Liste des groupes Rock Alternatif The Shifted Thirst

Spécialement révélés grâce à un tremplin jeune qui leur aura notamment permis de s'offrir une petite existence artistique et musicale, les Shifted n'en restent pas moins un fier combo Niçois doué d'énergie et d'un certain talent qu'il sera bon d'exploiter sur ce « Thirst ».

A première vue, le groupe trempe en plein dans un rock alternatif inspiré par les années '90 (« Women Are Mean », « Apatheia »), par les riffs hard-rock (« Message », « New York's Calling ») ou même par un folk-rock/blues léger et minimaliste (c'est le cas de « Winter's Love »). C'est propre, les cinq titres sont tous très bien composés et produits et le mariage des deux voix entre Fanny Gomes/Victor Gauci apporte vraiment un plus dans les mélodies à l'image du titre d'ouverture.

Du coup, et d'emblée, « Women Are Mean » nous impose un rythme très intense avec sa dose de guitares explosives et grungy alternant constamment entre une voix masculine mélodique à la Daniel Johns (ex-Silverchair) et un timbre féminin prenant un ton plus grave et balançant un rock groovy et énergique à la manière, parfois, d'une certaine Izia. Ainsi, dès que ces deux timbres se mélangent et que nos deux vocalistes haussent le ton, on peut facilement obtenir de belles choses, entraînantes et addictives. Par exemple, avec le second morceau « Message », l'ouverture se fait directement avec l'association des différents chants avant de tomber nez-à-nez avec un gros riff hard-rock qui prend le dessus, et très influencé, dans les sons, par la génération nineties avec une compo simple mais bien exécutée, et un solo en guise d'accompagnement.

Il y aura sûrement une baise de régime inévitable avec les titres suivants, à commencer par la ballade « Winter's Love » qui joue beaucoup sur les voix et la mélancolie mais ne propose rien de très dynamique ou d'inédit ou avec la peut-être plus incisive, au départ, « New York's Calling ». Mais dans le cas de cette dernière, elle s'avouera en fait rapidement usante, faute à un rythme de bas régime et à un morceau qui manque d'un peu de folie. Cependant, la bonne surprise sera celle de l'addictive et si entraînante (au niveau des refrains surtout) « Apatheia » qui libère aussi un certain lyrisme, une poésie très appréciable (et agréable) ici pour terminer ce premier EP.

Avec « Thirst », on ne se fait pas trop de soucis pour eux, car ces jeunes gens y arriveront tôt ou tard. Reste à continuer de pratiquer leur musique et à exploiter leurs talents et de belles choses verront le jour dans les années à venir, c'est certain.