au tour de "Ob-La-Di, Ob-La-Da", et, là, les digues commencent à craquer; John et George détestent le morceau, Paul veut de la perfection partout sur ce titre. Grosse engueulade. Pour calmer le jeu, John présente une nouvelle version de "Revolution 1", plus électrique, pour en faire un single. Paul fait mine d'accepter, mais lui garde un chien de sa chienne. Ambiance. Il compose "Hey Jule", une chanson pour Julian, le fils de John et Cynthia, soi-disant pour lui expliquer que son père est un salop qui se barre avec une autre, avant de la rebaptiser "Hey Jude", d'en changer les paroles et de la présenter en alternative à la face A du 45 tours. Franchement, vu de mon coté, le 45 tours "Hey Jude/ Revolution", je lui aurai usé les deux faces pareil! Et beaucoup de gens auront été de mon avis, vu que ce sera le single le plus vendu des Beatles.

Suivent alors la sortie du film d'animation "Yellow Submarine", et surtout le début de l'enregistrement de "Helter Skelter", surnom donné à sa théorie par Charles Manson, et de "Sexy Sadie", surnom donné par le gourou à une de ses maîtresse, Susan Atkins.

Et puis c'est au tour de "While My Guitar Gently Weeps", composé par un George Harrison en état de grâce, sauf que... George a une fâcheuse habitude... on va retourner dans le "Paris-Match", mais il a la main leste sur sa compagne, la sublime (matez les photos, vous m'en parlerez après) Patty Boyd. Et Patty n'en peux plus. George a composé ce titre superbe, mais veut un solo de guitare digne de ce nom et à la hauteur du morceau. Comme il chante et qu'il a déjà une rythmique très compliqué à mettre en place, il demande à John de prendre le lead. Après une journée d'essais, il faut se rendre à l'évidence, John n'y arrivera pas. George fait alors appel à un pote, Eric Clapton (on a les amis qu'on mérite!), le garçon se pointe, qui lui claque un solo que-bon-voilà-ça-c'est-fait, range sa gratte, et lui annonce que "Tiens, au fait, j'me barre avec ta gonzesse, elle en a marre des tartes, a plus!". Y a des jours comme ça...

Les titres s'enchaînent; "Mother's Nature Son", "Yer Blues" (Yeah, I'm Lonely, Wanna Die...), "Rocky Racoon", "Wild Honey Pie"... les Beatles sont prolixes, mais l'ambiance dans le studio est détestable. Toutes les petites rancoeurs accumulées depuis des années ressortent. Plus grave, au niveau musical, ils ne se font parfois plus confiance. Paul joue ainsi seul sur "Blackbird" mais aussi sur "Why Don't We Do It In the Road?". Le point culminant a lieu lorsque Paul prend la place de Ringo sur "Back in the U.S.S.R.". Véxé comme un pou, celui-ci fout le camp d'Abbey Road d'abord, en annonçant à tout le monde qu'il se barre des Beatles, puis d'Angleterre carrément, en allant sur le yacht de Peter Sellers, en mer Egée, où, après avoir refusé de manger du poulpe, il composera "Octopussy's Garden" (véridique!). Il reviendra quinze jours plus tard dans les studios londoniens et retrouvera sa batterie adorée couverte de fleurs, avec un petit Bristol sur lequel il était écrit "On t'aime"...

