Ultra

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17/20
Nom du groupe Depeche Mode
Nom de l'album Ultra
Type Album
Date de parution 14 Avril 1997
Enregistré à Abbey Road Studios
Style MusicalNew-Wave
Membres possèdant cet album64

Tracklist

1.
 Barrel of a Gun
 05:36
2.
 The Love Thieves
 06:34
3.
 Home
 05:43
4.
 It's no Good
 05:59
5.
 Uselink
 02:21
6.
 Useless
 05:12
7.
 Sister of Night
 06:05
8.
 Jazz Thieves
 02:55
9.
 Freestate
 06:44
10.
 The Bottom Line
 04:27
11.
 Insight
 06:26

Bonus
12.
 Junior Painkiller
 02:09

Durée totale : 01:00:11

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Depeche Mode


Chronique @ venomesque

25 Août 2013

Un album de renaissance

Haaa...Depeche Mode...difficile pour moi de ne pas aborder ce groupe et cet album sans une certaine émotion, il s'agit du tout premier groupe pour lequel j'ai eu mon "coup de foudre" musical, mais aussi le tout premier groupe ayant réussi à me fasciner par la richesse et la progression de son répertoire! En effet, si il y a bien un groupe dans toute l'histoire du Rock a avoir su évoluer tel un vrai "caméléon musical" c'est bien eux!

L'album qui nous intéresse ici : "Ultra" est sorti en 1997, soit pendant la période "rock/électronique" du groupe légèrement abordée avec "Violator" en 1990, et en plein déroulement sur l'album précédant Ultra : Songs of Faith and Devotion (1993). Depeche Mode a pourtant souvent été injustement réduit au seul courant "New Wave" dont il avait été un des plus éminents représentants dans les années 80. Evidemment, une bande de 4 jeunes gens à la coupe de cheveux et au look propret servant une musique 100% pop/synthétique ne pouvait que tomber dans une stigmatisation qui allait les poursuivre pendant de nombreuses années, il faudra attendre le chef d'oeuvre "Violator" sur lequel le son s'était plus obscurcit et affiné, via une production plus léchée et moderne et l'apparition de guitares créant de superbes singles fédérateurs que tout le monde cite à tout bout de champ : "Personal Jesus" et "Enjoy the Silence", pour faire du groupe un géant mondial capable de marier les rythmiques froides et synthétiques au rock traditionnel. Mais à l'époque où a été produit "Violator" le contexte de travail pour le groupe était bien différent de celui qui a donné naissance à Ultra...dans le mauvais sens du terme en apparence, et en bien quand on voit le résultat final qu'est cet album.

Pour comprendre cela il faut aborder les albums Violator/Songs/Ultra comme une trilogie d'albums à valeur quasi-autobiographique avec la rétrospective des années. En effet, si "Violator" était l'album de l'ascension, "Songs of Faith and Devotion" celui de la décadence, "Ultra" est bien celui de la renaissance du groupe...tout comme celle de son chanteur d'ailleurs! Son chanteur Dave Gahan, parlons-en, qui a bien failli y rester suite à ses excès très caractéristiques de la rock-star au sommet de sa gloire : drogues, alcool, ne va plus chez son coiffeur (non ça c'est cool en fait!) ect... à croire que c'est ce que lui a inspiré l'orientation plus Rock qu'avait choisi de prendre le groupe arrivé au début des années 90 face à la déferlante Grunge, d'où le terme de "caméléon musical" qui s'adapte à son temps pour survivre. Ou comment passer d'un groupe utilisant les synthés pour faire de la pop, à un authentique groupe de rock alternatif ne se limitant plus aux synthés et utilisant même guitares et batterie! Ce n'est en tout cas pas le premier single de cet album qui me fera dire le contraire : "Barrel Of A Gun" certainement le morceau le plus "rentre-dedans" et le plus rock de Depeche Mode! Une ambiance sombre et inquiétante fournie par un flot de synthés fait son apparition et très vite une batterie vient frapper l'auditeur à l'oreille avec une rythmique formidable et accrocheuse, tandis que Dave se met à chanter d'une voix torturée et modifiée façon Nine Inch Nails (sans le côté criard quand même). C'est en se focalisant sur les paroles que l'on comprend en quoi cet album est autobiographique et correspond aux épreuves endurées par le groupe sur le moment de son enregistrement : "un appétit vicieux me visite chaque nuit, et ne sera jamais satisfait...jamais renié" fait de toute évidence référence aux difficultés d'addiction à la drogue qu'endurait toujours en parti Dave au moment de l'enregistrement, même si Martin Gore le formidable song-writer/guitariste a toujours prétendu qu'il n'a pas écrit à ce sujet.

Les trois autres singles sont également de qualité, on retrouve "Home" subtile ballade chantée par Martin emmenée par de discrètes nappes de violon, et un solo de guitare particulièrement savoureux à la fin, "It's no Good" très caractéristique du talent "faiseur de tubes" du groupe se veut moulé dans la plus pure tradition "Modienne" : rythme pop, refrain accrocheur et immédiatement mémorisable, il sera d'ailleurs le morceau le moins sombre et le plus "commercialisable" de l'album. Le dernier single Useless lui, est un morceau de Rock typique avec une ligne de basse très classe, un rythme rock dans la lignée de "Barrel Of A Gun", et surtout un riff de guitare très recherché et excellent qui vient ponctuer le morceau au début et au milieu de celui-ci d'une fort belle manière! Les autres morceaux de l'albums se veulent beaucoup plus intimistes...ils plongent l'auditeur dans un climat que l'on pourrait qualifier de "nocturne" vraiment sombre et doux à la foi (écouter cet album dans le noir et dans le calme est une sacrée expérience parait-il...).
A commencer par "The Love Thieves" venant faire le pont entre "Barrel Of A Gun" et "Home" en radoucissant l'ambiance...la voix de Dave est posée, pleine de sérénité et de douceur, le morceau bien qu'étant assez linéaire au niveau du rythme se termine sur de superbes accords de guitare electro/acoustique de grande qualité pleins de mélancolie, on tient là un beau morceau. Et des beaux morceaux on en a à la pelle sur Ultra, comme "Sister Of Night" où là encore sur une atmosphère intimiste on retrouve un Dave en grande forme vocalement...alors qu'en fait il n'avait jamais eu autant de mal à chanter convenablement de sa vie que durant cette période d'enregistrement (de nombreuses prises ont été nécessaires). La drogue prise durant l'éprouvante tournée Devotional/Exotic Tour de deux ans, la pression, et les abus en tous genres, ayant causés de lourds dégâts à la voix de Dave et au groupe en général...avec le départ très clairement dramatique de Alan Wilder musicien de grande qualité (et pas seulement batteur) dont le talent était non négligeable sur la force de composition du groupe. Néanmoins, le groupe conscient de cet handicap n'a pas hésité à s'entourer de différents musiciens pour le remplacer, ni à se complaire le reste du temps dans un minimalisme épuré réussissant pourtant le tour de force d’y entraîner l'auditeur avec lui. Les 3 morceaux instrumentaux de l'album constitués de 3 ou 4 sons très faibles se répétant en boucle en sont la preuve...

Enfin, puisqu'il s'agit d'un album de "renaissance" il est logique de s'attendre à une fin autrement plus joyeuse et optimiste qu'un début complètement sombre où le chanteur nous fait comprendre qu'il est à l'agonie. On a droit par conséquent à un enchaînement de trois (décidément je vais avoir du mal à utiliser des termes vraiment péjoratifs sur cet album!) superbes morceaux! Freestate où le groupe se sert pour la première fois d'une "pedale steel" donnant ainsi au morceau un côté "folk" inattendu, les paroles très belles et une fois de plus personnelles sont comme un message à un ami perdu dans la drogue dont on lui souhaite d'échapper au plus vite : "step out of your cage and onto the stage" même si il n'a pas écrit le morceau Dave avait eu l'occasion de décrocher avant certains de "ses amis de seringues" donc difficile de ne pas faire de rapprochement. Pour conclure avec cette idée de renaissance, on a droit au thème de la mort attendue comme une douce amie sans aucune crainte sur le morceau suivant "The Bottom Line" ("i follow you") deuxième morceau chanté par Martin, on peut y voir là "mourir pour mieux renaître" vu que le morceau suivant : "Insight" est la rédemption même! La voix de Dave y est comme paisible et soulagée, les sons de synthés sont claires et lumineux, et les paroles profondément magnifiques et à valeurs universelles pour toute personne devant se relever et aller de l'avant : "the fire still burn" (le feu, celui de la vie, brûle encore), tandis que les chœurs de Martin nous encouragent à continuer à donner de l'amour (à ceux qui le méritent ça va de soi!) quoi qu'il arrive : "get in love". Bref, une fois sorti d'un tel album difficile de toujours penser que "Violator" constitue l'ultime et unique sommet de la discographie de Depeche Mode tant celui-ci est d'une richesse musicale, émotionnelle, et revêt d'un côté "Ultra-personnel" consacrant définitivement Depeche Mode parmi les grands.

2 Commentaires

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drrock - 02 Septembre 2013: 20/20 faut peut être pas pousser. 17 me paraît plus juste. Mais qu'importe, l'album est vraiment bon !

Votre com aussi jeune Padawan.

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