Alors, autant prévenir tout de suite, ça va canarder sévère. Parce bon là, ça commence à bien faire. Merde alors. Pompon sur la Garonne.
The Used fait partie de ce genre de groupes qui n’ont aucune honte à creuser plus profond encore que le fond du fond. Ce fait étant déjà difficilement excusable, mais si il n’y avait que ça… Non, le gros, le TRES gros problème avec
The Used, c’est qu’à la base, ils étaient prometteurs, ces cons. Mais alors, ULTRA-prometteurs. Pas de la hype à deux balles, comme avec
The Killers ou
Bloc Party. Non, non,
The Used en 2002, c’était un vrai potentiel bouillonnant, et le 1er album, quoi qu’on en dise, a ce petit quelque chose, ce truc indéfinissable, mais qui fait toute la différence entre les bons albums, et les excellents albums, les pierres angulaires, ceux qui servent d’exemple pour les autres. Mieux, qui engendrent les autres.
The Used, en 2002, c’était un groupe qui a entraîner presque à lui tout seul dans son sillon une grande partie des groupes étiquetés Emo des années 2000 (
Silverstein,
Escape The Fate,
Aiden… ), et qui avait tout pour devenir LE
Nirvana des années 2000, mais qui a plongé tête la première dans le vide artistique, le mièvre, le mercantile et l’insupportable, et ce, dès le second album. Et c’est pourquoi
The Used est plus méprisable encore que n’importe quelle autre formation méprisable actuelle. Parce qu’avec un groupe comme Papa Roach, au moins, on savait dès le début à quoi s’en tenir. Alors que ces 4 affreux, là, avec leur horripilant «
In Love and Death », ils ont vraiment pris tout le monde en traître. « Damned, ces petits cons m’ont fait un gosse dans le dos ! ». Un gosse dans le dos, en plus, c’est vraiment pas très esthétique…
Donc, nous sommes en 2012, et «
Vulnerable » est déjà le 5eme album des quatre cocos. Déjà, ce qui saute aux yeux, avec ce nouvel opus, c’est sa pochette. Ooooooh maismaismais tiens donc ? On veut réaliser le « Boy » ou le « War » des années 2010 ? On veut faire son U2 des années numériques ? Son toutou U2 ? Sincèrement les gars, vous auriez voulu pomper les pochettes des premiers albums des Irlandais que vous vous y seriez pas pris autrement. Au niveau du contenu par contre, on est encore loin de la classe d’un « Sunday Bloody Sunday »… Parce bon,
The Used, c’est plutôt KFC que resteau gastro ( même si U2, c’est pas non plus la tour d’argent ). Du gros riff plastique ( «
Kiss it Goodbye » ), de la mélodie grassement poussive ( « Put Me Out » ), du refrain indigeste ( «
Hands and Faces » ), sans oublier cette fâcheuse impression de toujours bouffer un peu la même chose ( « Give me Love », « Shine » ), le tout sous un emballage Pop cellophane, bien entendu. Grosso merdo la même recette que depuis l’horripilant «
In Love and Death ». Mais il ne faut pas oublier que, tout comme KFC avec ses nouveaux buckets,
The Used fait également dans l’innovation à ses heures perdues. De l’innovation somme toute très superficielle, mais de l’innovation quand même. Il faut bien vivre dans l’air du temps. Et le succès de la DubStep auprès des djeunz, les excursions electro opportunistes récentes de Korn, ne sont pas tombées dans les oreilles d’un sourd, loin de là. Comme de par hasard, «
I Come Alive » et «
Hands and Faces », singles promo, ont respectivement chacun un petit break Electro typiquement dans l’air du temps, très influencé Skrillex et cie. Comme de par hasard. Bah tiens.
Ah oui, et hors de question de dépasser les 4 minutes par morceau ! Des fois qu’on se fasse classer comme « Progressif » par la Fnac, et rangé dans les mêmes bacs que Dream Theater… La loose, quoi ! Lol.
Formatés, opportunistes, poussifs, mous du genou… A priori, rien ne manque à la liste des accusations, déjà suffisamment garnie pour pouvoir envoyer en retraite anticipée les quatre lascars. Et là, on tombe sur « Getting Over You ». Et nos oreilles se mettent à saigner, comme le daron méchamment amoché par son gamin dans le clip d'"
I Come Alive "... Bert McCracken, jeans slim et frange mazoutée, est définitivement devenu pénible à écouter. Même à l’époque de l’éponyme, le bertou était déjà sur la corde raide, oscillant brillamment entre le merveilleux et l’insupportable. On adorait ou on détestait. Aujourd’hui, l’ancien toxico minaude pour de bon comme une donzelle effarouchée. Aucune finesse, c’est sucré, mais alors, comme rarement. Oula, ciel. C’est niais. Ca dégouline. Du miel catégorie nauséeuse à l’hectolitre. Et pas seulement que sur cette affreuse ballade de lover, ou seulement au niveau de la voix du frontman. Peut-être moins mielleux dans l’ensemble qu’«
Artwork », «
Vulnerable » reste, malgré tout, gravement agaçant auditivement parlant. Même dans les moments les plus puissants ( « Put Me Out »), il y’a toujours, quelque part, un refrain, un couplet, un pont, d’une mièvrerie affligeante qui vient nous cueillir au menton. « This Fire » et ses couplets au violon, dans le genre scandaleux, c’est réussi aussi. Et quand déboule la ballade de fin d’album, les
Nickelback eux-mêmes se cachent. Parce qu’une affreuse ballade de lover, passe encore, mais deux affreuses ballades de lovers, stop, ça suffit, calmons nous, c’est loverdose ! Beuarrrg…
Nous sommes en 2012, «
Vulnerable » est déjà le 5eme album du groupe venu d’Orem, et on se rend compte que finalement, cette chronique aurait pu être écrite, à 2, 3 détails près, pour chacun des albums qui suivent «
The Used » ( le disque, pas le groupe ). Ces mecs sont quand même roublards comme pas permis, pompant ici une pochette, là un style de musique en vogue, et sont des adeptes du riff bidon et de l’auto-formatage. Et puis ce chanteur à mèche qui ne chante et ne hurle plus, mais qui minaude et qui braille. Ce type aurait pu être grand, tellement grand, tout comme son groupe qu’il mène… «
Vulnerable » a beau être le 5eme album de
The Used, cela fait longtemps qu’on aurait du mettre le groupe en quarantaine dans un goulag sibérien. Depuis «
In Love and Death » en fait, même si le point de non-retour n’a réellement été amorcé qu’à partir de «
Lies for the Liars », infâme album de pop/rock faussement déjanté. Et on ne peut que se réjouir que de son insuccès actuel, du moins, dans nos contrées européennes. Un juste retour de bâton pour un groupe qui a pris pas mal de gens pour des cons. Mais oui, mais oui, l’emo c’est fini !
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