Ah il est loin le temps où
Pink Floyd brillait, en 1994, cela fait 7 ans que le groupe est silencieux, et on attend l’annonce de la séparation.
Roger Waters l’avait dit, avec son départ, le groupe ne survivra pas, pourtant, après ça, il y avait eu
A Momentary Lapse of Reason en 1987, pas le meilleur certes, mais très bon quand même, mais depuis plus rien... Et puis voilà qu’en 1994 on nous annonce qu’avant de se séparer, le Floyd va sortir un ultime album. Cette fois, on le sait, le groupe va prendre fin d’ici un an, mais quelle joie de le réentendre une dernière fois. L’album sort en 1994 et s’appelle
The Division Bell. Pour info, les deux derniers albums de
Pink Floyd se sont fait mettre en pièce par la critique qui n’a jamais été indulgente envers le groupe, mais cette fois, sans être enthousiaste, elle apprécie plutôt bien l’album. Difficile en fait d’y croire, dans de telles conditions, après 7 ans d’absence, que peut faire encore
Pink Floyd?
Avec cet album, les doutes sont immédiatement dissipés, le Floyd est de retour au sommet avec un album qui malgré les réticences est bien du même calibre que ses illustres ancêtres Dark Side,
Animals ou
The Wall. Il n’y a plus Waters, ça manque c’est vrai, mais on retrouve un Wright actif, lui qui avait été fantomatique dans le précédent, ça fait plaisir à voir. On peut à nouveau entendre ce son magique de la guitare de
David Gilmour, notamment avec What Do You Want from Me, grand titre blues rock, à glisser parmi les Sheep ou les Young Lust, mais avec une approche plus mélodique. Dans le genre belle chanson qui bouleverse façon
Wish You Were Here ou
Hey You, on a du lourd dans cet album,
Lost for Words, Poles Apart ou Coming Back to Life, se chargent de nous mettre la larme à l’œil tout en proposant une avalanche de sonorités modernes et recherchées. Et puis le retour de Wright a eu ses effets, on peut entendre ce clavier grave et ces mélodies planantes que l’on adorait, comme dans l’extraordinaire Wearing the Inside Out, qui rappelle le Floyd de 69-73. Ailleurs, l’héritage de
The Wall est aussi audible dans
Take It Back, très bonne chanson aussi, assurément
Pink Floyd n’a rien perdu et ça s’entend. Et puis que serait cet album sans son final épique,
High Hopes, qui incarnera le chant du cygne du groupe, un titre grandiose qui se hisse également parmi les plus grandes chansons du groupe, avec un chant énigmatique et lourd, et un refrain planant et doux, du grand art.
Alors c’est sur, le groupe s’est servi des formules qui ont marché dans le passé pour construire cet album, mais il s’avère que cette formule est excellente, et c’est avec grand plaisir qu’on retrouve
Pink Floyd jouant ce qu’il sait faire le mieux, du rock progressif tantôt planant, tantôt poignant, mais toujours aussi magistral. Après cet adieu monumental,
Pink Floyd rejoindra la longue liste des groupes du passé, mais ces 30 ans d’existence auront laissé une trace indélébile dont l’influence n’a jamais faibli.
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