Dans la mesure où personne ne semble vraiment emballé par ce fameux «
Underclass Hero » de
Sum 41, je vais me dévouer pour en rédiger la chronique. Parce que même si la présente « galette maudite » des canadiens constitue leur seule erreur de parcours, il me semble qu’elle mérite cependant d’être décortiquée au même titre que les autres albums du groupe.
Pourquoi donc me direz-vous, si personne ne l’apprécie vraiment (ce qui bien évidement n'est pas une vérité générale) ? N’est-ce pas là un raté que nous devrions simplement jeter aux oubliettes ? Comprenons-nous bien, malgré ce que j’en dis depuis déjà quelques lignes,
Underclass Hero N’EST PAS un mauvais album à proprement parler. Il est même plutôt bon d’ailleurs dans l'ensemble, mais le fait est qu’il constitue un grand pas en arrière dans la carrière des canadiens. Pour leur défense, notez que ce fut leur premier album sans l’excellent guitariste soliste Dave Baksh (qui quitta le groupe en 2006), celui-là même qui apportait la touche très Heavy Metal aux compositions du groupe. Cela pourrait être un début d’explication quant au tournant musical que constitue cet album. Mais trêve d’excuses ou d’explications, essayons donc plutôt de voir ce que cet album à dans le ventre.
L’album débute sur le titre éponyme, qui est la version aboutie de « Subject to Change », une des chansons bonus de
Chuck, l’album précédent, qui est elle-même la deuxième version de la première chanson de ce même
Chuck, à savoir la superbe «
No Reason » (Vous suivez toujours ? Au pire ce n’est qu’un détail). Cette chanson intitulée donc «
Underclass Hero » définit assez bien l’album dans son ensemble de par son style. Ça sent bon le campus américain, ça sonne d’ailleurs plus comme du Blink-182 ou du
Green Day que du
Sum 41, et c’est là le problème.
Car on comprend alors que le trio va délaisser le « Metal-Punk » qui a fait sa gloire pour revenir à un Pop-Punk over-mainstream dont il avait su se démarquer avec brio il y a longtemps. L’autre problème est que l’album se veut très lyrique, on a donc droit à des paroles rappelant parfois un Punk-Rock engagé datant des 80s, mais sur des mélodies rappelant elles une soirée étudiante sur une plage californienne du style typique des années 2000 («
Underclass Hero », «
March of the Dogs », « Confusion and
Frustration in Modern Times »)… Faudrait savoir c’qu’on veut côté des Sums !
Mais l’album contient tout de même de bonnes chansons, telle que «
Walking Disaster » et ses changements de tempos, ou encore « Speak of the Devil » qui se rapproche énormément de Blink-182 tout en restant caractéristique de
Sum 41 à travers son refrain, mais également l’originale « Count Your Last Blessing », et même l’ultra Pop-Rock « With Me », que n’aurait pas renié Billie Joe Armstrong de
Green Day.
Mais en cherchant à réaliser une sorte de retour aux sources, les trois plus si jeunes rockeurs d’Ajax se sont énormément rapprochés du son des groupes qui les ont inspiré à leurs débuts, et se sont donc éloignés de leur son à eux. C’est probablement pour cela que l’album est boudé par une importante partie de leurs fans.
D’autant plus qu’à trop chercher à ressembler aux autres, on finit par les copier, et je passerais sur l’intro de « Confusion and
Frustration in Modern Times » qui évoque de manière un peu trop évidente peut être la célebrissime Self-Esteem de The Offsping (ils auraient au moins pu faire l’effort de décaler les accords ne serait-ce que d’un demi ton, un minimum quoi), et je ne m’attarderais pas non plus sur « So Long Goodbye », qui copie non seulement les accords, ainsi que leur ordre, mais qui va même jusqu’à reprendre quasiment en copier/coller la ligne de violon de la non moins célèbre «
Good Riddance (Time Of Your Life) » de
Green Day. J’aime beaucoup
Sum 41, mais ça franchement ça ne pardonne pas, et ça explique la note que j’ai mise à cet album, qui à part ça aurait évidemment mérité au moins la moyenne.
Voilà donc à peu près ce qu’il en est d’
Underclass Hero. C’est un album inégal entaché de chansons qui vous l’aurez compris n’ont rien à faire ici, mais pas un mauvais album. Son principal défaut est bien entendu qu’il est beaucoup trop impersonnel pour un album de
Sum 41, même si certains pourront fermer les yeux sur les ressemblances entre ce Sum là et Blink-182 (après tout, « to blink » ne signifie-t-il pas à la fois fermer les yeux et faire un clin d’œil ?). Les canadiens n’ont donc pas réussi à travers cet album à se réinventer tout en gardant un degré d’originalité équivalent au génialissime
Chuck sorti trois ans auparavant. Heureusement, ils se sont bien repris depuis et ont réussi à relever le défi via leur non moins superbe
Screaming Bloody Murder, que je conseille à tous les fans de Rock en général. Sinon, sachez que vous pouvez toujours essayer
Underclass Hero, qui se laisse écouter sympathiquement sans réfléchir, malgré tout.
Mais j'ai aussi dit que ce n'était pas un mauvais album, et si tu ne tiens compte que des chansons qu'il contient en sois et pas des autres albums du groupe (comme moi j'ai fait) tu peux rajouter bien 4 ou 5 points à ma note !
Tu as dit exactement ce que j'en ai pensé. La moitié des morceaux est très pauvre, et j'aurais même mis Walking disaster dedans.
Par contre pour ma part cet album vaut un 13-14 car en dépit de ces (gros) ratés, il y a plusieurs perles que seuls eux sont capables de faire avec Speak of the Devil et Count your last blessing que tu as cité, mais aussi The Jester et King of contradiction (un de ces morceaux courts et bourrins caractéristique de chaque album). Et que dire de Ma Poubelle, tellement décalée mais tellement bonne!
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