L’air de rien, cela fait déjà 14 ans que Steve
Newman enchaine les albums avec son groupe éponyme sans pour autant que le public hexagonal n’accorde la moindre attention à son Aor de qualité. Bénéficiant d’une distribution commune de la part de Bad Reputation et de Aor Heaven pour ce huitième opus, il se pourrait que les choses changent enfin, d’autant que "
Under Southern Skies" mérite que les amateurs de Hard FM et d’Aor prennent la peine de s’y arrêter. En effet, non seulement le fait que le Britannique tienne à la fois les rôles de chanteur, de guitariste et de claviériste mérite le respect, mais en plus, ses compositions sont d’une qualité qui ne doit plus rester dans l’anonymat.
Bien que ne révolutionnant pas le style, l’identité de
Newman n’en est pas moins affirmée, glissant sur des eaux aux reflets rappelant parfois le
Asia de la période John Payne, dont la voix de Steve est très proche bien que moins puissante, mais également par certaines structures comme ce "Montserrat" montant en puissance sur plus de 7 minutes, ou un "Fire With Fire" à la mélancolie ondulant sur un délicat mid-tempo. C’est également l’image de
Journey qui vient à l’esprit lors d’un "If He Loves You" respirant le géant américain aussi bien dans ses lignes de claviers, ses chœurs ou son refrain.
Newman réussit même à marier ces deux influences sur un "Without Warning" au tempo variant entre couplets et refrains, sans que jamais l’on ne puisse crier au plagiat.
Car le mérite principal de
Newman est de s’immiscer un peu plus à chaque écoute, comme un animal timide qu’il faut prendre le temps d’apprivoiser et qui délivre de nouveaux trésors à chaque fois qu’on l’on prend la peine de revenir vers lui. "Killing Me" accroche l’attention dès la première écoute, mais "
Under Southern Skies" se révèle plus ambitieux avec son tempo plus heavy. Le carénage du dynamique "Save No Prisoners" brille au premier regard, mais "Strength To Carry On" ne laisse apparaitre sa mélancolie que si l’on prend la peine d’y regarder de plus près. Et si la voix de Steve montre parfois quelques limites, ses soli sont de ces pépites discrètes dont l’éclat n’apparait que si l’on y porte un minimum d’attention.
Sans atteindre les sommets enneigés de sa pochette, ce "
Under Southern Skies" n’en est pas moins un excellent album qu’il serait dommage d’ignorer pour peu que l’on soit amateur de belles mélodies à la fois dynamique et travaillées. Reste à
Newman à composer le hit indispensable à tout album de Hard FM / Aor pour sortir du lot, ainsi qu’une production peut-être un peu plus chaude, en particulier en ce qui concerne une rythmique parfois un peu trop mécanique, sans que cela soit rédhibitoire. Toujours est-il qu’il est grand temps de donner à ce combo l’attention qu’il mérite au sein d’un paysage musical auquel il apporte une approche toute en précision et en délicatesse.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire