Ce n’est pas faute de l’avoir répété :
Def Leppard n’est pas un groupe de métal ! Et si certains en doutaient, voilà un album qui va leur mettre les points sur les 'i'. Il est vrai que les 'léopards de Sheffield' n’ont jamais été un groupe facile à suivre, quittant le Hard-Rock et la NWOBHM pour créer la 'Pop-Metal' à l’occasion d’un "
Hysteria" qui affolera les chiffres de ventes d’albums, ou se lançant dans quelques expérimentations à la fois World et électro sur un "
Slang" dont le succès commercial ne sera pas au niveau des qualités artistiques. Pour cette nouvelle livraison faisant suite à un "
Euphoria" pas si euphorisant que ça, "X" voit les Britanniques s’engager vers des territoires Pop, voire Rock, mais plus du tout Metal avec un Rick Allen s’impliquant comme jamais dans la composition.
La production, majoritairement réalisée par Pete Woodroffe est comme d’habitude impeccable, et l’on retrouve ce sens de la mélodie imparable et ces chœurs en harmonies typiques du groupe. Nous noterons cependant que
Def Leppard fait appel à quelques compositeurs extérieurs, ce qui n’est pas courant pour le quintet, d’autant que des Marti Frederiksen et autres Andreas Carlsson et Per Aldeheim ne sont pas du genre à ne pas laisser leur patte visible dans ce qu’ils écrivent et produisent. Sous la houlette du premier, "
Now", "You’re So Beautiful" et "Everyday" (avec une intro très proche de "
Two Steps Behind") nous offrent une Pop-rock mid-tempo hyper mélodique à la carrosserie aussi brillante que lisse, alors que les seconds composent entièrement "Unbelievable", jolie ballade, mid-tempo elle aussi, digne de
Bryan Adams et placée en deuxième position, comme pour confirmer que cet opus est essentiellement dévolu à la douceur.
Car ce sont bien les rythmes et mélodies sucrées qui dominent les débats (en quantité entendons-nous bien !) sur ce "X" (prononcez Ten) mal nommé, n’étant en fait que le huitième album officiel de
Def Leppard, et s’il est vrai que tout cela reste agréable à l’oreille (la jolie ballade "
Long Long Way to Go") il n’en reste pas moins qu’il est difficile de trouver des points d’accroche en dehors de quelques refrains dont les Anglais maitrisent l’art. Seuls "Four Letter Word" laisse émerger un Hard-Rock direct, alors que "Gravity" et "Cry" auraient pu figurer sur "
Slang" grâce à leur approche plus expérimentale. Enfin, "Scar" vient clôturer l’ensemble sur une note plus sombre et un brin plus agressive rappelant quelques heures de gloire du gang de Joe Elliot.
Si la mélodie est loin d’être un défaut et qu’il est souvent agréable d’écouter des albums à la douceur reposante, "X" reste cependant victime d’une identité trop lisse qui, si elle rendra sympathique une ballade en voiture ou un repas entre amis, n’atteindra pas des niveaux suffisants pour s’imposer dans la discographie du combo. Et si nous ne pourrons pas reprocher à
Def Leppard de reproduire sans arrêt la même formule, "X" ressemble plus à une tentative de retrouver des chiffres de ventes élevés qu’à une réelle et ambitieuse prise de risque artistique. Un album sympathique, sans plus, loin de ce que le public est en droit d’attendre d’un tel groupe.
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