Trip-R est avant tout un album qui va vous faire voyager à la croisée des sons, là où seuls des groupes considérés comme avant-gardistes ont vraiment posé le pied, balançant dans les oreilles une musique sans grande complexité mais qui se veut pourtant innovante. Le secret ? Hormis la folie ou le génie, je ne vois pas trop…A vous de choisir.
Les présentations n’ont pas encore été faites. Xiren (prononcer Seer-In) est un artiste américain indépendant renommé à l’international pour ses shows explosifs. Après une année sur la route marquée par des catastrophes en Inde puis aux Etats-Unis, notre homme avait de la matière pour créer ce
Trip-R, qui se révèle être un concentré des émotions ressenties pendant ces évènements dramatiques.
Pourtant, tout au long de l’album, on remarque une certaine retenue là où toute la violence de Xiren aurait pu être libérée pour apporter plus de crédibilité encore à cet opus. Non pas qu’il n’y ait pas la moindre émotion sur ce
Trip-R, mais elles semblent finalement superficielles, ou peut-être communes et passant après la technique. Effectivement, à ce niveau-là difficile d’émettre des reproches, puisque la basse est mordante et la voix de Xiren juste transparente, puissante, malgré un air de déjà entendu que je n’arrive pas à définir. Là est le gros défaut de cet album, cette difficulté à se différencier véritablement par rapport à d’autres artistes plus connus, se manifestant par la présence évidente d’influences comme Porcupine Tree sur « Burn Your Love Down » ou encore U2 sur « Something More » notamment.
Un travail sur les ambiances a en revanche été fait, puisque surgissent sans qu’on s’y attende des titres afro, électro, barjo comme « Jesus Was An Alien », ou encore des passages carrément symphoniques, je pense ici à « Burn Your Love Down ». Cependant beaucoup de morceaux se répètent et se révèlent assez simples si on gratte cette bonne couche de vernis. Quant au single « Ship Of Fools », qui a véritablement cartonné aux Etats-Unis, j’ai bien cru reconnaître en l’écoutant une BO de série pour adolescentes. Une vraie déception qui n’a fait que s’accroître au fur et à mesure que les chansons se succédaient, alors que le premier morceau que j’avais lancé, «
Trip-R », m’avait botté par son énergie, ses sonorités presque metal, et une certaine forme de spontanéité que j’ai assez peu retrouvée par la suite.
Un résultat assez mitigé donc pour ce
Trip-R, qui se veut révolutionnaire sans pourtant creuser sa différence en profondeur. L’idée était là, mais notre homme devrait apprendre à se détacher de ses influences pour créer quelque chose de véritablement innovant, et non pas juste un concentré d’influences saupoudré d’ambiances diverses made in Xiren.
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