"I Will" (une des plus belles ballades que je connaisse, moi, le Rocker, fan de gros son, je suis à la limite de la larme à chaque fois que je l'écoute), "Birthday", "Glass Onion", les Quatre Fantastiques retrouvent leur vitesse de croisière, après l'incident Ringo. Puis John passera deux fois au tribunal en quelques jours; une première fois pour "détention de graines de cannabis(!!!)", 219 graines exactement, la deuxième fois pour finaliser son divorce. Le 21 novembre 1968, Yoko Ono perdait John Ono Lennon. Le lendemain, "The Beatles", plus connu sous le nom de "Double Blanc" en France sortait. Certains l'adorent, d'autres disent "Bof", d'autres, encore, disent que cet album sentait le sapin (facile, après coup), il n'empêche que, pour un groupe qui avait, apparemment, un pied dans la tombe et l'autre sur une peau de banane, un groupe déchiré par les tensions internes, les divorces, les problèmes financiers liés à leurs nouveaux statuts de propriétaires du groupe Apple, la drogue, leur recherche existencialiste, la volonté de combler leur fans sans faire d'apparitions publiques, les décès de proches, dont ils parlent dans l'album (le bouleversant 'Julia", maman de John tuée par un chauffard pendant son adolescence déjà difficile) et la bouffe dégueulasse de l'Inde de la fin des sixties, franchement, moi, cet album m'apparait extraordinaire. Je ne dis pas que tout est bon ("Revolution 9", je ne m'y ferais jamais), mais rien que pour "While My Guitar Gently Weeps"; il est indispensable d'avoir cet album dans sa discothèque.

A l'été 1967, les Beatles triomphaient avec "Sgt Pepper's..."

A L'été 1968, ils étaient en studio pour enregistrer "Blackbird", "Piggies", "Helter Skelter"...

A l'été 1969, Charles Manson et sa "Famille" massacraient les époux LaBianca, puis, quelques jours plus tard, Sharon Tate, femme de Roman Polanski, et quelques-uns de leurs amis. Après les avoir poignardés, flingués, pendus, éventrés, ils inscrivirent sur les murs, avec le sang de leurs victimes, les mots "Arise", "Pig" et "Helter Skelter" qui figuraient dans l'album "The Beatles". Lors du procès, Charles Manson expliqua qu'il n'avait fait qu'agir aux ordres des Beatles, qui lui avaient demandé, via leurs chansons, de tuer des gens de manière la plus horrible qui soit, afin de faire croire qu'il s'agissait de crimes commis par des "Blackies" ("Blackbird") contre des cochons ("Pigs", et donc "Piggies"). Cette théorie fut baptisé par Manson le "Helter Skelter" (un mélange de "Grand 8" et de "Tobbogan de la mort"), et lui servit d'alibi pour expliquer ces atrocités. Aprés quelques secondes de réflexion, le procureur Vince Bugliosi décida que ce n'était pas la peine de faire déplacer Mrs McCartney, Lennon, Harrison et Starr pour venir expliquer leur propos à la cour. Et il se débrouilla pour convaincre la cour qu'il fallait que Mr Manson soit, sinon tué, tout au moins enfermé à vie dans les geôles de l'Etat américain, car il était complètement dingue.

Et, en plus, il n'avait rien compris aux Beatles

HRF




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lovemedo - 27 Décembre 2016: Franchement mon Francky, vu le pseudo que j'ai choisi ici, tu te doutes que j'ai grave kiffé ta chronique, comme on dit de nos jours ! Tu t'es même surpassé :)
Tout y est : l'ambiance dedans, dehors, le contexte bref : on s'y croirait !
Merci mon ami !
ZazPanzer - 28 Décembre 2016: Putain quelle chronique Francky ! Énorme ! Je te dois une tournée ;-)
Perso je préfèrerai toujours les early Beatles, plus de souvenirs liés à mon enfance, mais cet album n'en reste pas moins,comme tu l'a si bien expliqué, indispensable...
largod - 28 Décembre 2016: Chapeau bas Francky pour cette chronique d'anthologie. Ce double blanc méritait bien un pavé aussi précis que bourré d'anecdotes agrémenté de ta gouaille. Il y a beaucoup de chefs d'oeuvre sur ces 2 galettes. Et le fab 4 allait nous en offrir encore d'autres.
Merci l'ami !
swit35 - 28 Décembre 2016: Wouch.. merci Francky pour ce pavé qui remet un de mes albums d'adolescence dans son contexte.C'est le premier Beatles que je me suis payé en CD first press numéroté à l'époque, je l'ai acheté car j'avais découvert un peu auparavant Helter Skelter avec Motley Crue et Back in the USSR avec les Kalashnikov, groupe keupon rennais ! je voulais entendre les originaux - comme quoi !
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